Seuls existent les commencements,
les aurores nouvelles,
qui nous tirent de nos nuits.
Être toujours voyageur de l'Aube.

vendredi 10 février 2012

5 - Un point obscur

Avant que je ne sois autorisé à faire ma « première communion », cet aspect de la messe me posera question. Je sais que l’on reçoit « le petit Jésus dans son cœur » et il y a cette histoire bizarre selon laquelle ce serait vraiment lui et pas une vulgaire rondelle de pain aplati appelé hostie. Cependant je n’ai pas le droit d’approcher de la Sainte table. Ouf ! Je peux encore échapper à cela, car il semblerait que ce soit douloureux ce qui se passe lorsqu’on va communier. Les gens reviennent à leur place la bouche pincée, tentant d’avaler ce truc qui doit coller au palais et que l’on n’a pas le droit de croquer, parait-il, (— « ça ferait du mal à Jésus »). Et puis, de retour à leur place, avec une mine sinistre ils se prennent la tête entre les mains plus ou moins longuement. Est-ce qu’ils pleurent, grimacent ? Ont-ils si mal que ça ?
Les choses ne s’arrangeront pas lors de ma préparation à cette fameuse première communion. Ma mère m’explique l’importance de s’être confessé préalablement et surtout de ne pas avoir commis de péchés avant de communier (j’en déduis qu’après on peut… ouf !). Elle me raconte l’histoire de ce petit garçon qui avait péché et était quand même allé communier sans se confesser. De retour à sa place, du sang rouge vif coula abondamment de sa bouche tant il avait fait mal à Jésus qui par ce signe terrible lui démontrait son crime en faisant saigner l’hostie. J’en fus terrorisé !

6 commentaires:

  1. Je souris en te lisant, mais heureusement que je n'ai jamais eu droit à de telles âneries.

    Finalement j'ai eu bien de la chance de ne pas avoir de parents chrétiens.

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  2. Tout le monde ne peut pas avoir les mêmes chances…!!

    Cela me fait penser au film de Zilbermann : " tout le monde n'a pas eu la chance d'avoir des parents communistes "

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  3. Sourire aussi, en me souvenant de ces visages confits de dévotion, profondément pénétrés de la présence de Dieu en leur bouche en remontant le couloir central de l'église...

    Non non, je ne me moque pas, mais quand même... que de billevesées ! Comme toi je regardais cela en ayant l'impression de manquer quelque chose d'important, de n'être pas "élu" parmi ceux qui avaient accès à la proximité divine.

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  4. Pierre,
    oui, tu as raison, c'était quand même de drôles de choses…
    Mais c'est avec le recul que nous le disons. À l'époque on ressentait les choses autrement...
    je m'arrête à cet extrait de ton commentaire :
    « l'impression de manquer quelque chose d'important »
    peut-être qu'elle est là la vraie question…
    Peut-être que l'on continue à se la poser…

    Y a-t-il une proximité divine qui nous manque toujours ?

    Je parle au « nous », qui ne veux pas signifier uniquement toi et moi ! Mais il y a tellement de personnes en quête de cette proximité là…

    Les curés nous ont fait peut-être jeter le bébé avec l'eau du bain…

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  5. Finalement, je te lis depuis le début ! c'est fort intéressant ce que tu partages.

    Cela fait un moment que je voulais m'intéresser à toutes les religions afin d'être moins ignorante, mais je n'avais jamais fait le pas.

    Passé par ton vécu est un premier pas pour moi.

    C'est terriblement violent je trouve pour un enfant d'entendre ce genre de chose.... "Enseigner" par la peur c'est le début de la tyrannie !

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    1. Il s'agit évidement de mon expérience personnelle.... Même si je suis en rupture forte avec cette Religion, elle n'a pas véhiculé que des erreurs et errances....
      Je souligne ailleurs des apports qui me furent bénéfiques.

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