Seuls existent les commencements,
les aurores nouvelles,
qui nous tirent de nos nuits.
Être toujours voyageur de l'Aube.

lundi 13 mai 2013

50 — Dieu, Désir et Aventure (1)


Nous passons à côté de rencontres qui auraient pu faire sens pour notre vie, parce que nous n'en n'attendions rien ! Autrement dit, nous étions sans Désir.
Le désir d'être, le désir de connaître, le désir de relation, de partage, de recevoir, de donner, d'être proche, d'être intime, de vivre ensemble, d'accomplir des projets, etc. etc.
Jésus déclare : « Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m'a envoyé ne l'attire »  l'attirance est un ressenti. Une envie d'aller vers. Tu m'attires dit-on, mais souvent cela signifie : je suis attiré par toi. Et ce n'est pas certain que la réciproque soit vraie. Pour vérifier tout cela se met en oeuvre des processus d'approche, (voire de séduction). On teste, vérifie l'attirance réciproque, avec aboutissement favorable… Ou non…

— C'est quoi qui m'attire ?
Mes grandes attirances furent parce qu'il y avait « un plus caché » dans l'autre, que je désirais connaître, rencontrer, échanger et même parfois créer ensemble. C'était plus un désir de partage que de possession, même si l'aspect prendre pour soi était présent.

— Est-ce que Dieu m'attire ?
. Si je réponds oui : alors pourquoi je semble tant résister.
. Si je réponds non : alors est-ce que je passe à côté de  quelque chose/quelqu'un  d'important ? Est-ce que je loupe quelque chose ?
. Si je réponds que je m'en tape : suis-je un menteur, vu qu'il occupe largement mon esprit depuis bien longtemps autant par culture que par préoccupation personnelle.

Donc la réponse est OUI !
Depuis toujours m'attire le Mystère de la Source de l'aventure humaine, ainsi que sa trajectoire à travers et au-delà du temps. Si je veux être dans une totale vérité accessible : depuis toujours j'ai ma réponse : parce qu'il y a Lui… Parce qu'il est à la source de mon existence et parce qu'il me constitue Amour en Aventure.
La vie en accomplissement est en permanence le début de la grande aventure amour. Si je garde une seule parole de Paul de Tarse (qui par ailleurs m'énerve à plus d'un titre) c'est ceci : « Si je n'ai pas l'amour de don, je ne suis rien ».
C'est au fond la seule aventure qui vaille.

L'aventure du Dieu dont parle Jésus, c'est cela. Une histoire d'amour avec l'Humanité, qui passe par une histoire d'amour intime avec chaque être humain qui désire la tenter. « Comme ça », en quelque sorte pour rien, si ce n'est l'Amour. C'est-à-dire ce qui n'a aucune valeur marchande, mais tellement de prix que c'est la seule chose qui demeure dans l'homme à ces derniers instants, ainsi qu'en témoignent régulièrement les bénévoles en soins palliatifs. Quand s'approche le départ définitif, il n'est plus question d'argent, de possession, de pouvoir, de politiques ou d'idéologie, mais uniquement de Sens et d'Amour : est-ce que j'ai assez aimé et ce que j'ai été aimé et ce que je serais encore aimé ?. Est-ce qu'il y aura quelqu'un après qui m'accueillera avec amour ?

C'est mon angle unique, le seul point de jointure avec lui. L'Aventure Amour. L'aventure du don qui comporte tous les risques. Et les risques sont nombreux. Très nombreux pourrais-je dire ! Je n'en ferai pas étalage ici parce qu'ils m'éloignent de la Source, du ressenti d'être aimé et du ressenti du désir d'aimer. Je ne veux pas m'éloigner de la claire-voyance des signes d'amour reçus au coeur de l'Aventure.

(à suivre)

16 commentaires:

  1. Finalement la seule chose qui est importante, c'est l'Amour, celui qu'on donne et celui qu'on reçoit. Je suppose qu'au moment du grand départ, c'est la seule réalité qui reste importante, qui donne sens à cette vie qui se termine
    Cette quête est tellement énorme en nous (moi) que j'imagine bien qu'elle me dépasse, qu'elle vient de bien plus loin que moi. Je ne suis (éventuellement) qu'un sujet de passage de cet amour qui transcende et dépasse tout...
    Cette phrase de Paul que tu cites me pose un peu problème: je ne suis pas "attirée" par Dieu, du moins pas dans les sentiments. Pourtant ma recherche de ce Dieu que je ne parviens pas à approcher, est bien présente en moi:c'est bien simple, je ne parviens pas à m'en détacher.Je suis donc bien attirée par Lui
    Je ne sais si c'est une bonne nouvelle ;-))

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    1. le Voyageur14 mai, 2013

      Il me semble qu'il est impossible, et même totalement inutile, de s'approcher de cette « attirance », si on estime que ce n'est pas forcément une bonne nouvelle… Lorsqu'une histoire d'amour n'apparaît pas comme une bonne chose… C'est difficile de s'enthousiasmer pour y demeurer…
      Cela dit, pour certaines personnes, l'amour fait peur… Pour toutes sortes de raisons liées souvent à l'histoire affective personnelle. Et alors, s'abandonner à l'amour de Dieu semble une terrible chose.
      Ce n'est d'ailleurs pas totalement faux ! Puisqu'il va falloir « respecter » ce Dieu, c'est-à-dire vivre de l'amour de don. « La charité » (mot excessivement ringard aujourd'hui), c'est-à-dire aimer de manière désintéressée, en raison d'un lien spirituel intime. C'est-à-dire d'un lien fondamental ou s'enracinent tous les autres pour les irriguer. Ces autres liens étant les « liens humains ».
      « Charité » est un mot que je n'emploie pas. Mais le concept me semble englober ce qui suit : altruisme, bienfait, bienveillance, bonté, désintéressement, don, fraternité, générosité, secours, service, etc. c'est-à-dire des attitudes, des actes et des comportements fondamentalement tournés vers l'autre, les autres.
      Plus j'avance, plus je réalise que tout cela est impossible à vivre uniquement par ses propres forces personnelles.
      Ce qui fait dire aux analystes qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez, que l'acte humain n'est jamais « pur » mais toujours animé d'un fond d'égocentrisme permanent, ce qui sous-entend que tout acte humain "positif" est pollué par nature.

      Le déni de ces gens-là, leur incapacité à percevoir la dimension de transcendance dans l'être humain me laisse rêveur quant à leur incompétence « d'observateurs »…

      Evidemment, ça suppose d'en avoir l'expérience, ou plus précisément la conscience de cette expérience. (Dont on ne trouvera pas la trace sur une I.R.M.…)
      Et en effet, ce n'est pas de l'ordre des sentiments au sens commun du mot, ni des « satisfactions amoureuses », fussent-elles comblantes.

      Alors mieux vaut se tenir à distance. C'est ce que je fais bien longtemps.
      Si je « change quelque peu », c'est uniquement parce que je ressens pour moi des bienfaits fondamentaux, peut-être comme jamais jusqu'à présent.

      Tout cela ne fait pas de moi un homme différent des autres. Et, je rassure le lecteur, mon égocentrisme se porte bien…

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  2. "— Est-ce que Dieu m'attire ?"

    Oui ! je dirais à la folie comme dans " aimer à la folie ".
    Ça semble peut-être bizarre d'aimer quelqu'un qui n'est pas tangible et qui n'est pas quelqu'un de toute façon. C'est inné je pense ! on naît comme ça chacun de nous. Il y a cette soif de "Cela" plus ou moins consciente qui nous habite. Il est long le temps avant de reconnaître la vraie nature de cette Soif que jamais rien ne comble ! Une fois j'ai vu une perruche grimper dans un rideau et il m'est apparu qu'elle aussi Le cherchait. (Une expérience ça ne se discute pas pour la bonne raison qu'on en est pas la source mais plutôt le témoin). kéa

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    1. le Voyageur14 mai, 2013

      J'aime beaucoup cette petite expérience à propos de la perruche… Des petits signes « signifiants », qui ne sont accessibles qu'à ceux qui comprennent par le dedans.
      Je pense en effet qu'il y a une soif inconsciente de « Cela », comme tu dis.
      Me revenait le psaume célèbre : le de profundis !
      " des profondeurs je crie vers toi seigneur..."
      j'ai longtemps interprété "profondeur" comme un abîme sans fond, détresse, Chute vertigineuse et appel au secours…
      en réalité le cri vient des profondeurs de soi-même. Un cri sans mot, sans élever la voix, un cri fondamental.
      Le texte d'ailleurs le dit ensuite :

      Mon âme attend le Seigneur, je suis sûr de sa parole ;
      Mon âme attend plus sûrement le Seigneur qu'un veilleur n'attend l'aurore.

      l'âme, c'est le principe vital, le coeur de l'être profond. C'est là que se manifeste l'attirance fondamentale. Cette soif inextinguible que tu évoques.

      Tout est à revisiter !
      Enfin pour moi… qui ai entendu tellement de conneries chez les Cathos ! (et ça continue de plus belle d'ailleurs...)
      Au final je vais finir par les remercier… Car c'est beaucoup plus intéressant la recherche spirituelle personnelle, que d'écouter leurs sornettes !

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    2. Je trouve que ce qu'on appelle recherche spirituelle est un cheminement qui ne peut être que personnel. Même les disciples de Jésus, ceux qui l'ont connu de son vivant, ont dû faire leur propre chemin, faire leurs propres découvertes. Je ne pense pas que Jésus leur demandait de croire mais plutôt de savoir, savoir qu'il existait en eux un Royaume (des Cieux). Il voulait qu'ils le découvrent eux aussi ce Royaume, qu'ils l'habitent comme lui l'habitait... et ce chemin-là il ne pouvait le faire pour eux. À mon sens on ne peut marcher dans les pas de qq'un aussi grand soit-il ! Sauf que d'avoir un guide, qq'un qui sait de quoi il parle, c'est... (je n'ai pas de mot pour le dire !!!)

      Merci Voyageur, j'aime tout ce que tu écris. kéa

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    3. le Voyageur15 mai, 2013

      C'est sûr que les disciples ont dû faire leur propre chemin intérieur…
      Et quel chemin !
      L'Évangile est plein d'exemples montrant qu'ils ne pigeaient pas grand-chose…
      Ce n'était pourtant pas des demeurés…
      Mais quelle révolution copernicienne pour eux…

      Par ailleurs, je crois que l'on ne s'accomplit pas vraiment sans un guide. « Un vrai » !
      Reste à le trouver…

      Merci pour tes commentaires très intéressants.

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    4. " ...ils ne pigeaient pas grand-chose… "

      Ils pigeaient selon l'endroit où ils étaient chacun d'eux sur leur chemin. Lui était leur miroir, le miroir dans lequel ils voyaient ce qui était possible pour eux d'atteindre, mais ils étaient loin derrière et c'était parfait comme ça. Les premiers pas d'un voyage sont aussi importants et aussi beaux que ceux plus avancés. Enfin !... c'est ma façon de comprendre actuelle.

      " Reste à le trouver... " (le guide)

      Je pense que le plus difficile est de reconnaître. Le coeur a le discernement requis et n'a de goût que pour le Vrai, mais son langage se mêle avec celui de notre petite façon de voir... on pèse, on soupèse, selon ce qu'on nous a enseigné et selon ce que l'on pense être vrai ou faux et tout devient mêlé. J'imagine que c'est pour cela que le chemin est si long. kéa

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    5. "Un vrai!"
      Oui.
      Soi.
      Le chemin commence enfin lorsque de "guide", je deviens mon propre berger.
      Avant, c'est la promenade dominicale qui suit la tarte.

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  3. L'amour! Il se trouve un tel cri en nous, une recherche noble pour ressentir cet Amour.
    Mon père à l'agonie depuis quelques jours s'est tout à coup dressé dans son lit, à ouvert ses bras et à dit "de l'amour, de l'amour" est retombé sur l'oreiller et quelque temps encore et il est parti.
    Est-ce que Dieu m'attire? L'amour m'attire! Pour moi, cet amour est Dieu. Maty

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    1. le Voyageur14 mai, 2013

      J'ai juste envie de te dire que je suis profondément ému du témoignage que tu donnes des derniers instants de ton papa.
      MERCI BEAUCOUP.

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  4. Je trouve ces mots dans "Derniers fragments d'un long voyage" de Christiane Singer
    "Ce qui est bouleversant, c'est que quant tout est détruit, il n'y a pas la mort et le vide comme on le croirait, pas du tout.
    Je vous le jure. Quand il n'y a plus rien, il n'y a que l'Amour. Il n'y a plus que l'Amour. Tous les barrages craquent. C'est la noyade, l'immersion. L'amour n'est pas un sentiment. C'est la substance même de la création...
    Je croyais jusqu'alors que l'amour était reliance, qu'il nous reliait les uns aux autres. Mais cela va beaucoup plus loin ! Nous n'avons pas même à être reliés : nous sommes à l'intérieur les uns des autres. C'est cela le plus grand vertige... de l'autre côté du pire t'attend l'Amour. Il n'y a en vérité rien à craindre. Oui, c'est la bonne nouvelle que je vous apporte."

    Bonsoir amical à vous tous,

    Suze

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    1. le Voyageur16 mai, 2013

      Merci beaucoup pour cette citation qui me rejoint beaucoup.
      Il y a une belle audace dans ces mots.
      Et surtout beaucoup de vérité.
      Comme quoi, à un certain moment on se retrouve face à l'essentiel de l'essentiel…

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  5. Pourquoi penser que l'altruisme sincère relève de la transcendance? "Plus j'avance, plus je réalise que tout cela est impossible à vivre uniquement par ses propres forces personnelles." écris-tu dans ta réponse à Coumarine. En effet je le pense aussi, mais pourquoi évoques-tu ensuite pour y parvenir "la dimension de transcendance dans l'être humain ..." Pour moi, le tout est supérieur à la somme de ses parties, et c'est bien dans l'immanent que nous nous situons, dans le groupe humain - que nous nourrissons et qui nous porte plus haut. Pas besoin de trianguler par un amour divin ou pour Jésus.. Rayonner auprès de ses proches et se laisser porter par leur amour, c'est à la fois la discipline et la récompense, et le sens de la vie réunis...

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    1. le Voyageur21 mai, 2013

      Nous sommes assez en accord il me semble, mais pas avec la même manière de dire.
      quand j'évoque "la dimension de transcendance dans l'être humain ...", je ne parle pas d'une relation triangulaire avec une quelconque divinité. C'est plutôt rendre compte de la réalité humaine que tu exprimes avec tes mots.
      Disons qu'il y a dans l'immanence (Présence par mode intériorité), une forme de transcendance, propre à l'être humain.
      Ainsi de l'amour qui surgit en nous et dont on fait l'expérience qu'il n'est pas réductible à notre seule personne.
      Ensuite, sur « l'origine » de cet amour… Chacun peut se prononcer par choix, conviction, culture, adhésion religieuse, et autres expériences ésotériques ou non…
      pour certains « nommer » ( au sens premier : donner un nom à de l'existant) et un besoin, une nécessité, une évidence, un incontournable, un absolu .… Pour d'autres… Pas…

      au final, ce qui m'intéresse sans doute le plus :
      y a-t-il un quelque chose de « commun à tous les hommes », à travers les âges…

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  6. D'accord, merci de tes explications.
    Je suis troublée que tu évoques Dieu et Jésus, tout en marquant tes distances par rapport aux religions (assez fréquemment ds tes billets, et ds la citation qui ouvre ton blog)...

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    1. le Voyageur26 mai, 2013

      C'est que la citation en question, je peux l'appliquer à ma propre histoire…
      Dans mon aventure spirituelle personnelle, la religion catholique dans laquelle j'ai baigné, fut la source de mon malheur au regard de cette aventure.
      C'est la raison pour laquelle j'ai commencé par m'éloigner, puis quitter, et enfin m'enfuir…
      Je m'en porte beaucoup mieux aujourd'hui.
      Quant à demain… J'en ignore !
      Mais je conçois parfaitement que cela soit troublant, d'autant que si les choses étaient parfaitement claires, ce blog n'aurait pas de raison d'être…

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