Seuls existent les commencements,
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qui nous tirent de nos nuits.
Être toujours voyageur de l'Aube.

samedi 16 novembre 2013

61 - Le Royaume c'est maintenant


À l'occasion d'un commentaire, (de Kéa), et parodiant quelque peu le slogan de Hollande lors de sa compagne électorale, m'est venue cette expression : « le Royaume c'est maintenant ». J'ajoutais, qu'à la différence de Hollande, ce n'est pas une fausse promesse.


Ce petit slogan personnel m'habite depuis que je l'ai écrit. Il a un peu pris des allures de mantra, même s'il n'en a ni le rythme ni la musicalité. Je veux souligner par là qu'il en produit les mêmes effets, c'est-à-dire de la bienfaisance physique, mentale et spirituelle. En le répétant intérieurement, je ressentais une sorte de jubilation aux allures enfantines, en même temps qu'une joie profonde qui me dilate le ventre, marque ma respiration profonde, et me procure une paix à la fois calme et jubilante. (*)
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(*) : Dans ce ressenti, il y a aussi une gratitude envers la personne qui a ainsi commenté, et plus largement envers tous ceux et celles qui déposent ici des mots dont je mesure à la fois le temps qu'ils ont pris à les rédiger, ainsi que la vérité qui en transparaît. J'avais ouvert ce blog principalement pour y exprimer une recherche personnelle, pour ne pas dire solitaire, avec une volonté de rigueur, je pensais que « publier »  m'obligerait à tenir dans cette rigueur. Je constate à présent que cela va au-delà, suscitant une forme de partage singulier, qui apporte sans doute aux uns et aux autres. Et de cela je voudrais en remercier du fond du coeur mes commentateurs/trices. 
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Bien entendu, j'ai assez écrit ici ou ailleurs à quel point j'attachais de l'importance à la présence à soi-même, à l'instant même, à la conscience du corps dans lequel réside notre « Être », comme une permanence, accessible, pour le peu qu'on ait pris la peine de se rendre en ce lieu où il est. Ce lieu profond dont on peut avoir la sensation corporelle dans l'hypogastre, que d'autres appellent Hara, souffle vital, moi profond, et que l'Occident chrétien appelle « entrailles ».

Mais l'être profond n'est pas le Royaume. Ou du moins ce dernier n'est pas réductible à l'être. Sinon l'être serait quelque chose de fermé sur lui-même, à la limite un égocentrisme bon chic, bon genre. L'être profond comporte en lui-même une ouverture sur un au-delà de lui. Ou sinon, c'est autre chose que ce dont je parle, Or j'exprime ici, ce dont j'ai l'expérience, ce à quoi je crois.
Depuis très longtemps je ressens que cette ouverture débouche sur… Quelque chose/quelqu'un que j'ai nommé de diverses manières au cours de ma route.
Nommer ne m'apparaissait pas comme le plus essentiel. Le plus essentiel était l'acceptation de cette ouverture à ce que j'appelle toujours le « plus-que-moi-en-moi ». Aujourd'hui je suis conduit, lentement mais sûrement, non seulement à choisir de nommer, mais plus encore à accepter d'être nommé, parce qu'il est alors question d'une véritable rencontre… Dans un Royaume…
Il s'agit alors d'une véritable reconnaissance, particulièrement comparable à celle des amants ou de l'ami(e), où il y a d'un côté « moi » et de l'autre, non plus quelque chose ou quelqu'un bien peu identifié, mais où il y a désormais « UN autre », c' est-à-dire un unique.
Cet Autre, s'appelle Jésus (ce qui signifie Dieu-Sauve). Ou encore Emmanuel (Dieu-avec-nous)
Je le rejoins le mieux dans ce nom qu'il se donne lui-même, MAIS de manière toujours "INDIRECTE", ce qui a un sens profond (selon moi…) : "Le Fils de l'homme".

(à suivre…)

5 commentaires:

  1. Je vois devant moi cette " permanence "( dont tu parles) où réside notre Être... et qui fidèle, attend notre passage( je parle pour moi!) et doit se dire: " Où donc traîne t-elle encore ? !
    Je te lis avec beaucoup d'attention, peut-être avec trop de raison! ( c'est que ,je ne voudrais rien rater de ce que tu exprimes et que je voudrais comprendre ... pour tenter de le vivre aussi...) Mais chacun son chemin ...
    Ce que tu écris me donne envie d'être plus attentive comme si je craignais de rater une bonne surprise , une chance ou une main aimante tendue vers moi , une indication, une flèche qui m'indiquerait la route vers ce royaume... Ce serait quand même trop bête d'avoir été aveugle ou sourde à ce point....!Alors je tente de te suivre...!

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    1. C'est important ce que tu dis : comment lit-on ce qu'on lit… Tout du moins sur ces registres de l'intériorité.
      On peut lire avec sa raison, chercher à comprendre. C'est parfaitement légitime.
      On peut lire avec autre chose que sa tête et sa raison. Je serais presque tenté de dire on peut lire avec son corps, dans lequel il y a de multiples « ressentis ». C'est-à-dire que le texte de l'autre éveille quelque chose en nous qui nous est propre, qui nous interpelle parfois, qui nous rejoint, qui nous emmène plus loin, voire ailleurs que là où l'on est actuellement.
      C'est avec cette « oreille intérieure » que j'écoutais mon maître à penser parfois évoqué dans d'autres billets qu'ici.

      Alors, et sur ce registre de l'intériorité, pourquoi la première phrase que tu as écrite ne viendrait-elle pas « en direct » de ton "être" qui s'exprime à toi… ? Et qui à la fois t''interpelle et te propose quelque chose…

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  2. Ce qu"écrit Charlotte me parle bcp:
    "Ce que tu écris me donne envie d'être plus attentive comme si je craignais de rater une bonne surprise , une chance ou une main aimante tendue vers moi , une indication, une flèche qui m'indiquerait la route vers ce royaume... Ce serait quand même trop bête d'avoir été aveugle ou sourde à ce point."

    Te lisant, je me suis souvenue de mes lectures d'autrefois: entre autre De Durckem "le Hara dont tu parles...
    D'autres bouquins que j'ai gardés, d'André Sève "La faim et le RV, où il parlait bcp sur ce qui se passait dans l'Etre
    Ces livres m'nt marquée
    Aujourd'hui je suis allée les rechercher, les ai feuilleté, me reconnectant avec ma démarche d'autrefois
    J'ai relu plein de passages que j'avais soulignés... ça alors, la faim en moi, ce désir du Tout Autre, je l'avais déjà en moi il y a 20, 30 ans... qu'en ai-je fait?
    Ce n'est que depuis peu (depuis deux ans) que je reprends, la route
    Il faut juste que je ne sois pas découragée d'avoir "oublié"
    Et que je crois que ce que je suis aujourd'hui est issu de ma route d'autrefois

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    1. Les voies d'approche que tu cites ont fait florès dans les années 70/80. Ça me rappelle des souvenirs !…
      Passé l'engouement, et avec l'explosion de ce qu'il est convenu d'appeler : "le développement personnel", on a vu apparaître pléthore de formations plus ou moins sérieuses, à destination d'un public « touche-à-tout » mais qui se refuse généralement d'être adepte de quoi que ce soit. là aussi la société de consommation fait que bon nombre de personnes sont devenus des consommateurs de formations —saupoudrage.
      Combien en ai-je vu dans ma pratique professionnelle qui avait fait des formations à n'en plus finir sur tout les registres et avec des contenus contradictoires... et qui y avaient laissé beaucoup d'argent bien inutilement.
      inutilement, par ce que ces personnes traînaient toujours les mêmes problèmes, étant donné qu'elles étaient toujours parties voir ailleurs sans jamais s'arrêter longuement nul part
      Ça ne peut pas fonctionner comme ça.
      Je ne dis pas que tu aurais vécu cela, hein ! - -- ce n'est pas mon propos et j'en ignore.
      Mais il me semble que ce que tu appelles « l'oubli » viens probablement de l'absence de pratique régulière d'une discipline, C'est-à-dire d'un chemin d'expérience et d'exercice.
      Mais sans doute faut-il avoir fait un choix d'un "Ecole de vie" comportant, un enseignement, une technique, une discipline, et surtout un Maitre !

      je dis cela par expérience personnelle. Il me semble bien en avoir rendu compte ici et ailleurs.
      Il n'y a pas de « miracle » dans une recherche spirituelle. On ne se lève pas un matin en criant : eurêka ! j'ai trouvé !
      C'est un très long chemin de la quotidienneté, de la rigueur, de la méditation, de l'écriture, d'exercices corporels, etc.
      pourquoi s'astreindre un tel chemin, que les grands spirituels considèrent comme ardu et râpeux ?
      Bonne question… Merci de l'avoir posée…
      :-)

      Pour ce qui me concerne, j'ai ma réponse. Mais chacun est forcé de s'interroger.
      la réponse est toujours très personnelle.

      Tu évoques la faim et le désir. C'est un puissant moteur.
      Il est à même de vaincre tous les découragements…
      Sauf à opter pour se laisser mourir de faim…

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    2. "Il n'y a pas de « miracle » dans une recherche spirituelle. On ne se lève pas un matin en criant : eurêka ! j'ai trouvé !
      C'est un très long chemin de la quotidienneté, de la rigueur, de la méditation, de l'écriture, d'exercices corporels, etc"
      La persévérance, jour après jour... c'est la leçon à l'opposé de ce que nous propose le monde aujourd'hui, où tout doit aller vite ou alors on jette!!! .

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