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Être toujours voyageur de l'Aube.

jeudi 28 février 2019

106 - La Porte


« Je suis la porte »

Depuis quelques semaines la méditation qui me revient et cette parole de Jésus : « Je suis la porte ». Je sais d'expérience qu'alors il ne faut rien faire, si ce n'est se laisser habiter par ce qui émerge à la surface des eaux.
« Avant » c'est un peu comme un ballon dégonflé qui serait sous les eaux sans se manifester. Et puis, par je ne sais trop quelle alchimie intérieure, il se met à enfler et voilà qu'il émerge à la surface des eaux où il flotte librement. Il faut juste l'observer de la rive. J'avais fait une vidéo d'une petite bouée flottante dans un port de mer que la légère houle ballottait sans cesse de manière répétitive et pourtant à chaque fois différente. La méditation, la mienne, c'est un peu cela…

Arrive un jour je sens que je peux commencer à écrire. C'est aujourd'hui. (C'est probablement pour cela que mes publications ici sont irrégulières).



« Je suis la porte »
il y en a partout des portes. Comme tout le monde, j'en ai franchi des milliers. Et je ne parle pas de cette porte symbolique de mon origine qui m'a fait passer du ventre de ma mère à l'existence.

C'est aussi une symbolique forte et significative dans l'architecture. Les portes dans les anciennes villes qu'on ouvre le matin pour accueillir, qu'on ferme le soir pour se protéger. Quand on n'a pas fait des douves et un pont-levis pour rester entre soi… les portes dérobées, secrètes, menant à des lieux d'initiés. Mais aussi les portes banales qu'on ouvre à tous les vents, dont on interdit l'entrée, celles qu'on claque au nez pour faire taire. Les portes de prison y compris ces prisons dans lesquelles on s'enferme soi-même… Enfin bref on pourrait multiplier les exemples.

« Je suis la porte »
un être humain dit cela. C'est un peu idiot, non ?
Pas « UNE » porte… mais « LA » porte.
Pas « je suis COMME la porte » mais JE SUIS.

Je connais bien des gens qui ont lu cela dans l'Évangile… et puis ils sont passés à autre chose… Comme si le propos était sans densité. Une parole comme une autre, histoire de causer… !

J'en connais d'autres, penseurs en chambre, chrétiens ou non, qui ont glosé à l'infini sur cette « thématique » et ont décliné de savantes explications théologiques, puissamment intellectuelles, ou sérieusement farfelues. Ils ont justifié leur propos par toutes sortes de références bibliques qui expliquent le pourquoi du comment.
C'est certain qu'à les lire cela nous aide chaque jour et chaque minute à éduquer les enfants, faire la vaisselle, remplacer une ampoule, préparer le repas et se rendre au travail pour vendre des assurances par téléphone dans un open space.

« Je suis la porte »
c'est presque un mantra, à la fois immense et dérisoire.
Sans doute pour faire entendre de quelle porte il peut s'agir, l'évangéliste Mathieu, après avoir médité lui-même, cru nécessaire de préciser qu'il s'agissait d'une porte étroite et que le chemin pour y parvenir n'était pas l'autoroute des vacances, et il ajouta, — bien peu optimiste le Mathieu ! — que beaucoup ne trouveront ni le chemin ni la porte…
En fait, je pense qu'il était plutôt réaliste…

Or, Jésus précise que si on entre (par lui) on trouvera des pâturages.
Évidemment aujourd'hui les pâturages ça fait un peu bouseux, baba cool, « l'amour est dans le pré » et au mieux quelque peu écolo…
Mais à l'époque c'est quand même la symbolique d'un vrai bonheur, d'un paradis, d'un lieu d'accomplissement. « Sur des verts pâturages, il me fait reposer » chantait le psaume.
Le pâturage c'est la terre riche et bienfaisante, généreuse, nourricière, en quelque sorte ce rêve que chacun nourrit au fond de soi : le grand soir, le nouveau paradigme, l'ère du Verseau, le nirvana, le « plus jamais ça », bref la félicité…
une arnaque ? Un rêve irréalisable ? Un attrape-nigaud pour neuneux ?
Pour piger que ce n'est rien de tout cela, il faut sans doute revenir à Mathieu tel que j'en parle plus haut. Le chemin n'est pas facile à trouver, la porte est étroite.

« Je suis la porte »
c'est peut-être l'ardent désir de cette porte étroite qui m'a mobilisé depuis longtemps. Comme une promesse à laquelle j'ai cru, parce que je savais qu'elle n'allait pas me tomber toute cuite dans le bec. Parce que mon histoire de vie m'a démontré l'âpreté, la dureté du chemin. Parce que d'autres ont vécu l'identique. Parce que Jésus lui-même y a laissé sa peau dans des conditions inhumaines.
Je n'ai jamais cru qu'à l'exemplarité du témoignage authentique.
Et je n'ai jamais cru tous ceux qui proposent le bonheur immédiat et absolu à 50 € hors-taxes, payable par carte bancaire. Vous recevrez en retour le mode d'emploi du bonheur par fichier PDF....

« Je suis la porte »
un être humain qui, par sa personne, offre librement le passage à celui qui le choisit, sans en attendre une « récompense » (et on sait ce que fut celle de Jésus… !), mais par ontologie, ne peut qu'être habité de divin.
Un être humain qui par sa personne dont il a déployé le potentiel essentiel, et qui offre à d'autres la même expérience possiblement : accède à ce « plus que soi en soi » qui est la trace du divin.
Un être humain, qui s'est transformé (transfiguré ?) à ce point porte le témoignage vivant des pâturages promis.

« Je suis la porte »
Finalement, c'est probablement cette phrase fondamentale (pour moi) qui m'a fait choisir Jésus comme Maître. Et que je ne l'ai jamais regretté… parce que désormais
 « les pâturages » je connais…


(À suivre… peut-être…) 





25 commentaires:

  1. Merci Voyageur pour cette réflexion que je reviendrai lire à un moment plus favorable.

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  2. hier en lisant ce billet, j'ai été prise d'émotion
    parce que je réalise que je m'attarde plus à la porte comme obstacle pour aller de l'avant (et surtout depuis ces dernières années où je rencontre sans cesse des "portes" obstacles) que à la porte comme passage. Passage vers plus de vie. Si j'ose ouvrir la porte, je vais découvrir un peu d'un "monde nouveau". Enfin je crois. Enfin j'espère. Enfin je ne sais pas...
    Je suis devenue trop timorée...La porte étroite est difficile à franchir: et si derrière il n'y avait que dévastation? Et si cette porte n'était qu'un leurre?

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    1. Que te répondre ?
      Il me semble que l'on ne trouve jamais autre chose que ce que l'on cherche…
      Quand on va vers un ami, on est certain qu'il nous ouvrira la porte. Et on se réjouit qu'il nous accueillera avec joie, et qu'on partagera la joie de la rencontre.
      Et même après on enverra un SMS pour dire : quand est-ce qu'on se revoit ?
      Le renard attendait le petit prince dans la joie l'impatience et la certitude de la rencontre. Et même s'il s'impatientait du retard…

      Mais il semblerait que toi tu doutes. Un leurre ? Une dévastation ? Peut-être rien d'ailleurs…
      C'est entre tes mains. On ne va vers un ami, quelqu'un qu'on aime, quelqu'un de précieux, sans une certaine hâte de le retrouver.
      Sinon, il faut aller ailleurs…

      je ne crois pas que la porte étroite soit difficile à franchir. En revanche, je crois que le chemin pour la trouver peut parfois être difficile, mais pas que… il est souvent parsemé de belles choses, de havres de paix, et il faut quand même faire l'effort d'aller jusqu'aux « verts pâturages »…

      Mais on ne fait tout cela que s'il y a une « attirance ». Sinon, il ne faut vraiment pas embarquer…

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    2. Bonjour Coumarine , j'ose mon grain de sel ! Oh non ! Cette porte n'est pas un leurre ! Derrière cette porte il y a la Vie ! La vie en abondance ... Puissiez-vous la franchir vous aussi sans crainte, sans anicroche ...

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  3. Le « mantra » précisait d'ailleurs que derrière cette porte se trouvait « le Chemin, la Vérité et la Vie » du moins c'est ce dont je me souviens de mes années catéchisme. Il y avait de grandes et belles majuscules solennelles à ces mots qui ouvraient la porte justement, à une réflexion sur tout chemin d'existence digne de ce nom.
    la notion d'effort est très importante comme tu le dis plus haut. Ce n'est pas du tout cuit, et nous en savons quelque chose. Cette porte étroite est avant tout celle de notre coeur, je pense, que l'on blinde parfois tellement que même l'air ne parvient plus à passer.
    Chaque jour je me réjouis des verts pâturages que j'ai trouvés derrière cette porte que j'ai osé franchir.
    L'Amour a, de toutes façons, quelque chose de divin, dans son désintéressement, son don de soi et sa richesse de partage. Que le Bon Berger s'appelle Jesus ou pas. La porte n'est étroite qu'en apparence, tel le chas d'une aiguille pour un chameau. Mais c'est une vibration qui exalte en élargissant l'horizon.
    Merci pour cette belle réflexion qui porte loin le regard.
    •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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    1. Merci pour ce témoignage.
      Probablement que pour franchir cette porte il faut une démarche de confiance. Confiance en soi, confiance en quelques personnes sur le chemin. Comme tu l'évoques d'ailleurs sur ton blog très récemment.
      Les gens qui nous font du bien peuvent nous amener vers d'autres biens propres.

      Quant à la porte étroite, en fait c'est un commentaire des évangélistes. Même si Jésus parle lui-même de l'affaire de l'aiguille du chameau…
      moi il me semble que c'est sur le chemin que l'on se débarrasse tout le superflu qui pourrait nous empêcher de passer par la porte. Tout ce qui encombre inutilement nos vies, des histoires non résolues, des relations foireuses, d'erreurs de parcours, de traumatismes de nos histoires, etc.
      Tout cela on doit s'en délester en chemin.
      Je dis cela parce qu'en lisant ton commentaire j'avais un peu ce sentiment d'avoir viré beaucoup de choses sur mon chemin depuis des années…

      j'ai en tête je ne sais plus quelle truc comique du cinéma le type qui est chargé de paquets encombrants et qui n'arrive pas à rentrer chez lui, parce qu'il ne veut pas les lâcher de ses mains. C'est un peu vague dans mon esprit, je crois que c'était un film muet noir et blanc du siècle dernier.
      Mais finalement c'est un peu cela.
      En quelque sorte on garde plein de scories que l'on croit précieuses et qui ne nous serviront à rien dans « les verts pâturages »…

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  4. Cette porte m'en évoque une autre dans l'évangile (Marc 16):
    "Le sabbat terminé, Marie Madeleine, Marie, mère de Jacques, et Salomé achetèrent des parfums pour aller embaumer le corps de Jésus. De grand matin, le premier jour de la semaine, elles se rendent au tombeau dès le lever du soleil. Elles se disaient entre elles : « Qui nous roulera la pierre pour dégager l’entrée du tombeau ? » Levant les yeux, elles s’aperçoivent qu’on a roulé la pierre, qui était pourtant très grande..."

    Quand les femmes sont encore loin, elles s'inquiètent. Elles n'auront pas la force de pousser cette pierre, d'ouvrir cette porte. Quand elles arrivent, elles se rendent compte qu'elle est déjà ouverte. Ainsi en va-t-il souvent, me semble-t-il. Même si on a franchi bien des portes, celle qui se profile à l'horizon - de loin - ressemble à une muraille infranchissable. Et, quand on s'approche - ou plutôt quand on a peur cette fois que "ça ne passera pas", qu'on va se fracasser contre un mur - voici que mystérieusement le mur devient passage. De loin, on croyait que cette porte ouvrait sur la mort. En fait le tombeau est vide... la vie qui surgit est la plus forte !

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    1. Ah Christine, je suis content de te revoir par ici !
      C'est très fort ton commentaire.
      Tu prolonges d'une manière très pertinente. En tout cas cela m'interpelle.
      Je n'aurais pas fait le lien avec ce bel épisode que tu évoques.

      Dans mon aide aux personnes, et moi-même sur mon propre chemin, combien de fois ai-je rencontré ce sentiment « d'impossible » parce que… et aussi parce que… et encore plus parce que… Toutes ces argumentations décourageantes pour justifier nos renoncements et nos désespérances.
      Mais là ce que tu dis c'est quand même très fort (enfin pour moi)
      parce que l'épisode que tu cites : eh bien la muraille que l'on croit infranchissable même à trois femmes on ne pourra pas rouler la pierre !…
      elle a disparu lorsqu'on arrive…
      parce que, comme tu le dis, la vie est plus forte et ressurgit toujours, toujours. Et qui il y a cette sorte de mystère de ce quelque chose d'impalpable mais de divin qui agit en nous et hors de nous. Que ma mère appelait « la providence » (mon billet numéro 93).

      Merci pour ce commentaire qui fait grand bien.

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  5. Charlotte08 mars, 2019

    "La porte" apparaissait souvent dans mes rêves quand je faisais mon analyse. Je me trouvais dans un couloir avec beaucoup de portes fermées et je me disais qu'il fallait que je les ouvre mais je ne savais laquelle choisir pour commencer...
    J'en ai ouvert des portes avec mon analyste ... et j'en ai découvert des choses ... pour du meilleur. Moi aussi "Jésus" est mon maître à penser comme par l'intermédiaire de mon analyste "Freud". Deux juifs . C'est quand même extraordinaire.

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    1. C'était des rêves signifiants.
      On ne peut pas vivre dans un couloir avec toutes les portes fermées.
      C'est un impératif de les ouvrir.
      Et je crois bien en effet qu'une analyse, ou tout autre genre de travail sur soi, conduisent « normalement » au plus profond de soi là où est la vraie rencontre avec un « tout autre ».
      Merci d'être venu commenter.

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  6. J'aime beaucoup ces réflexions.
    La façon qu'a eu Coumarine d'expliquer qu'elle voit la porte plus comme un obstacle que comme un passage m'interpelle.
    Merci de ce texte, Alain

    PS ça me peine vraiment de devoir prouver que je ne suis pas un robot... et j'ai retardé le moment de t'écrire pour te demander comment créer un compte google (éventuellement).. Mais aussi, pourquoi tiens tu tellement à nous faire passer cette épreuve ? :-)
    Belle fin de journée à toi.

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    1. J'ignore quels sont les fruits de cette interpellation.
      Donc je dirais d'une manière générale que nous avons parfois l'art de fermer nous-mêmes des portes largement ouvertes vers de bonnes choses pour nous…

      Pour un compte Google, suffit de cliquer sur un lien que l'on trouve en tête (même à plusieurs endroits) sur mon autre blog…
      Ah si je pouvais supprimer ces filtres… je le ferai bien volontiers… mais là ce n'est pas en mon pouvoir.
      Je ne suis pas le Dieu créateur de blogspot.

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  7. Bonjour Alain,
    l'art de fermer nous-mêmes des portes, peut être pas.
    C'est inconscient, ou bien nous sommes conditionnés et nous ne voyons même pas ces portes (ou pensons qu'elles ne sont pas pour nous)..
    Il suffit parfois d'une petite phrase en apparence anodine, d'un texte comme le tien, pour avoir un début de prise de conscience..

    Je te "harcèle" avec cette histoire de validation de commentaires parce que Marie K qui elle aussi est sur Blogspot, les a retirés pour mes beaux yeux...........
    Et comme un fait exprès, chez toi ils sont plus longs, va savoir pourquoi, ça me dit "ré essayez" sans arrêt... ça dure plusieurs minutes!
    Je vais essayer de cliquer sur compte google pour vous ce qu'il se passe.
    Bonne journée à toi :-)

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    1. Oui, il y a des conditionnements, les acquis antérieurs, mais justement, l'intérêt de certains événements c'est d'avoir comme tu le dis un nouveau début de prise de conscience.
      C'est comme cela que bien des choses ont commencé pour moi.
      Mais la prise de conscience suppose de s'arrêter justement et c'est alors un peu du style : — « bon sens ! Mais c'est bien sûr ! »

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  8. Ah super! ça marche!
    sauf que je viens de lire que les comptes google n'existeront plus à la fin du mois ...

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    1. Non, non, c'est un « morceau » seulement qui va s'arrêter. Mais le compte Google en tant que tel demeurera… tout du moins c'est ce que j'ai compris…

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  9. Quand Jésus dit "Je suis la porte" à mon sens il ne parle pas de lui en tant que personne, sinon tous ceux qui sont nés sur terre avant lui n'auraient pas eu la chance de traverser, n'auraient pas eu accès au royaume qui de tous temps a habité l'humain. Je ne connais pas tant que cela les écritures mais je ressens une joie intense en entendant des paroles comme "Je suis la porte". Pour moi il parlait de cet esprit qu'il incarnait qui a toujours été la porte et le sera toujours que l'on connaisse Jésus ou que l'on en ait jamais entendu parler. La porte est accessible à tous depuis les temps immémoriaux. kéa

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    1. Le sentiment d'être dépositaire d'une forme de divin en soi, personnellement et/ou communautairrement existe dans l'homme depuis des temps immémoriaux comme tu le dis. L'histoire des civilisations et des religions en témoigne.
      Est-ce que Jésus apporte « quelque chose de plus » ? Oui répondent les chrétiens. Mais je ne vais pas développer cela qui d'ailleurs dépasse largement ma compétence.
      En revanche, ce qui me frappe c'est « je ressens une joie intense en entendant des paroles comme je suis la porte ».
      Dans l'Évangile de Jean (chapitre 15) Jésus formule à ses disciples ses « recommandations » et il parle de lui en utilisant paraboles et métaphores. Il formule son « commandement » central bien connu : « aimez-vous les uns les autres comme moi-même je vous ai aimés ». La phrase qui précède, mais qui pourrait très bien être écrite après dit ceci :
      « Tout cela je vous le dis pour que la joie qui est la mienne vous remplisse aussi et qu'ainsi votre joie soit parfaite »

      Alors je ne peux que souligner cette partie de ton commentaire…

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  10. Si tu savais Alain comme ça résonne en moi. Quel bonheur de te lire à nouveau sur ce blog. Bon d'accord, je viens seulement de voir ton article mais c'est parce visiblement j'ai dû oublier de m'abonner aux notifications. Oups ! Je vais vite réparer mon oubli.

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    1. On me dit que je suis déjà abonnée. Pourtant, je ne reçois pas les notifications de ce blog. Bizarre bizarre.

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    2. Je ne peux que me réjouir de lire que mon texte fait écho en toi.
      Puisse-t-il t'être profitable
      si tu as confirmation d'être abonnée, il se pourrait que les avis arrivent dans tes spams ? Si c'est le cas souvent il y a la possibilité de modifier cela en validant l'origine. Sinon, je ne vois pas bien ce que je peux faire pour toi à ce sujet…

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  11. Quatre mots. Et une immensité derrière. Celle qui tout le temps flotte en moi claire comme une eau de source c'est "Soyez passant". Je ressens un amour fondamental, atavique pour cet homme. Il m'est aussi proche que s'il vivait aujourd'hui car en fait il est vivant. Pas un amour de fanatique -je ne cherche pas à partager ce que je ressens bien au contraire la proximité est très intime (un de mes amis disait que "le divin est indicible" dans le sens que s'exprimer sur le sujet est très mal perçu la plupart du temps. Cela me rappelle d'ailleurs une phrase de Bobin dans "le Christ aux coquelicots" .En gros il écrit que lorsqu'il dit qu'il aime Jésus on lui répond "pour qui tu te prends". La première fois que j'ai lu l'évangile de Thomas j'ai éprouvé quelque chose de très fort, je lisais mais c'était comme entendre une voix. Beaucoup de gens croisés ici et là m'ont dit que j'étais "mystique". Je ne sais pas bien ce que ça veut dire et si c'est bien ou mal, et à vrai dire je m'en fous un peu. Il y a des "choses" qui nous traversent sans que l'on sache bien pourquoi, des portes qui ne sont pas fermées à clé et qu'il suffit de pousser parce que "rien n'est caché"...

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    1. (Excuse moi, Désirée, de répondre si tardivement, ton commentaire et quelques autres étaient restés dans la « modération »… !)

      Bien sûr qu'il est difficile de partager l'intime qui nous tient le plus à cœur. On a l'impression que quelque soit les mots que l'on va employer on trahira toujours plus ou moins quelque chose. On ne pourra pas se faire comprendre.
      Je perçois bien ce que tu exprimes.
      Et cependant il faut bien entrer dans quelques tentatives d'expression. Ensuite, à l'autre de faire le chemin qu'il veut, qu'il peut, ou qu'il n'arrive pas.

      Qu'a-t-on à perdre à dire ce que l'on ressent quant à l'amour pour Jésus. Être rejeté et incompris ? Et alors ! Ça ne change rien à ce que l'on vit et ressent. De toute façon, si on aime Jésus, on aime quelqu'un qui a été rejeté et assassiné… ;-)

      Pour ma part j'ai croisé des gens qui appartenaient à la religion catholique, que j'ai abandonnée il y a bien des années, et comme je leur parlais de Jésus qui est quand même mon pote, ils m'appelaient : « l'athée mystique » je dois dire que ça me plaisait bien !
      Mon affection pour Jésus se fonde dans une infinie reconnaissance pour tout ce qu'il m'a donné de connaître et de vivre. Et pour le bonheur que j'ai toujours à le suivre.
      C'est finalement pas plus compliqué. S'il en était autrement ce serait plutôt une forme de masochisme : aimer quelqu'un vous ferait du tort. Je ne suis pas preneur.

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  12. Votre beau texte, que je n'ai pas lu sous l'angle chrétien ou religieux, invite à réfléchir au vaste monde des portes. Il m'a portée à méditer sur toutes ces portes que l'on croit fermées… Portes en tous genres (blocages psychologiques, fermetures relationnelles, refus d'entrer en matière). On les croit fermées, parce qu'elles semblent fermées, et on souvent accepte cette fermeture comme un état définitif. On se dit : il n'y a rien à faire. On est découragé avant d'avoir eu le courage d'oser. On n'a même pas l'idée d'appuyer sur la poignée pour contrôler si elle cèderait. On ne pense pas à pousser le heurtoir, à frapper. On n'imagine pas se représenter à un moment peut-être plus approprié. On accepte la situation comme figée.
    Bien sûr, il y a les portes qui nous sont fermées, mais il y a aussi celles que nous prenons pour telles et celles que nous acceptons comme telles. Combien de portes fermées avec notre complicité ? D'une certaine façon, les fermetures nous arrangent souvent, non, puisqu'une porte qui s'ouvre est toujours déstabilisante, dans un premier temps ? Les fermetures extérieures nous interrogent toujours sur notre état personnel d'ouverture.
    J'ai longuement médité dernièrement sur le fait de persévérer. Y croire, croire au possible, croire à l'ouverture. Et croire au Père Noël, pourquoi pas ?
    En écrivant, je pense aussi à ces gens admirables de courage, que nous appelons communément "les migrants", c'est-à-dire ceux qui sont en train de migrer, qui ne sont pas encore arrivés. Eux, insistent, eux, y croient, et pour cela ils méritent que nous soyons là, avec une main tendue.
    Ce texte profond invite à considérer les portes autrement et stimule notre aptitude à persévérer. Une question pour terminer : à ce jour, donc, pas de nouveau billet ?
    Belle journée.

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    1. (Excusez- moi, Dad, de répondre si tardivement, votre commentaire et quelques autres étaient restés dans la « modération »… !)

      Merci beaucoup pour ce beau commentaire.
      Vous dîtes de belle manière combien nous sommes doués pour nous fermer des portes relationnelles…
      je soulignerai toutes les parts que nous pouvons faire et que nous ne faisons pas. Cela au moins est de notre responsabilité. À chacun de s'interroger sur les raisons de cet « isolement ».
      Je ne crois pas qu'ouvrir toutes les portes soit possible ni souhaitable. Nous avons nos limites. Surtout lorsqu'on a ouvert des portes et que derrière on en a pris plein la gue.... ! Ou alors qu'elles ouvrent sur un mur…

      Merci pour vos mots sur la persévérance. Il y a des ouvertures qui nécessitent une longue ascèse. Les phénomènes de fermeture sont parfois tellement puissants, en particulier sur le plan du psychisme et de ses blocages.
      J'en sais quelque chose pour moi-même ainsi que dans les métiers que j'ai exercés.

      Sur votre question : ce blog n'est pas « à l'abandon ». Mais il est vrai que je n'ai pas beaucoup écrit à cet endroit ces derniers temps.
      Cela pourrait changer !
      À bientôt certainement.

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