Il y a un choix offert. Celui de la foi. Choix que je ne fais pas. Pas encore ?
Je l'ai fait et je l'ai renié.
Ne me suis-je pas alors renié moi-même dans mon identité ? C'est-à-dire en ma nature profonde ? J'ai oublié ce texte personnel et fondateur en quelque sorte qui disait : « mon être c'est ma terre » et j'avais ajouté : entretenue en mon absence…
Un Dieu, jardinier inlassable, comme mon oncle Jules entretenait son jardin. Un dieu serviteur en quelque sorte.
Ma lamentation devrait être l'inverse de la parole de Jésus :
— pourquoi t'ai-je, moi, abandonné ? Toi qui n'a jamais cessé de me donner. Et moi qui suis si rebelle.
La méfiance s'est installée il y a longtemps. J'ai mené des combats pour défendre… Quoi ? Pas grand-chose. À moins que ce ne soit pour protéger l'essentiel. Mais c'est fini.
M'abandonner à toi ? Le fils de l'homme ?
Toi qui ne t'es jamais retiré. C'est moi qui n'étais plus là. C'est moi qui suis parti. Comme un gardien fidèle tu es resté, pour pas que tout périsse, pour que je retrouve mon chez moi comme intact.
Alors toi, tu es rentré dans ta cabane de gardien, comme si de rien n'était, discrètement. Et je fus un ingrat. Tout ça c'était normal. Je ne te devais rien.
Ingrat : l'inverse de la gratitude que je prône par ailleurs.
mais POURQUOI ce Dieu-là est-il si discret qu'il entre dans sa cabane de jardin quand on s'éloigne de Lui?
RépondreSupprimerIl faut vraiment faire taire tous les bruits parasites, en soi et autour de soi, pour espérer entendre quelque chose de sa Présence
Ce Dieu-là murmure
Ce texte me touche énormément, je reconnais là qqch de mon propre cheminement. Quand je parle de ma "sérénité" devant la (ma)mort, c'est une façon de m'approcher un peu de Lui, de brancher toutes mes écoutilles rouillées, depuis longtemps
Je crois que je devrais faire mon chemin vers la gratitude
merci pour tes mots
C'est sans doute comme la conscience profonde, Cette petite voix de l'être en développement, qui est toujours un doux murmure, ne disposant d'aucun pouvoir sur nous, strictement aucun.
RépondreSupprimerOn n'obéit pas un murmure… On obéit à des ordres…
On écoute un murmure… Comme la petite source chantante qui jaillit... Mais Pour ça... il faut fermer sa gueule ! Pour moi ça voulait dire : arrêtez, de gueuler contre les religions… De manière absolument stérile…
Longtemps j'ai obéi aux ordres de la très Sainte Église Catholique. puis j'ai fait l'inverse ! J'ai désobéi ! Puis j'en suis sorti pour les vomir…
( Beaucoup de mes textes précédents sur ce blog en rendent compte…) Mais ça, c'est quand même le chat qui se mord la queue !… :-)
J'avais oublié de parole de Jésus, Qui disait quand même, en substance, que les religions : il y en avait raz la casquette !
:)
Enfin… Heureusement il est ressuscité (paraît-il) sinon il se retournerait dans sa tombe…
Il, Toi, mais qui sont-ils? ce sont pas des questions polémiques. Je ne suis pas polémiste.
RépondreSupprimerY aurait-il moi, dans un ordre du monde, et lui dans un autre? Le Christ est pour moi une icône, ses mots une pensée, la croix un symbole. Il y a deux choses : l'image, le mot, le symbole, d'une part, moi, la poussée existentielle, la vie, les sensations, la lumière et les ombres, d'autre part. Deux choses. Le dualisme me paraît étrange en toute chose, sauf lorsqu'il s'agit d'unifier les contraires, mais c'est le yogi qui parle alors. Et il n'a pas grand chose à dire.
"Lui" n'est-il pas la lumière en soi, l'acte personnel de reconnaître qu'il n'y a que la Lumière, qu'elle ne peut qu'éclairer le sens sacré de chacun de nos pas, qu'il n'y a pas d'ombres en dehors de ma personnalité progressivement restreinte par les expériences de l'existence. Rien ne résiste à la flamme d'un briquet allumé dans une grotte éteinte depuis des millions d'années. Rien. Il n'y a que surgissement. Il n'y a pas lui, et moi, il y a la reconnaissance de la Vie. L'éclairage. Voilà ce que signifie pour moi l'acte sacré, l'acte de lumière, pas dans un ailleurs, dans un ici. Ici. Alors mourir... Mourir c'est toucher cette lumière. mort, je suis. :))
Cher Alain,
RépondreSupprimerJe vis l'Amour comme une lumière au coeur, intense ou vacillante mais pourtant toujours présente si j'y suis attentive, quoi que je traverse.
Et la mort, comme la disparition de tout ce qui n'est pas ça, la lumière qui se fait feu intense.
Accompagner ma mère dans sa mort, c'était comme toucher ce feu, être aveuglée par lui. Son amour, celui qu'elle exprimait si maladroitement jusque là, était si fort, il prenait toute la place. Cadeau doux et brûlant que les larmes n'éteignent pas. La vie, seulement elle.
Les religions essaient maladroitement de transmettre ce messages là. Parfois, il ne reste qu'un décor de carton pâte, ou, pire, de quoi faire mal, séparer, faire la guerre. Tellement triste :/
Lise
Bonjour Alain,
RépondreSupprimermoi aussi je me suis retirée car sinon j'allais me faire dévorer. Cela a duré des années...
Un ami m'a dit : si tu n'avais pas pris ce chemin là (chemin de traverse) tu ne serais pas qui tu es aujourd'hui.
Peut être est il indispensable de faire de longs détours pour retrouver le Jardinier, celui qui appelle Marie par son prénom le matin de Pâques.
NAT,
RépondreSupprimermerci pour ce commentaire, d'autant que je ne vois rien de polémique dans tes questions. Tu fais état de comment tu vis les choses, toi, et c'est à mes yeux le plus important. Et j'apprécie toujours que tu réfères à ta propre vie, tes propres perceptions.
Pour ma part, plus que de dualisme, je parlerai d'altérité. Dans le surgissement de la vie, de ma propre vie, en ce que je ressens de plus essentiel qui me constitue, il n'y a pas « que » moi en moi… Si je puis dire ainsi. Il y a la perception de quelque chose/quelqu'un « autre ». Mais sans doute, que la question est là : quelque chose ou quelqu'un ?
Je crois te rejoindre (si tant est que ce soit possible de comprendre vraiment ce qui peut être l'intime de l'autre) quand tu écris : «"Lui" n'est-il pas la lumière en soi, l'acte personnel de reconnaître qu'il n'y a que la Lumière, (…)».
Je rapproche cela de la parole de Jésus, parole qui n'est quand même pas « rien » qui peut interpeller l'homme de bonne volonté, comme on dit : « Je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie. ». Tu t'autoproclames lui répondront les religieux du coin…!
D'où l'interrogation qui me reste : le Christ n'est-il qu'une icône ?
(Je ne suis guère pressé d'avoir une réponse… L'état de questionnement est sans doute plus intéressant pour vivre vraiment.
Merci encore pour ce commentaire qui m'apporte plus que tu ne crois sans doute…
RépondreSupprimerLISE,
l'Amour est sans doute ce qui surpasse tout. Le vainqueur final…
Je suis sensible à ce que tu dis du décès de ta maman. J'ai vécu quelque chose de cette nature au départ de la mienne. Comme si tout à coup tout était transcendé…
Merci de ta présence.
GIBOULÉE,
un long détour INDISPENSABLE…
Finalement, je crois que oui… Sauf que je me suis quand même assez longtemps culpabilisé (plus ou moins…) d'avoir moi aussi pris des chemins de traverse…
J'espère toutefois que celui sur lequel je suis ne me ramènera pas vers une quelconque religion…
L'idée de Dieu prend des formes diverses et variées, à travers le temps, l'histoire, les endroits du monde ou les âges de la vie. Mais elle reste une idée, un rêve au sens aborigène du terme. Un chemin, une façon de traverser la vie sans se taper la tête contre les murs de l'absurdité. Une idée furieuse ou agréable selon le degré de folie ou de sérénité des hommes. Mais une idée. Je ne parviens pas à y croire pour autant. Je ne suis pas un esprit fort, je suis pétrie de doutes, mais j'ai quand même du mal à comprendre l'idée de "détour" qui impliquerait qu'il y ait un but unique à atteindre, que l'on s'en approche en traçant tout droit ou par un chemin détourné.
RépondreSupprimerje ne sais pas si tu comprends ce que je veux dire.Je ne vois pas de jardinier au bout de mon chemin. juste un champ d'herbes folles et de fleurs sauvages.J'ai choisi ce chemin-là(ou pas, d'ailleurs, choisit-on vraiment? vaste question...) , mais je respecte infiniment les voyageurs de l'aube à la recherche d'une autre voie.
CELESTINE,
RépondreSupprimerIl y a bien sûr l'idée de Dieu… Et sur ce sujet, je pense qu'il y a quelques milliers de kilomètres de rayonnages de bibliothèque de par le monde depuis qu'on a commencé à écrire… L'idée de Dieu ne m'intéresse guère, s'il s'agit d'un concept. Cependant, il me semble que pour la plupart des grandes civilisations « Dieu » (les divinités, le logos, le Grand Architecte des francs-maçons, le Dieu des chrétiens, Allah, les dieux des mythologies, la Science-toute-Puissante, et aujourd'hui Gaïa, notre mère nourricière qu'il faut absolument "sauver", (quel orgueil chez l'homme quand même !) et tout ce que tu voudras…), — Dieu disais-je, et rarement réduit à une idée conceptuelle. Autrement dit, d'une certaine manière, « il existe » au-delà de la seule pensée qu'il soit ou ne soit pas.
Autre chose est sans doute l'expérience spirituelle, expérientielle, qui est loin d'être réservée à je ne sais quelle minorité d'illuminés (ou pas…), mais que tout un chacun fait peut-être un jour au sens de cette dimension de soi qui n'est pas réductible à sa seule personne. Ainsi, l'Amour que tu vis a-t-il commencé avec toi et s'arrêtera-t-il avec toi, ou bien est-ce qu'il « te dépasse » ?… Et si quelque chose « nous dépasse » n'est-il pas légitime de rechercher l'origine… ? En tout cas on peut s'interroger sur sa réductibilité à notre seule personne. Par exemple, pourquoi je me sens encore aimé de mon père aujourd'hui, alors qu'il est mort il y a plus de 25 ans… Est-ce seulement une idée ? Une illusion ? Des souvenirs reconstruits ? Une chimère ?
--------------
Je ne saisis pas très bien ce que tu veux dire par « but unique à atteindre ». Au sens où chaque humain devrait arriver au même endroit ?
————
Le jardinier que j'évoque (ceci est une référence à l'Évangile du matin de Pâques), n'est pas dans mon expérience de vie, au bout du chemin. Il est là. En cet instant, mercredi 16 heures 50. Je ne sais pas qui il est. Mais il est Présence en moi.
————
Un très grand merci pour ton commentaire qui me permet d'apporter mes propres précisions. Il est bien évident pour moi que chacun cherche la voie qui lui convient, je n'ai aucune volonté de convaincre quiconque en ces domaines. Je tente juste de rendre compte de ma propre recherche.
Recherche toujours balbutiante, car que sait-on au final de tout « l'invisible » (ce qui n'est pas accessible à nos sens d'humains) qui qui nous environne.
D'aucuns disent qu'on peut seulement en apercevoir la trace… Et encore…
Je crois que le monde se porterait mieux si on ne "nommait" pas Dieu, si il n'y avait pas de religions institutionnalisées qui provoquent des attentats, fanatismes , des guerres depuis si longtemps .Le Christ d'ailleurs n'a jamais parlé dans ce sens.
RépondreSupprimerJ'aime l'idée de jardinier que tu emploies dans ton texte. Moi je sais qu'il est toujours là mais je n'ai souvent rien à lui dire si ce n'est qu'"il est beau votre jardin."
En fait je ne lui dis rien du tout mais quand cela ne va pas, je crie un bon coup sur le jardinier... L'impresssion qu'il ne bouge pas ...
Mais si je vais mieux je crois que c'est parce que j'ai gueulé un bon coup.
CHARLOTTE
RépondreSupprimerpeut-être que ton jardinier et sourd !
peut-être que Dieu est toujours ailleurs que là où on voudrait qu'il soit…
Alain,
RépondreSupprimerje ne suis pas un exégète de la Parole, aussi suis-je bien peu armé en matière de discussion philosophique ou spirituelle.
La parole et l'image d'Emmanuel sont fortes. Elles sont vraies quand on les sent fort en soi; ce qui est mon cas.
Et elles ne m'intéressent pas en tant que Parole et en tant qu'Icône.
C'est la Lumière qui les a fait naître qui porte tout, la vibration qui porte les mots et la barbe du mec. Certains dirait la conscience, d'autre l'esprit sain, peu importe. On s'en fout. Le mot, l'image, n'ont de sens pour moi que si ils font toucher en soi ce qui est avant l'expression...
Ce que j'écris là est au plus intime de ce que je suis. Il n'y a rien de plus intime que le non vu, le non dit, le non su, quand il est là, pourtant.
Merci.
NAT
RépondreSupprimerMERCI à toi !
Ça me va très bine cette phrase :
" On s'en fout. Le mot, l'image, n'ont de sens pour moi que si ils font toucher en soi ce qui est avant l'expression..."
Cela rejoint mon expérience.
Reste que je suis toujours en quête « des mots pour le dire ».
J'ai peut-être tort…
peut-être que c'est vain....