Il y a quelque chose en moi de l'ordre de l'inatteignable, de l'inviolable, que j'ai déjà évoqué par ailleurs, que je pourrais appeler mon être profond dans sa dimension d'ouverture sur ce qui me dépasse et me transcende. C'est un lieu différent du « moi profond », différent du « je ». Un lieu intérieur que je pourrais comparer à une pièce souterraine dans laquelle il faudrait descendre pour l'atteindre, et qui comporterait une porte ouvrable sur une sorte « d'autre monde », mystérieux, palpable mais difficilement pénétrable. Un lieu dans lequel on ne peut pas vraiment se rendre, mais seulement l'entrevoir, et qui comporte une densité de mystère, à la fois attirant et à la fois énigmatique et impénétrable.
Dans mon analogie avec une maison, j'imagine que celle-ci serait sur un flanc de montagne, en sorte que de la pièce la plus profonde ouvrirait la porte sur de la lumière venant de l'espace. Mais on ne verrait qu'une sorte de lueur, comme lorsqu'il y a du brouillard et que le soleil tente vainement de percer. Ouvrir cette porte-là, serait donc entrer en relation avec quelque chose/quelqu'un qui se tient là présent, à la fois extérieur à moi-même, et à la fois composante de ma personne, puisque la porte se situe chez moi, et qu'à tout le moins, même si celle-ci demeure fermée, les lueurs que j'évoque s'infiltrent cependant, car la porte ne peut être étanche.