Seuls existent les commencements,
les aurores nouvelles,
qui nous tirent de nos nuits.
Être toujours voyageur de l'Aube.

lundi 28 février 2022

122 — Mais qui donc sommes-nous ?


En décembre dernier j'ai abordé la question de Lui, Jésus : qui donc est-il ? Je tentais de répondre : il ne peut qu'être. Et dans cette perspective d'existence,  qu'en est-il de nous ?


En ces temps troublés par une pandémie mondiale et une guerre en Europe, nous, occidentaux, nous ne pouvons que nous poser des questions centrales sur l'identité profonde d'une humanité face à des périls qui ne sont pas de la rêverie ou de la simple spéculation.


Les chrétiens parlent d'une résurrection de la chair, c'est-à-dire non plus en corps multiples, mais en Corps d'unité. Dans cette perspective mystérieuse, Être c'est appartenir ontologiquement à toute la collectivité humaine, ou choisir de résider dans le Rien.

En quelque sorte « être ou ne pas être ».


On ne peut pas être sans appartenir. Les humains se sont toujours rassemblés autour de la perspective d'un destin commun, estimé meilleur demain qu'aujourd'hui. Y a-t-il quelque part une définition du « meilleur pour tous » ? Cela fait pas mal de siècles qu'on a décidé de s'entre-déchirer pour savoir quel était le « meilleur parmi les meilleurs » et tenter de l'imposer aux autres. L'échec total de ce type de comportement est démontré depuis longtemps. Mais on préfère occulter ce réel et continuer à s'étriper encore et encore, des individualités affirmant, pour s'imposer : « le meilleur c'est moi », il en existe des multitudes. Un russe à la vedette à ce sujet actuellement.


Ce fameux Jésus a proposé il y a plus de 2000 ans un programme pratique pour découvrir le chemin d'un Ailleurs Autre, mais il s'agit d'un ailleurs présent là immédiatement si on le choisit. Pas besoin d'attendre que demain on rase gratis. C'est là, au fond du cœur de l'homme, une Présence permanente, toujours là, à travers les âges. Elle est présente en moi, à l'instant où j'écris. Je la ressens à la fois vivante et silencieusement parlante.

Pas besoin d'aller à la messe débiter des prières ou je ne sais où pour qu'elle se manifeste.

Cette Présence est une puissance transformatrice et bénéfique, en même temps que vulnérable, mais la vulnérabilité est aussi sa force. 

Ce programme pratique proposé par Jésus, est universel et de nombreuses personnes à sa suite ne cessent de s'en inspirer de mille et une manières.


« (...) quand tu pries, [t'intériorises] entre dans ta chambre, ferme ta porte, et prie ton Père [mets-toi à l'écoute de la petite voix douce de ta conscience profonde qui désire ton bien]  qui est là dans le lieu secret; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra. » 

(Évangile de Matthieu)


 Il est vrai qu'à l'inverse des démolisseurs sont toujours à l'œuvre. Laissons-les s'engloutir dans leurs décombres. 


11 commentaires:

  1. Le sentiment d'appartenance fait vouloir donner le meilleur de soi. Il véhicule l'amour à l'intérieur d'une meme famille et si l'on a conscience d'appartenir à la famille humaine en son entier, au "corps d'unité" dont tu parles, on a à coeur de travailler à son bien.
    Les humains se déchirent parce qu'ils ne connaissent pas la grandeur qui les habite. L'évolution n'est pas venue jusqu'ici pour s'arrêter en chemin. Elle continuera par nous ou autrement. Nous en avons le potentiel toutefois. Il est temps maintenant d'allumer sa lampe et d'éclairer le monde. Ce n'est pas impossible car une seule chandelle allumée peut en allumer des milliers, c'est exponentiel. kéa

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    1. Merci pour ce beau commentaire qui me fait du bien.
      Je me laisse parfois envahir par ce sentiment qu'on ne va pas y arriver. Et pourtant non seulement l'humanité n'a cessé d'avancer, mais j'ai toujours eu au fond de moi un cœur d'espérance depuis bien longtemps et qui a toujours gagné sur la noirceur, celle de ma vie, les épreuves (je sais que tu n'es pas épargnée) et qu'il me faut sans cesse revenir à cette appartenance collective qui est une force et une puissance d'unité toujours là. Une puissance de Vie à répandre bien entendu.
      « Il est temps d'allumer sa lampe » écris-tu. Il m'est revenu aussitôt une chanson d'un curé chanteur (le père Duval) qui eut du succès dans les années 1950/1960. Ses chansons ont beaucoup marqué mon d'enfance et l'entrée en lutte contre la polio. L'une d'elles où il est question du « Retour » (le Seigneur reviendra) m'a beaucoup marqué par cet appel à être veilleur de sa vie, en prendre soin, être prêt parce qu'alors faudra vraiment « y aller ». Évidemment il m'a fallu entrer en vieillesse pour comprendre qu'il est toujours là, si on veut bien qu'il revienne en nous.
      Et il y avait ce couplet :
      « Tiens ta lampe allumée
      ton âme claire
      pour qu'il n'est pas de peine à te trouver »

      Alors je me disais que peut-être j'avais tenu bon et montré ma petite lampe, vacillante parfois, mais jamais éteinte. J'ose croire cela, moi qui ne fus longtemps que « le bon rien ».
      Encore merci
      on peut écouter la chanson ici :
      https://www.youtube.com/watch?v=1zDke2SyOng

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    2. Je ne peux qu'être bouleversée de savoir que cette chanson est arrivée au milieu de la tragédie que tu as vécue. Dans des situations très difficiles comme ça, nous avons une compréhension bien différente des paroles qui croisent notre chemin. Cette chanson me touche aussi à un endroit du cœur où je sais qu'elle dit vrai. Je ne l'avais jamais entendue. 
      Je sais qu'elle dit vrai parce que pour moi "Il est ici". "You are here, moving in our midst." (Tu es ici traversant notre brouillard). Quelqu'un disait "si vous cherchez Jésus présentement vous ne le trouverez pas, mais si vous cherchez le Christ, vous le trouverez à plusieurs endroits." Internet me permet de le repérer par dizaines. Je le reconnais immédiatement, aucune confusion dans mon esprit lorsque je l'entends. J'en écoute plusieurs de ces personnes merveilleuses. Je t'envoie une vidéo de Prem Rawat qui m'a beaucoup aidée.

      https://www.youtube.com/watch?v=Cb4S9kEgJDQ&list=PLp5p3yUf7CsIqFQK7DeFr22R8i347JQ57

      et celle-ci :
      https://www.youtube.com/watch?v=oAJkjpBhVMU&list=PLp5p3yUf7CsIqFQK7DeFr22R8i347JQ57&index=2

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  2. Bonjour, la foi, la foi en un être suprême, c'est une rencontre magique individuelle. Parfois dans mes tableaux, j'exprime cette rencontre. En tout cas j'aime bien votre texte. Je découvre, vos mots. Merci.

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    1. Bienvenue sur mon blog, et je suis heureux de vous y accueillir.
      Vous avez complété en commentaire avec ces mots :
      « Une de mes toile qui exprime ma foi ! :-) (Suivi d'un lien )», Mais le lien vers lequel vous renvoyez n'est pas bon. Pour des raisons de sécurité j'ai dû le supprimer.
      Vous pouvez toujours m'indiquer où il se trouve sur votre blog, par l'intermédiaire du formulaire de contact en marge à droite, et je publierai ce qu'il en est. Désolé de cet incident technique…

      Sur le fond, je vous rejoins, quant à elle l'expérience individuelle.
      Bonne découverte de mes mots.
      Et à bientôt sans doute.

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  3. Bonjour Alain, l'identité profonde d'une humanité face à des périls qui ne sont pas de la rêverie ou de la simple spéculation doivent immanquablement nous rapprocher d'un être suprême, sans doute Dieu ? Je veux bien croire à cette idée à qui est fort bien décrite par tes soins et qui nous guérira de tous nos maux.

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    1. Est-ce qu'il y a un être suprême, un dieu ? Si c'est le cas, il ne peut être « qu'en nous-mêmes », c'est-à-dire que chacun de nous, dans le meilleur de lui y trouve sa trace. Une sorte d'appartenance réciproque, une proximité dont on décide de ne pas se séparer « parce que c'est lui, parce que c'est moi » comme disait Montaigne de son ami La Boétie. Alors effectivement si on croit à cet amour partagé suprême, par expérimentation, alors oui tous nos maux peuvent s'atténuer si ce n'est se guérir. Et la foi serait de l'espérer.
      C'est le cri des humains en péril : « sauvez nous ! ». C'est le cri de l'Ukraine.

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  4. Tous les apôtres de Jésus-Christ étaient des Juifs. Quelle ne fut pas leur stupéfaction de découvrir que la foi était donnée autant aux non Juifs qu'à eux. C'était la preuve que ce n'est pas l'obéissance à la Loi (fut-elle celle de Dieu)ou a des rites qui donne la vie, mais la foi au Dieu de Jésus-Christ.
    Qui es-tu pour moi ? Celui avec qui et grâce à qui je partage cette expérience fondamentale : ta vie est pour moi le signe de cette foi qui donne la vie bien plus fondamentalement et par-delà toute institution, tout rite et tout sacrement.
    J'aimerais que bien des gens d’Église reçoivent ton témoignage. Cela leur permettrait de revenir à l'essentiel. Mais j'ai peur qu'ils ne le fassent pas. Ils tiennent bien trop à leur pouvoir et à leurs places de supérieurs. Tant pis pour eux ! Reste que pour moi tu es ce frère dont la vie témoigne que l'Esprit souffle où il veut et se rit des frontières !

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    1. Chère Christine, tu connais des gens d'église, peut-être quelques-uns seront sensibles à mon texte, qui est à la disposition du public puisque ce blog est public.
      Chacun peut un jour être touché par la foi ! Même un ecclésiastique ! Un de ceux qui ne s'estiment pas « fonctionnaires de Dieu », il doit bien en rester quelques-uns.

      Bon, passons sur cette petite pique à laquelle je ne sais toujours pas résister.
      Le souffle divin se répand dans les cœurs ouverts où il insuffle ce qu'on ne peut produire par soi-même. Être frères et sœurs c'est être ensemble dans cette ouverture et ce « reçu ». La reconnaissance mutuelle nous rend naturellement égaux à ce niveau. Et celui qui a pour fonction de tenir le gouvernail du bateau commun peut-être le premier légitime. Mais à condition d'être le premier serviteur d'entre les serviteurs que nous sommes tous pour un monde plus vrai et plus heureux.
      C'est difficile de renoncer au pouvoir et aux premières places dans une compétition orgueilleuse qui use et sclérose. C'est difficile finalement d'accepter le bonheur évangélique !
      Paradoxe terrible au final.

      Cependant je dois ajouter que toi, Christine, tu es et demeure importante sur ce chemin du partage et de la compréhension de nos différences a accepter, et de nos complémentarités à vivre. J'en éprouve une énorme reconnaissance.

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  5. S'entre-déchirer pour savoir quel était le « meilleur parmi les meilleurs » ou juste pour être le plus fort, avoir le pouvoir, l'argent et devenir THE maître du Lobbying.
    N'est il pas mieux de vivre sa foi au quotidien en faisant le bien autour de soi, que de s'enfermer pour réciter un chapelet ? Alain, je pose juste la question même si je crois connaitre la réponse !

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    1. Pour ce qui est de la réponse évidente à la question : C'est clair que réciter un chapelet ce n'est pas prier au sens où Jésus l'entendait. D'ailleurs c'était vraiment pas son truc ! Il ne proposait pas de répéter des textes et des textes à l'infini. Il suggérait : « aimez-vous les uns les autres ». Il faut dire que cette proposition-là c'est un peu plus exigeant que du baratin.

      Pourtant dans mon enfance je suis allé dans un lieu où on récitait chapelet sur chapelets : c'était à Lourdes. Je faisais partie de « Nos Chers Malades ». Et en ce temps-là ce ne fut pas sans intérêt pour moi ainsi que je le relate principalement dans le billet numéro 16.
      (billet du 11 mars 2012. « Une place à part ». Pour le lire suffit de taper « une place à part » dans la rubrique recherche).
      Merci pour ta visite jusqu'ici.

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