— Il leur proposa une parabole, et il dit: Le royaume des cieux est semblable à un grain de sénevé qu'un homme a pris et semé dans son champ. C'est la plus petite de toutes les semences; mais, quand il a poussé, il est plus grand que les légumes et devient un arbre, de sorte que les oiseaux du ciel viennent habiter dans ses branches.
— Il leur dit cette autre parabole: Le royaume des cieux est semblable à du levain qu'une femme a pris et mis dans trois mesures de farine, jusqu'à ce que la pâte soit toute levée.
— Le royaume des cieux est encore semblable à un trésor caché dans un champ. L'homme qui l'a trouvé le cache; et, dans sa joie, il va vendre tout ce qu'il a, et achète ce champ.
— Le royaume des cieux est encore semblable à un marchand qui cherche de belles perles. Il a trouvé une perle de grand prix; et il est allé vendre tout ce qu'il avait, et l'a achetée.
(Matthieu Chapitre 13 )
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Ce n'est pas d'hier que certaines paraboles de Jésus ont pour moi une saveur particulière. Ainsi en est-il de ces paraboles du Royaume, qui parlent toutes de petites choses ordinaires que tout un chacun connaît ou peut connaître.
Lorsque j'étais enfant ce « Royaume des Cieux » était un lieu extraordinaire, sûrement magique, où tous les possibles devenaient réalisables. Le lieu de bonheur pour le futur, qui m'attendait, où je serai accueilli, pour peu que je ne fasse pas trop l'imbécile en attendant.
Devenu adulte, j’ai évidemment abandonné cette vision simpliste et magique, tout en constatant que bien des adultes continuaient à « y croire»…
Plus tard, j'ai abandonné le concept« des Cieux », au profit d'un Royaume « ici-bas ». Un monde présent, ou plutôt à venir incessamment sous peu, où tous les problèmes seraient résolus, parce que les hommes finiraient par se rendre compte qu'il vaut mieux vivre en paix. Bref, « le Grand soir » de certaines utopies n'allait pas tarder à advenir.
Voyant l'état du monde, l'échec des utopies, des idéologies, et pour tout dire l'échec d'un certain humanisme… j'ai fini par déchanter…
Alors je suis revenu au texte : « Royaume des Cieux »
Et aux comparaisons que Jésus propose : une graine, du levain, un trésor, des perles.
Des comparaisons, des paraboles, autrement dit des trucs pour faire comprendre quelque chose. Evidemment, ce royaume des cieux, n’est ni une graine, ni une perle, etc…. C'est juste pour faire comprendre.
Mais quoi?
A priori, c'est quelque chose de bon et d'heureux, qui donne de bons résultats. Quelque chose qui vaut la peine d'en payer le prix, qui mobilise tellement l’homme de manière si essentielle que tout le reste semble n’avoir plus guère de nécessité et d'importance. — tout vendre pour posséder La Perle, ou pour acheter le Champs du Trésor… — Sans disparaître, tout le reste devient accessoire.
A priori ce n'est pas un « lieu ». Qu’est-ce que j’irais foutre à l'intérieur d'une perle !
Ce n'est pas « pour demain ». ce n’est pas le royaume « sera ». C’est. Un Réel en action à l’instant même. On trouve et achète la perle maintenant, on agit maintenant….
Les paraboles montrent une dynamique forte. Une interaction puissante, entre le Royaume et l’homme. Une action porteuse. on sème, on met dans la farine, on vend ce qu’on a pour acheter le champ ou la perle… Bref ce royaume, il ne faut pas l’attendre les bras croisés…
Je me suis dit : IL Y EST Jésus, dans ce Royaume. Sinon il ne saurait pas en parler, vu qu’il EST dans ses actes comme IL EST dans ses paroles…
Dans une formule raccourcie on pourrait dire :
. Le Royaume, c’est LUI, Sa personne, son ÊTRE ….
. Le Trésor, c’est LUI
. La perle, c’est LUI
. Le levain dans la farine, c’est LUI
…..
C’est cela le divin.
L’homme divinisé.
Et moi ? Je suis où ?
Souvent j’ai lu et adhéré à cette perception du Royaume intérieur, au fond de soi. Combien mon être profond est cette dynamique positive qui me propulse en avant dans l’accomplissement de mon humanité personnelle.
C’est une vision courte si je la réduis à ma seule personne.
En revanche si je me ressens comme parcelle d’une forme de l'humanité entière, à laquelle « j’appartiens », comme la planète appartient à un Système en interaction et ne peut s’en extraire, alors c’est tout autre chose, une autre dimension me relie et m’enracine dans un Réel, et non dans les vapeurs imaginaires ou la projection dans je ne sais quel « Grand-Tout » échevelé où je pourrait m’enfuir par la pensée qui l’invente et l’imagination qui l’embelit…
Dès lors, j’appartiens réellement, au delà d’un simple sentiment d’appartenance, à une Aventure qui me dépasse de toute part, et qui, dans le même temps, est entièrement en moi….
(à suivre…)
C'est la fin de tout ton texte qui me paraît le plus logique, le plus réel, le plus humain, le moins utopique , le plus solidaire, peut être le plus difficile aussi, mais certainement le plus sérieux. Je suis avec toi Alain X
RépondreSupprimerMerci pour ce message Bizak,
SupprimerDésolé de répondre tardivement, il m'avait échappé....
Merci de ta présence
Certains doutent que Jésus ait réellement existé.
RépondreSupprimerMoi je dis "Comment voulez vous qu'il n'ait pas existé ?"
Elle viennent de qui ces paraboles qui bouleverse tout sur leur passage ?
d'un ti-clin comme toi et moi ?... certainement pas !
"Le royaume est en vous!" et lorsque vous l'aurez trouvé, y'a rien dont vous ne serez prêts à faire pour le conserver. Yes ! kéa
Il existe des doutes qui sont des méfiances à l'égard du réel...
SupprimerL'existence historique de Jésus a largement était démontrée par des recherches sérieuses et approfondies menées par des personnes qui n'étaient pas des adeptes de sa religion…
Et puis, lui ou un autre.... Du moment que l'on fait l'expérience du royaume en soi !…
On a tout gagné…
Merci pour ta réponse Alain
RépondreSupprimerJe t'avais fait une réponse moi aussi
mais elle a été gobée par je ne sais quoi... disparue en tout cas !!!
Je disais que l'expression "sa religion" que tu emploies plus haut me paraît bizarre
parce que selon ma perception Jésus (ni les disciples du début) n'a fondé de religion ni ne perpétuait une religion antérieure... la religion est venue plus tard, lorsque l'expérience réelle de l'enseignement du Christ a été perdue et que malheureusement le message a été complètement déformé, comme par exemple le royaume qui était à la base à l'intérieur de soi a été déplacé après la mort, si tu as été un bon petit soldat tu gagneras ton ciel. Les humains ont créé la religion et il en est ainsi de toutes les religions... toujours après le fait, lorsque le maître est parti, là c'est facile, on peut faire des paroles qui restent de son enseignement ce que l'on veut.
J'ai lu qq part que Paul avait dit : "Un jour j'ai tout et le lendemain je n'ai rien... cela ne fait aucune différence pour moi." j'ai trouvé ça magnifique et me suis dit "faut-il être ivre d'un amour impérieux pour dire ça !" kéa
Merci beaucoup pour tes remarque à propos de "sa religion"... Elles sont tout à fait pertinentes…
SupprimerJ'ai d'ailleurs failli rectifier ma phrase… puisque effectivement Jésus n'a fondé aucune religion.
Et, je l'avoue, !! ... J'ai laissé passé par paresse… c'est une erreur maladroite, d'autant que j'ai quitté toute relation à la religion chrétienne pour les raisons que tu indiques...
Et si je l'ai fait, c'est bien par ce que la religion a ajouté tout un fatras de bêtises, (fondamentalement pour des raisons politiques et de domination) au lieu de s'en tenir au message éminemment spirituel et intérieur laissé par cet homme.
Quant à ce que tu dis fort justement : "lorsque le maître est parti, là c'est facile, on peut faire des paroles qui restent de son enseignement ce que l'on veut"
C'est juste en effet,on peut faire tout que l'on veut, au sens un peu tout et n'importe quoi…
Reste la question : comment exercer sa liberté tout en respectant la profondeur du message.
C'est toute la problématique du disciple.
Tu me donnes matière pour un prochain billet ....
Oui là est la question en effet!
SupprimerIntéressée de lire ce que tu en diras. kéa
J'avais juste envie, à ce stade de ma lecture, (blog et commentaire) te dire merci, et merci à tous ceux qui ont laissé leur trace ici.
RépondreSupprimerJ'ai eu comme un déclic, une révélation.
Je savais mon ignorance sur la "religion", (et celle même de ma propre famille), et pourtant je pouvais encore jusqu'à ce soir dire.
"JE NE CROIS PAS EN DIEU."
Aujourd'hui, je ne peux plus l'affirmer. Car ignorant tout de Dieu, de Bouddha (du coup aussi, vu mes origines), et ben, je me sens moins "bête" dans mon ignorance car je ne pourrai plus dire que je ne crois plus en Dieu.
Si il existe, je ne sais rien de lui, ou du moins, je ne m'en suis pas fait ma propre idée.
Quelle avancée ! hihi
Moi aussi, je te remercie pour tous les commentaires que tu laisses ici, ayant récemment découvert ce blog. Il me touchent profondément et m'interpellent.
SupprimerJe crois que le monde manque cruellement de « vrais » lieux de partages spirituels, à l'instar de ce qui se vit sur ce blog, et dont je ne suis pas pour grand-chose si ce n'est d'oser exprimer mon propre témoignage.
on "discute" beaucoup sur Dieu… c'est qui ? Il existe ou pas ? Où ? Qu'est-ce qu'il fait, ne fait pas ? Lequel est le plus vrai que le vrai ? Etc. etc.
C'est tellement inutile…
Cela entraîne dans le monde des idées, des concepts, des querelles religieuses, etc.
or il s'agit d'une expérience personnelle et unique avant tout. Expérience qui touche toute la personne, cœur, la raison, l'esprit, la sensibilité, le corps…
Il faut juste demeurer ouvert à recevoir.
Comme lorsqu'on aime : on ouvre les bras à l'autre. Et c'est lui qui vient vers nous…
Cette ouverture, je la ressens dans tes propos.
Seul le partage fraternel entre ceux qui cherchent et se nourrissent de la recherche commune porte des fruits.
Jésus raconte cela dans une histoire symbolique qu'on a appelée « miracle » : - la multiplication des pains. Ce n'était juste que cela : une histoire de partage, de mise en commun de ce que chacun avait, et cela produit de l'abondance…
J'ai dans le cœur d'écrire un billet à tous les commentateurs de ce blog, passé, présent, et à venir… parce que sans eux, je n'aurais pas pu poursuivre la route qui est la mienne…
Il mûrit lentement en moi (ce billet), j'attends son éclosion quand le moment viendra.
Et si c'était simplement le "bonheur", le "bonheur d'être", la "vie" ?
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