— « Faisons confiance à la Providence ».
Combien de fois ai-je entendu ma mère prononcer cette phrase, mais surtout y croire totalement, indéfectiblement, comme un pilier central de son existence. Une force d'accompagnement de sa vie. une certitude que la Providence ne pouvait lui faire défaut, la décevoir, ne pas lui accorder ses bienfaits au cœur même des pires épreuves. D'ailleurs elle disposait de preuves irréfutables, incontestables, qu'elle donnait en exemple : — « C’est grâce à la Providence que… ».
Acte de foi. Permanence de foi. C'est au-delà de la seule croyance. On est alors loin du : — je pense que peut-être. — Il est bien possible que…
Non la certitude était là. La Providence nous protégeait et nous protégerait toujours.
Dans de nombreuses lettres qu'elle m'adressa au Centre de rééducation durant trois ans (de 12 à 15 ans) ce thème revenait souvent. Faire confiance à la Providence, tout autant que faire un effort en rééducation. Ces thématiques m’irritaient. J'aurais préféré qu'elle me dise qu'elle m'aimait plutôt que me seriner que Dieu m'aimait. J'aurais préféré lire qu'elle comprenait mes douleurs, mon désarroi, mes désespérances, mes larmes, plutôt que lire ses injonctions et ses couplets moralistes pour que je fasse les efforts et bien suivre mon programme de rééducation pour assurer mon avenir.
Je ne savais pas identifier l'imbrication de ces deux messages. L'un manifestant la confiance (mais plutôt la confiance en la Providence qu'en moi), l'autre exprimant ses peurs pour l'avenir lointain. Et si ces parents-là laissaient un jour sur terre un fils avec surhandicap et dépendant des autres ?
J’étais trop jeune pour comprendre. Et puis, moi aussi, je savais dissimuler mes sentiments, ravaler mes larmes et me montrer fort. D'ailleurs, ici, au Centre, il le fallait. Là comme ailleurs nous étions des garçons qui doivent montrer aux autres qu'on est soi-même le plus fort, le plus homme, le plus mec, qu’on ne pleure comme une femmelette.
Cependant, ce que je ne comprends pas et même que que je voudrais rejeter, est quand même déposé en soi. Autrement dit, la foi viscérale que ma mère avait en la Providence s'est instillée en moi, que je le veuille ou non.
Le fait que j'avais tendance à rejeter ce que j'appelais ses « bondieuseries » ses dévotions, à tel ou tel saint salvateur, les neuvaines à Saint Machinchose, ses démarches ritualisées, tout cela était sans doute son moyen d'expression de cette foi viscérale, traduite dans des gestuelles apprises au sein de la catholicité triomphante de l'époque.
J'ai eu en moi ce même mouvement, à la fois d'instillation et de rejet, en sorte que je finis par voir germer en mon être ma propre foi. Celle que je traduis par « foi en l'homme » et qui est tout aussi viscérale que la foi de ma mère en la Providence.
Ceux qui lisent mes blogs savent à quel point il m'est et me serait totalement impossible de cesser de croire en l'homme, et en son destin d'humaniser le monde pour le rendre digne de son existence. Cette transformation étant directement issu d’une transformation personnelle profonde. autrement dit « comme par t’humaniser toi-même ». Cette foi viscérale s'origine en mon être profond que je reçois comme me débordant de toutes parts, tout en étant unique, non interchangeable et donc totalement moi.
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Qu'est-ce que (et/ou qui est) la Providence ?
Pour ma mère :
Je n'ai jamais eu l'idée incongrue de poser une telle question à ma mère… Dommage !
Mais, manifestement, pour elle c'était plus quelqu'un que quelque chose, mais les deux étaient cependant mêlés.
On peut dire : « j'ai confiance dans ma voiture », mais, n’étant qu'un objet, certes complexe fruit d'une recherche humaine, l'expression voulant plutôt dire : c'est un objet fiable ; c'est aussi une manière raccourcie de dire : « j’ai confiance en moi et ma capacité à correctement conduire cet objet fiable »
Pour ma mère (qui d'ailleurs ne savait pas conduire…) c'était évidemment d'une autre nature. La Providence était une entité bienveillante, désirant le bien de la personne, même si des épreuves étaient à traverser. Elle constituait une sorte de « Madame–plus » à condition qu'on lui fasse confiance. Tout était là. Qu'on lui fasse confiance.
À Dieu, on demandait, sans être certain d'obtenir. On négociait, on prenait des engagements, on pratiquait des rites, on disait des prières… bref on essayait d'être dans ses bonnes grâces ! Et peut-être qu'il « ferait un geste »…
On pouvait aussi passer par « la mère de Dieu — la Sainte vierge » et pour cela on allait en pèlerinage familial à Lourdes, parce que à plusieurs on avait plus de chance…
Mais, je me répète, la Providence c’était d'une autre nature. Pas besoin de négocier avec elle, de faire des offrandes, de vouer un culte. Il suffisait de lui faire confiance c'était aussi simple que ça. Quelque chose de basique. Aussi basique que l'amour des amants :
— pourquoi m’aimes-tu ?
— mais parce que je t’aime, voyons !
Il n'y a rien à expliquer, ni à démontrer, ni requérir. Il suffit d'aimer…
La confiance génère l'acte confiant.
Celui-ci ressemble toujours à une bienfaisance. Dès lors que le doute s'installe c'est fichu. Je dis « s’installe » car le doute peut nous traverser. En ce cas, ce n'est pas bien grave. Suffit de lui dire : la sortie c'est par là…
Mais si on le laisse s’installer… alors on peut craindre le pire…
j'ignore si ma mère douta un jour de la Providence. Rien de ce genre ne transparaît dans ses nombreux écrits. Qu’elle ait souffert et beaucoup craint pour mon devenir suite à cette totale paralysie de ce fils de 12 ans, c'est évident. Elle vécut sans doute autant de nuits blanches que moi, elle versa certainement plus de larmes que les miennes. Mais douter ? Peut-être jamais, et certainement pas durablement.
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La Providence « ailleurs » que chez moi…
Pour un croyant, la Providence représente l'action de Dieu. Une action positive menée par un dessein divin acceptable à ses yeux : favoriser la montée en conscience de l'amour fraternel et universel dont l'homme rêve depuis toujours, tout en respectant sa liberté de faire autrement et en particulier de propager l'inverse : la rejet de l'autre, voire la haine du frère en humanité.
Le christianisme n’a pas inventé la Providence. Le concept est bien plus ancien.
Pour Hérodote, la Providence divine est la source de la sagesse et de l'équilibre. — Pour Socrate, seuls les fous ne croient pas à cette réalité — pour Platon, c'est un élément essentiel de sa philosophie.
Pour nos contemporains, ou plutôt ceux qui se situent sur le versant de l'athéisme, ne croyant ni à Dieu ni à diable, on a substitué ce concept pour d'autres quelque peu comparables :
—, la chance, la bonne étoile, la bonne fortune, le bol de cocus, etc.…
combien de fois ai-je entendu : — « j’ai eu beaucoup de chance dans ma vie » ; comme l'expression de certaines bonnes choses qui seraient arrivées ou l’aptitude à échapper à des périls, et nous apparaissent comme n’étant pas uniquement le résultat de nos actions et de nos efforts. Comme si l'homme avait réellement besoin de « ça »… quelque chose qui vient… d’on ne sait où … qui « sauve » de certains dangers et/ou situations. Et certains athées disent encore : … « grâce à Dieu …. »
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Et moi ?
La Providence ?
Je reste fasciné par cette confiance que faisait ma mère, alors que de son vivant je l’ai plutôt brocardée à ce sujet, voir moquée. En tout cas, elle m’énervait, et je traitais trop facilement cela de bondieuseries et de superstitions.
Ayant relu toutes ses correspondances, je réalise que c'était une émanation de son être profond et que c'est en allant moi-même vers ce chemin des profondeurs que je débouche sur la porte de la réconciliation avec elle, par l’être spirituel qui l’habitait, y compris dans des manifestations maladroites.
Voilà plus de 25 ans qu'elle est morte et il m'aura fallu tout ce recul pour y parvenir…
il m'aura fallu, avant, extraire de ma chair tout le dégoût qu'elle m'inspirait et que j'ai parfois partiellement évoqué dans mon écriture publique.
J'ai mis du temps à comprendre ce propos de ma thérapeute d'alors (il y a donc plus de 25 ans…) apprenant le décès de ma mère, alors que depuis des mois je travaillais ce thème avec elle. — Avec ce décès le travail sur votre mère va être retardé probablement pour un certain temps…
Et ce fut le cas en effet.
Mais à présent, je sais le chemin réouvert et je m'y suis engagé.
Il me fut nécessaire de relater cette histoire personnelle et je m'en excuse auprès du lecteur. Mais c'est une composante incontournable de mon chemin spirituel.
C’est pour cela qu'il ma semblé nécessaire d'en parler ici. Y compris pour une clarification toute personnelle.
À présent je peux répondre aux deux questions que je me pose ci-dessus.
Ce sera pour un autre billet.
(Donc, à suivre…)
Merci pour la confiance que tu nous fait en nous livrant ici ton cheminement autant psychologique que spirituel.
RépondreSupprimerLes épreuves que nous traversons dans la vie et Dieu (!) sait si tu en as traversé une très difficile et douloureuse, peuvent être une source de questionnement positif plutôt que de d'enfermement dans la position de victime cherchant à tout prix un coupable. Mais naturellement cela ne se fait pas du jour au lendemain. Le mal, la douleur, la souffrance envahit tout, le corps et l'esprit dans un premier temps qui peut durer longtemps.
L'envie d'engueuler Dieu , de lui reprocher son silence et sa non intervention doit être bien présente. Je parle pour moi! Parfois vraiment je crois qu' avec l'aide d'un thérapeute, on peut arriver à prendre conscience qu'on peut devenir le sujet de sa réconciliation avec soi , être le moteur de sa propre renaissance. Comme toi je crois en cet homme nouveau porteur lui même de renaissance pour d'autres hommes blessés profondément en leur chair et leur âme par des événements tragiques de leur vie.
Merci Alain, tu es un homme profondément bon et cela me fait du bon et du bien de te lire.
C'est parce que j'ai confiance en ceux qui viennent lire (ou plutôt commenter…) que je peux écrire ce que j'écris. Ce blog est pour moi un terrain de confiance. C'est loin d'être vrai à d'autres endroits. J'en vois la manifestation à la qualité de ceux qui interviennent ici.
SupprimerJe pense que dans toute épreuve, la plupart du temps on commence par rechercher un coupable, et tout ce qui se présente est bon pour y arriver… Avec Dieu : c'est facile on peut l'enguirlander, puisque non seulement il ne réagira pas, mais encore, s'il existe, il sait ce que sont les phénomènes psychologiques… tout au moins c'est ma conviction !
Je pense qu'en ce domaine, Dieu a le cul tané ! Ce qui ne l'empêche pas de souffrir de nos conneries… en particulier celles de l'accuser toujours de tout et à tout propos…
Ensuite, vient le chemin personnel. Si toutefois on fait ce choix. Tes remarques montrent que tu as fait ce choix. Car en effet, je crois que nous avons à effectuer ( croyance ou non, athéisme ou pas…) un long chemin de réconciliation, avec soi, avec les autres, ( avec nos ennemis dira Jésus), qui débouche alors sur la reconnaissance ... j'allais presque dire… infinie… c'est-à-dire qui ne peut plus s'arrêter…
je suis loin du compte.
J'accepte volontiers ce que tu dis « un homme profondément bon », mais il y a aussi la surface… et encore bien des zones de violence qui ont encore à être assainies en moi.
il y a encore du taf ! Je ne suis donc pas encore prêt pour mourir en paix… :-)
merci pour ce beau commentaire…
Je pense que Dieu aime bien qu'on se révolte contre lui
Supprimerparce que c'est toujours contre notre conception
forcément limitée qu'on se révolte.
Cela a le don d'ouvrir les vannes et de laisser entrer un flot surprenant de joie comme jamais on en a ressenti. kéa
J'ajouterais que c'est sœur Emmanuelle qui m'a fait comprendre ca
Supprimerpar son récit du jour où elle s'est fâchée vivement contre Dieu.
C'est ainsi qu'elle est entrée dans une plénitude comme elle n'en avait jamais connue auparavant... pour, à ses dires, ne plus jamais la revivre par la suite... étant, selon moi, dans l'incapacité de profiter de l'occasion pour jeter ses croyances par dessus bord. Malheureusement c'est fort la religion! kéa
@ Kéa
SupprimerJe pense comprendre ce que tu exprimes là... la colère (voire la violence) est toujours l'expression d'une souffrance personnelle qui se fait entendre.… Comme elle peut… ainsi en est-il de la souffrance des malheurs du monde face à ceux qui ont leur part de responsabilité dans celle-ci (et au fond, c'est un peu chacun de nous directement ou indirectement…). c'est ce que j'appellerai une souffrance existentielle, qui est autre chose que la souffrance psychologique d'un traumatisme, par exemple. Si on pense que Dieu est à l'origine du monde, comment ne pas s'en prendre à lui. Éventuellement par phénomène de projection…
Quant à savoir si Dieu aime ça… je lui poserai la question si un jour je le rencontre ! ;-)
Moi aussi je veux te remercier pour ta confiance en écrivant tout ceci et j'aime bcp le commentaire de Charlotte...
RépondreSupprimerPersonne autour de moi, ne parlait de Providence; ce mot ne représente rien pour moi. J'ai appris à croire quelque peu à un Dieu Père, peut-être est-ce un peu la même chose? J'attends à ce sujet la suite de ton billet...
Je me suis posé une question: il me semble que la foi en la Providence apparaît comme plus évidente que la foi en l'homme qui a peu à peu germé en toi.
La foi en l'homme se décide (compte tenu de toutes les occasions de désespérances qui nous sont données, concernant cet homme, tellement plongé dans le Mal...
Ce qui me frappe aussi, c'est le parallèle que tu fais entre réconciliation avec ta mère et chemin de foi!
Je pense aussitôt à la grande difficulté que j'ai, à croire en un Dieu Bon et personnel: tu le sais j'ai eu un père absent, épouvantablement lointain, inexistant
J'aurai donc aussi un chemin de réconciliation à faire si je veux progresser dans ma foi en l'homme, en Dieu?
J'ai pourtant tourné la page de mon histoire bancale avec chacun de mes parents...
Ton commentaire, comme souvent, est riche à la fois de ton témoignage et de questions intéressantes !…
SupprimerÀ propos de ta question : foi en la providence/foi en l'homme, ma foi en l'homme est apparue en premier. Quand bien même je n'avais pas cette expression-là. Mais je croyais dur comme fer que je m'en sortirais, quoi qu'il m'arrive. La foi en la providence, c'était de la bondieuserie de ma mère… je trouvais même que cela me volait la vedette !… quoi ? Tout cela grâce à la providence ! Et pas grâce à moi et mes rééducateurs ? C'était quand même fort de café !
La foi en l'homme se décide ? Peut-être pour certains… en ce cas je ne sais pas si le mot « foi » et le bon… pour ma part, la foi s'impose de l'intérieur. Je veux dire qu'elle m'est "donnée". (comme un cadeau reçu). Ce qui se décide c'est la fidélité à cette intériorité, (dans la métaphore du cadeau = ouvrir le paquet, utiliser son contenu), plutôt que de bavasser que tout est foutu toujours et partout… (jeter le cadeau à la poubelle), comme c'est grandement la mode en ce moment…
Je ne crois pas que l'homme soit plongé dans le mal… par je ne sais quelle force extérieure. ( ça c'est la théorie chrétienne… le péché originel… etc.). C'est l'Homme, lui seul, de lui-même, qui se plonge là où il est entraîné de manière pernicieuse et perverse. Est-ce que tes enfants et petits enfants sont nés plongés dans le mal ? est-ce que dès leur naissance ils ont été des « sales gosses » ? . Avec en plus la volonté du mal dans le cœur ? (quelqu'un me disait : mon gosse est un sale gosse, il pleure sans arrêt, m'empêchant de dormir.. il le fait exprès !...).... les psychisme parentaux défaillants existent… et ce n'est pas l'ordinaire de l'humanité. Sauf à décréter le contraire. Ça permet de se positionner en éternel sauveur du monde, les dictateurs et les politiques usent et abusent ce stratagème…
Je m'éloigne ?… Pas tant que cela… la perversion s'installe dès l'aube de l'humanité. C'est un constat. La Bible a une manière intéressant d'en rendre compte avec une humanité qui commence par le meurtre du frère. Ça en dit long… mais aussitôt, nait la mise en chemin vers la réconciliation et le triomphe de l'amour. Si ça ce n'est pas croire en l'homme… resterait à se flinguer… ce que font certains… tout suicide est un manque de foi.
Pour ma part, le surgissement de l'épreuve, mit au jour, n'ont pas la désespérance, mais la volonté farouche de la vaincre de la contourner. Ce qui n'empêche pas les moments de désespoir. Mais le désespoir n'est pas la désespérance…
Pour ce que je peux connaître un peu de toi, la désespérance ne semble pas être ta tasse de thé fondamentale… ou alors je me méprends sur ta personne, ce qui m'étonnerait quand même un peu… depuis le temps…
Sur le parallèle : réconciliation/chemin de foi. Oui. Je le ressens comme le chemin nécessaire.
L'expérience d'un Dieu Père ( c'est ainsi qu'en parle Jésus), suppose la réhabilitation en soi-même de notre père géniteur ( ou de notre mère, ou des deux…), sinon je vois mal comment on peut être en confiance et en abandon avec un divin de bonté qui ne nous désire aucun mal, mais tout au contraire propose de contribuer à notre bonheur.
Progresser dans une « foi en ...» ( qu'importe ce qu'on met à la place des "..."), suppose de multiples chemins à emprunter puisqu'il va falloir entrer dans l'ultime de l'abandon et de la confiance amoureuse. Et comme chat échaudé craint l'eau froide… je te laisse conclure…
j'ignore ce que tu mets exactement dans « tourner la page ». pour ma part j'ai besoin avant de refermer le livre de l'histoire, d'écrire les pages de la réconciliation… ce qui veut dire avoir vécu ces pages-là. Tout comme j'ai vécu les pages de la mauvaise histoire…
c'est fait pour mon père.
Pour ma mère, ce texte témoigne du chemin au présent.
Je ne ferai pas un long billet ,car je suis d'accord avec vous. Avec une petite touche perso. Beaucoup compare la providence, comme ma grand mère, avec le hasard, ou avec un Saint quand je lui perdais les clefs de la maison. Bref, hasard ou providence, je dirai que les deux se manipule. Suis je tomber parce que je rêvais ou que je ne regardais pas à mes pieds........
RépondreSupprimerMerci pour votre commentaire.
SupprimerProbablement que l'être humain a toujours besoin d'une explication à tout phénomène. C'est même un moteur de la recherche, dans tous les domaines. Les mythologies, religions, et autres paradigmes, ont bien compris qu'il fallait inventer tout ce dont nous avons besoin pour justifier un peu tout et son contraire, et faire croire qu'on a réponse à tout…
(si ce n'est toi, c'est donc ton frère, comme disait le loup à l'agneau…)
Un Saint pour chaque chose, c'est quand même bien joué ! Et comme on ne peut pas tout prévoir, il y a même un saint pour les cas désespérés, et les causes perdues… les religions ont pensé à tout !
Sainte Rita est la patronne des causes désespérées!Elle a sa petite chapelle dans mon village, elle est toujours très fleurie et pleine de bougies allumées.
SupprimerCela en dit long du désespoir ambiant…
SupprimerIl est vrai qu'une veuve qui se fait bonne sœur… c'est vraiment désespéré !
Je n'évoque jamais la providence car comme dit plus haut, ceux qui l'utilisent autour de moi pensent surtout au hasard, où à "ce qui est écrit". N'aimant pas ce sens qui correspond pour moi à un abandon de volonté, se cachant ainsi derrière une forme de fatalisme... donc inutile de persévérer, inutile de changer, la providence y pourvoira ...
RépondreSupprimerMais je veux bien prendre le mot Providence comme complémentaire à mes propres cheminements, ma volonté se nourrit de cette Providence, mon espérance appelle cette Providence mais ma colère et ma détresse se révoltent également contre cette Providence que j'interpelle du fond de mes galères.
Mes colères n'arrivent jamais à ne plus croire. Ma croyance est aussi enracinée en moi que ma croyance en l'amour de mon père et ma mère. N'ayant jamais connu ce manque de confiance au sein de ma famille, il m'est sans doute plus évident de croire en l'amour divin qui est pour moi réalité.
Tu disposes de cette grande chance par rapport à la confiance que non seulement on a eue en toi, et qui en plus n'a pas été trahie. Je crois en effet que cela aide beaucoup au cheminement spirituel. D'ailleurs tu le dis pour toi, mais j'ai pu aussi faire ce constat chez d'autres personnes.
SupprimerLorsque l'on doit, au plan strictement humain, si je puis dire ainsi ( encore que le strictement humain n'existe pas vraiment, selon moi, on a tout notre part divino/humaine…), donc, disais-je, lorsque l'on doit restaurer la confiance blessée ou trahie, c'est quand même un assez long parcours qui ne peut se faire en quelques jours…
Dès lors, croire en l'amour divin… ça semble relever, si ce n'est de l'erreur mensongère, au moins de l'impossible pour soi-même… Et, comme disait l'autre : la route est longue et la pente est forte !
Merci beaucoup pour tes mots.