Sur un autre blog, j'ai relaté la mort récente d'un ami que je connaissais depuis 45 ans. En quelques 15 mois il a été emporté par le cancer.
Quelqu’un a commenté de la manière suivante :
Gérard Philipe avait noué une immense et profonde amitié avec Georges Perros du temps de leur prime jeunesse; quand l'un écrivait à l'autre "C'est bien de te savoir avec moi sur le globe", l'autre lui répondait "J'ai hâte de te coudoyer"...
Quand Gérard Philipe a pris le même chemin que ton ami, dans les mêmes circonstances, Georges Perros a dit sur sa tombe: "Ce sera moins dur de mourir, maintenant, pour ceux qui t’ont aimé. Moins bête. Il y aura un rendez-vous à ne pas manquer, que nous ne manquerons pas."
La phrase prononcée sur sa tombe me donne à réfléchir. Ou plutôt à méditer.
Elle semble clairement indiquer la croyance en un « rendez-vous » après la mort.
Non pas, semble-t-il, — ou du moins ce n'est pas évoqué comme tel, ce qui ne veut pas dire que cela n’existe pas, — entre un vivant et un mort, mais un rendez-vous plus tard, d’un mort avec un autre mort. Cela semble signifier pour Georges Perros une croyance (pour ne pas dire une foi) en une forme de rencontre dans un ailleurs. Une rencontre qu’il ne faudrait pas manquer. Ce qui suppose un certain aléa.
À la demande de S… (la femme du défunt) nous avons préparé la célébration catholique des funérailles. Mon ami n'était pas mécréant, je dirais plutôt agnostique bienveillant. Cependant lors de certains de nos échanges au cours de sa maladie il avait évoqué de « retourner à la messe pourquoi pas »…
Je dois reconnaître que cette préparation fut un moment fort pour tous les présents, c'est-à-dire : les deux femmes qui aidaient à la préparation et qui avait de grandes qualités humaines et spirituelles, la veuve, mon épouse et moi-même. Les deux « femmes d'église » dirent par la suite qu'elles avaient rarement vécu un moment aussi intense et profond de préparation de funérailles.
S…. Nous dit qu'elle ressentit une grande paix intérieure et un gros soulagement. Quelque chose s'était dénoué en elle, nous confiera-t-elle plus tard. Je partage ce sentiment et ce type de ressenti.
À un moment donné il fut question de la spécificité des « funérailles chrétiennes » Certes, je n'ai rien « appris », mais cela m'a sauté au visage avec une certaine intensité. Je veux dire par là que j'ai ressenti l'énorme différence entre : ce qu'il en est de la résurrection et de la vie éternelle dans le catholicisme et qui a rassemblé en la personne de Jésus-Christ ; avec ma propre « foi en l'homme », et qui est rassemblée à la personne de Jésus (sans ajouter Christ).
C'est cette même différence, semble-t-il, que je retrouve dans la citation de Georges Perros sur la tombe de Gérard Philippe. C’est une différence fondamentale, évidemment.
La question reste cependant ouverte en moi. Enfin, soyons honnêtes disons : entrouverte…
Plus précisément encore : la vraie question n'est pas d'une vie éternelle après la mort dans je ne sais quel paradis. Cela me semble très limité. Cela ne m'intéresse guère. Et ce n'est pas d'aujourd'hui… Pas plus qu'au feu de l'enfer, je ne crois en un lieu d'adoration et de félicité éternelle. Et donc, je ne redoute pas l’un ni ne désire l'autre.
. Alors, où est la vraie question ? Enfin, je veux dire pour moi… car bien évidemment il n'y a pas UNE SEULE vraie question !… La question est : jusqu’où va la grandeur de l'homme, sa profondeur, et à la fois son élévation. Qu'y a-t-il d'humain en tout homme qui serait — j'allais presque dire — plus humain encore que l’ordinaire humain… qui le transcende au-delà de ce qu'il croit possible.
Forcément, cela ne peut s'inclure dans une quelconque religion qui est nécessairement excessivement limitée par les contours qu'elle s'impose et qu'elle impose aux autres.
C'est pour cela que Jésus s'affranchit et affranchit l'autre de l'obéissance inconditionnelle à la loi religieuse de son temps. Et à toutes les religions par extension.
Tant que l'on voudra assigner Jésus à résidence dans une quelconque « croyance » religieuse ou non,il me semble que l'on demeurera dans l'erreur.
Souvent, on m'a rétorqué la phrase bien connue :
« Je ne suis pas venu pour abolir la Loi mais pour l’accomplir ». Il s'agit en cela de justifier la religion fondée sur une loi divine. Pour ma part je pense que l'on fait là un total contresens. La loi est en réalité accomplie dans l'homme, par nature. On ne peut donc pas l'abolir, sauf à noyer sa propre humanité. Mais on peut la travestir totalement, ce que s'ingénient à faire les religions.
Si Jésus est pour moi un Maître de vie, c'est justement parce qu'il est insaisissable en raison de l'extraordinaire liberté qu'il offre.
Comme il est confortable de vivre dans l'assurance de l'efficacité automatique du rite religieux !
Jésus propose l’audace du Vivre ! Pas le confort anesthésiant de la bonne pratique rituelle !
S’il est un Maître de Vie, c'est parce qu'il ouvre un extraordinaire chemin d'accomplissement et de don par des sentiers qui sortent résolument de l'ordinaire, non par réaction contre l'existant, mais par transformation de l'intérieur bien plus efficace et agissant dans l'humanité.
Quelle attirance extraordinaire fallait-il à cette homme pour se trouver des disciples, qui jusque-là étaient engoncés dans leurs pratiques religieuses, nombreuses, excessives, et déshumanisantes. De bigots façon Tartuffe, il en fera des hommes libres. Qui plus est totalement audacieux.
Les femmes soumises à ces lois divines abjectes tenant à l'impureté notamment (Cf la chosification de la femme juive dans la sphère religieuse), il les libérera, comme aucun mouvement contemporain de libération de la femme ne saura jamais le faire…
Hélas ! On a tellement galvaudé son message en 2000 ans…
Je parais m'éloigner de mes propos du début. J'en suis proche au contraire.
La vie éternelle se joue maintenant. Pas après la mort.
il n'y a pas à « attendre la résurrection ». Elle est déjà faite.
Elle devient comme une permanence à celui qui développe son intériorité jusqu'à, comme dit Jésus, « accomplir la loi ».
Bonjour,
RépondreSupprimerVotre conclusion :" La vie éternelle se joue maintenant. Pas après la mort.
il n'y a pas à « attendre la résurrection ». Elle est déjà faite" est la conclusion à laquelle sont arrivés maints auteurs chrétiens, catholique et protestants. Par ex.: Maurice Zundell, Varillon, Sesboué, même le pape François (Audience du 4 décembre 2013).
Les rites ne sont (ou devrait-être) que langages commun de partage, dire une espérance, une foi...
Merci pour votre vécu.
Rott
Je ne suis pas un grand lecteur d'auteurs chrétiens. Je suis certain quoiqu'il en soit de ne pas être le seul arrivé aux mêmes conclusions.
SupprimerQuant aux rites : « devraient être... » oui, probablement que c'est cela qu'ils devraient être. hélas, j'ai plutôt le sentiment qu'ils sont une fin en soi sous forme d'un enfermement si ce n'est d'une justification. = Que peut-on me reprocher ! Je pratique tous les rites !
Quand le rite devient cérémonial, obscur, une fin en soi et même source de division et de schismes, je ne vois guère quelle espérance il propose…
mais sur le fond des choses vous avez parfaitement raison.
Merci pour votre commentaire intéressant.
Le passage sur la "Loi" et la façon dont on a pu travestir (et dont on travestit encore) le message initial est particulièrement intéressant.
RépondreSupprimerLa Loi, c'est la recherche du Sens et en cela elle ne fait que poser des jalons lumineux le long du chemin.
Chacun appellera cette lumière comme il le veut, sera libre de la voir ou pas.
Dans cette quête de symboles et d'explication, l'intériorité joue le rôle d'interface où tout se joue. C'est sans doute ce que tu appelles l'audace du Vivre.
J'ai du mal à m'exprimer clairement, je ne sais pas si je suis compréhensible.
Mais ce que je souligne c'est cette concomitance entre ton propos et ma préoccupation du moment.
Cela me donne une espèce de sourire impalpable et intérieur qui me procure une grand paix.
A moins que ce ne soit la sonate de Bach que j'écoute en même temps ? ;-)
¸¸.•*¨*• ☆
En effet, je ne comprend pas très bien ce que tu cherches à exprimer…dès lors il est assez difficile de te répondre.
SupprimerCertes, dans une démarche d'intériorité, on est amené à une recherche du sens de SA vie. ( Et non pas de LA vie, qui est autre chose, et peut-être discuté à l'infini jusqu'à plus soif)
Mais pour ma part « la loi » n'est pas la recherche de ce sens. Elle en est plutôt l'accomplissement. C'est pour cela que je parle de l'audace du Vivre, car il faut du courage et de la détermination pour laisser la loi s'accomplir en soi, au sens que l'on trouve dans les écritures : « j'inscrirai ma loi dans vos cœurs »
Il faut de l'audace pour accepter que cette Loi soit déjà inscrite en nous avant même qu'elle ne soit la nôtre par conscience d'une conaturalité. autrement dit il n'y a plus « à chercher » ce qui est déjà là. Mais consentir n'est pas naturel à l'homme qui préfère en quelque sorte le « self-made-man »…
Il faut l'audace de l'humilité.
Je ne saisissais pas bien lorsque tu disais que "la loi" est l'accomplissement mais par cette magnifique phrase qui me parle de façon intime : "j'inscrirai ma loi dans vos cœurs" je saisis... et qq chose en moi se réjouit plus que je ne peux l'exprimer. Plusieurs de tes commentaires m'apportent beaucoup. Je tiens à te le dire. kéa
SupprimerJe te remercie, Kéa, pour tes propos. Ils me font du bien puisqu'ils réjouissent ton propre cœur.
SupprimerEt aussi c'est important pour moi ces interactions dans les commentaires, qui sont toujours de grande qualité.
Je profite pour en remercier tous ceux qui écrivent ici, et toi en particulier.
Ce que je crois, c'est que les sentiments d'amour et de joie sont inscrits en nous à la base, comme le dit très bien Isabelle Padovani dans sa conférence "aucun bébé ne naît terroriste". Ce sont les deux seuls sentiments qui animent l'être, avant que son environnement et les événements de son existence ne l'abîment. mais au fond, ils sont toujours là.
SupprimerC'est sans doute cela, pour moi, la Loi. Elle est à la fois le sens, et le chemin qui y conduit. C'est pourquoi je parlais d'interface, une sorte de "map" comme on dit dans les jeux video, c'est à dire une carte mentale, intérieure qui nous permet de comprendre le monde, et comment notre propre vie s'y inscrit.
L'audace est sans doute de faire confiance, d'éprouver de la gratitude, de se réjouir et d'espérer,
dans un monde où c'est très mal vu.
Je me suis mieux fait comprendre ?
¸¸.•*¨*• ☆
C'est plus clair en effet…
Supprimerà la citation : "aucun bébé ne naît terroriste" j'ajouterai volontiers la question : comment devient-on terroriste ? Et même : comment nous français produisant tant de terroristes… en particulier des fils et filles dits « de bonne famille française », ayant fait « des études supérieures »…
Elle répond très bien à cette question dans sa vidéo.
Supprimer(La conférence commence à la 47° seconde)
Bisous
¸¸.•*¨*• ☆
"Que la goutte soit dans l'océan, tout le monde le sait, mais que l'océan soit dans la goutte, peu le savent." (Kabir). Intellectuellement on peut le concevoir mais d'en avoir fait ou d'en faire l'expérience est autre. Cela m'est arrivé une fois de l'expérimenter (ce qui est certainement arrivé à plusieurs). J'ai bien vu alors que ceux que j'aime (tout en fait) sont réellement en dedans de moi, pas en imagination. C'est cela la mort ! retourner à l'expérience de l'océan et même lorsqu'encore sous forme de goutte, il est possible d'en faire l'expérience. Oui, dans cette réalité là, les morts ne sont pas moins vivants que les vivants. kéa
RépondreSupprimerJe ne connaissais pas cette citation, mais elle me plaît énormément !…
SupprimerJe pense avoir quelque peu l'expérience que tu indiques. C'est en effet autre chose que l'évocation de la mémoire d'untel ou untel, ou de l'imagination de ce qu'il a pu devenir, ou du souvenir du passé, etc.
c'est véritablement l'expérience d'une présence qui est d'une certaine manière de l'indicible.
Et en effet, j'aime beaucoup ce que tu dis « les morts ne sont pas moins vivants que les vivants »
c'est ce qui me fait dire mon leitmotiv que beaucoup ont entendu : «les relations sont éternelles »Et elles ne concernent pas uniquement ceux que nous avons côtoyés.
c'est là sans doute un mystère de l'humanité.
"'elle ressentit une grande paix intérieure et un gros soulagement. Quelque chose s'était dénoué en elle, nous confiera-t-elle plus tard. Je partage ce sentiment et ce type de ressenti."
RépondreSupprimerC'est curieux (merveilleux plutôt) comme quand on est dans un moment de relation intense, l'on peut vivre une telle sensation de paix intense, une paix profonde qui transcende tout, nous fait nous sentir meilleur, nous plongeant dans un bain d'infini...
Et quand on vit cela, le tout est de le garder précieusement en soi, pour colorer le tout de notre vie
merci pour ce billet, j'aime quand tu parles de Jésus comme ça...
C'est probablement un fruit des rencontres « réussies » (en ce sens qu'elles procurent cette paix intérieure)
Supprimeren l'espèce, l'instant était singulier, puisqu'il s'agissait, d'une certaine manière, de rendre présent une personne décédée et que les deux « dames d'église », ne connaissait pas.
Mais plus largement, je ne peux que souhaiter que beaucoup de personnes fassent l'expérience de l'intensité de ces relations. C'est une alchimie à la fois simple et complexe.
Simple, parce qu'il est des personnes porteuses de paix en elles.
Complexe, parce que nous ne sommes pas toujours attentifs à s'ouvrir à cette paix offerte.
Bien souvent nous sommes « ailleurs »…
enfin, sans vouloir généraliser, j'ai cette double expérience en tout cas.
Merci pour ce commentaire qui ouvre sur des perspectives importantes.
Je te répondrai par citation interposée, encore :“La mort ? Un rendez-vous inéluctable et éternellement manqué puisque sa présence signifiait notre absence. Elle s'installe à l'instant où nous cessons d'être. C'est elle ou nous. Nous pouvons en toute conscience aller au-devant d'elle, mais pouvons-nous la connaître, ne fût-ce que le temps d'un éclair ? J'allais être à tout jamais séparée de qui j'aimais le mieux au monde. Le "jamais plus" était à notre porte. Je savais que nul lien, sauf mon amour, ne nous relierait . Si certaines cellules plus subtiles que l'on appelle âme continuent à exister, je me disais qu'elles ne pouvaient être douées de mémoire et que notre séparation serait éternelle. Je me répétais que la mort n'est rien, que seules la peur, la souffrance physique et la douleur de quitter ceux que l'on aime ou l'oeuvre entreprise rendent son approche atroce et que cela te serait épargné. Mais ne plus être présent au monde !” Ce sont les mots d'Anne Philipe, dans "Le temps d'un soupir" où elle raconte la mort de son mari et la difficulté du deuil quand on n'a pas le réconfort/l'appui de la religion... Une lecture qui ne m'a jamais quittée.
RépondreSupprimerCe texte est fort et prenant. Merci de le citer.
Supprimer"Mais ne plus être présent au monde !"
C'est cela qui (m') interroge le plus !…
J'ignore si l'appartenance à une religion qui prône une vie dans un « ailleurs » aide au réconfort, en tant que tel. Mais que l'on y croit ou pas, on rencontre des personnes qui témoignent de l'expérience d'une autre manière d'être présent, « de l'intérieur », à l'autre qui n'est plus. D'une certaine manière demeure une présence au monde. Bien différente évidemment. Qui ne comporte plus les aspects corporels, charnels, la possibilité d'échanges en face-à-face. Ce n'est pas pour autant qu'il y a « plus rien ».
Enfin, je vis cela avec plusieurs personnes décédées. Depuis un jeunesse qui préféra le suicide qu'attendre la condamnation annoncée mort à cause de son cancer, jusqu'à un ami d'enfance mort l'an dernier, lui aussi d'un cancer, en passant par mon père, mort il y aura bientôt 30 ans.
Pour cette ami récemment parti. les temps sont encore trop proches pour clarifier « qu'il demeure » en moi.
Il n'empêche, la réalité est qu'il y a une présence terminée à tout jamais.
Mais tout ne disparaît pas.
Ton texte pose questions.Georges Perros parle d'un rendez vous entre morts: c'est quoi un mort finalement ? Celui qui a perdu la vie ou celui qui entre dans une autre vie ?J'aime à me raconter qu'une fois morte, je retrouverai ceux que j'ai aimé vivants et qui sont morts et du coup cela me rend moins triste de ne plus pouvoir les côtoyer maintenant.De là à vouloir mourir déjà maintenant , NON. Je m'éloigne de plus en plus de cette institution qu'est l'Eglise catholique avec son cortège de certitudes et de dogmes qui n'apportent rien si ce n'est l'abêtissement de masse soumise à une autorité religieuse. Enfin consolation: il y a plus beaucoup plus grave dans d'autres religions.
RépondreSupprimerLa résurrection commence ici et maintenant. N'y a t-il pas tant de choses, d'idées comportements à changer, à supprimer, à faire mourir, pour préserver et enrichir notre humanité. Perso, une résurrection a commencé pour moi il y a une quinzaine d'année avec la psychanalyse que j'ai entamée alors et dont les bénéfices se font chaque jour comme si grâce à ce travail, avec l'aide d'un autre advenait petit à petit cette Autre moi plus ouverte,plus libre,plus intelligente (!) je me comprends !
J'aime me raconter .... je pense que c'est tout à fait cela : la plupart des humains aiment envisager une vie après la mort avec des retrouvailles de ceux que l'on aime… si cela existe, il faudra aussi s'accommoder de tout ceux qu'on déteste et qui ne manqueront pas de continuer à nous pourrir la vie !…
SupprimerIl va falloir se coltiner les djihadistes explosés… tu parles d'une sinécure !
Et puis tous les autres, paraît-il, les milliards de milliards d'humains qui peuplent cet ailleurs depuis la nuit des temps. enfin, depuis qu'on a inventé le concept.
Ça va faire du monde à rencontrer ! Il est vrai que l'on nous dit que l'on aura l'éternité pour le faire…
ça va être long !… Surtout vers la fin… comme dit l'autre…
Personnellement, tout cela n'est pas ma tasse de thé. Je crois même que je ne désire pas du tout qu'il y ait une vie après. Celle-ci me suffit amplement. Et puis comme de toute façon personne n'est jamais venu raconter quoi que ce soit à ce sujet, on en restera toujours à l'imaginaire qui peuple notre cerveau et que les neurosciences apprennent à connaître de mieux en mieux.
Il semblerait que les désillusions sont à venir…
Mais le plus important est ton deuxième paragraphe (tout du moins à mes yeux). La résurrection est faite. Et elle ne fait que se refaire pour celui qui en décide ainsi. Car nous sommes coopérateurs de notre propre résurrection en continu. Tu en témoignes puisses que tu as fait une psychanalyse.
Et une fois que l'on est ressuscité… la mort n'a plus guère d'importance… On est déjà dans l'éternité.
Tout au moins tant que l'on sera conscient d'être.
Je me rapproche de plus en plus de ton point de vue, au fur et à mesure que je prends de l'âge et que disparaissent ceux que j'ai aimés ou connus. Je dirais presque que je me trouve dans le cas de figure étrange où parfois, je suis une sorte d'athée qui (entre autres) pour des raisons diverses, ne peut plus croire à la résurrection des corps mais qui adhère en même temps, comme toi au message de Jésus (ou de Ieshoua). Je ne puis même plus dire que je crois en lui, j'accepte comme définitif, le fait qu'il a existé et c'est pour cela que les questions liées à la transition entre le judaïsme et le christianisme m'intéressent.
RépondreSupprimerEn somme, peut-on être chrétien et athée ou agnostique ? Après tout, pourquoi ne pas approfondir cette question ?
Par extension, une autre question serait, après comment devient-on djihadiste. Comment évolue-t-on, soi, avec le djihadisme en toile de fond quotidienne ou presque ?
Il me semble que l'homme étant dans l'incapacité d'être « autosuffisant », son avancée en humanité suppose qu'il se donne un ou des « Maître(s) » que personnellement j'appelle « des maîtres à vivre ». C'est-à-dire des personnes (vivantes ou non) suffisamment « humanisées » et avec lesquelles nous avons probablement des ressemblances profondes et c'est pour cela qu'ils nous attirent.
Supprimer( Je précise, s'il en était besoin, que « Maître » recouvre pour moi autant des hommes que des femmes.)
Ensuite, que l'on « raccroche » cette ou ces personnes à des courants religieux, idéologique,s de toute nature… je dois dire que cela me laisse de plus en plus indifférent. Nul ne pouvant s'approprier quiconque. Et encore moins se revendiquer de lui ou d'elle pour commettre le pire du pire…
tuer au nom d'un maître, c'est une absurdité condamnable.
Je laisse cela aux tyrans, aux imbéciles, aux djihadiste pervers, et à tous ceux qui prennent plaisir à faire du mal aux autres.
Comment devient on djihadiste ? C'est finalement très simple : il suffit de réveiller la bête immonde qui est toujours au fond de chacun de nous. Il nous appartient de la réveiller ou de lui tordre le cou. C'est cela la liberté. Il s'agit bien sûr pour les gourous de la réveiller chez les autres, en demeurant à l'abri de tout risques personnels… faut quand même pas être un imbécile ! On va pas aller mourir soi-même puisque d'autres y vont allègrement à notre place !
Alors effectivement on peut choisir de trucider le plus possible de frères humains… dans ce cas il en normal que la collectivité humaine se défende contre ce qui veut son extinction.
Merci, j'aime assez bien (pour moi personnellement) le début de ta réponse.
RépondreSupprimerLe reste concerne un problème de société face auquel il devient de plus en plus difficile de se situer (surtout nous qui ne pouvons faire grand-chose). Sauf qu'évidemment, ce n'est pas une vie.
quand mon fils est mort à 19 ans, il y avait en moi une petite voix qui murmurait:"maman, je n'ai pas su vivre plus longtemps, alors vis pour moi, réjouis-toi et admire ce qui est beau...vis pour moi ce que je n'ai pas pu vivre, vis pleinement dans la paix et la joie" et c'est cette petite voix qui m'a aidé à tenir debout, à ne pas m'effondrer...Et il continue à vivre en moi
RépondreSupprimerC'est un beau message qu'il a déposé en toi...
SupprimerJe l'accueille à mon tour
Ton témoignage me touche beaucoup, oui, beaucoup.
Merci.
la plupart des humains aiment envisager une vie après la mort avec des retrouvailles de ceux que l'on aime… si cela existe, il faudra aussi s'accommoder de tout ceux qu'on déteste et qui ne manqueront pas de continuer à nous pourrir la vie !…
RépondreSupprimerAu début, je n'avais lu que la 1ere phrase...et avais pensé "et les salopards dont je suis contente, non, plutôt satisfaite qu'ils soient morts, en pensant "bon débarras" on en fait quoi ?". En lisant la suite, je vois que vous y avez pensé aussi.
Alors, non, finalement..sauf à la rigueur, ma famille proche, mon mari, mes enfants, les frères et sœurs que j'aimais. Ma mère ? Aïe, pas envie qu'elle vienne me commander, nous commander dans une autre vie. Elle le fait assez sur terre..oui, même à 90 balais. Misère, manquerait plus que ça. Mais, bon, si je parle comme ça, c'est parce qu'elle est encore vivante et sait encore commander son monde..
Je veux juste croire que nous ne soyons pas nés pour rien...Même un bébé mort a sûrement apporté sa petite contribution... Laquelle ? Ca, mon brave monsieur, je n'en sais trop rien, ma comprenette ou mes courtes études ne vont pas jusque là.
Bizarrement, je me sens proche de mes "chers défunts" surtout au cimetière. Je les sens "vivants" là plus qu'ailleurs. Je ne suis jamais triste dans un cimetière, je me sens apaisée, plus calme. Pourtant, toute ma famille y est, mon père, mes 2 frères, mes grands-parents, mes oncles et tantes, mes cousins....etc, etc, le boulanger, le boucher, les épiciers. Bref, le village entier depuis 2 siècles.
Encore pour la Toussaint, j'ai sillonné le cimetière en regardant le nom sur les tombes "encore un que j'ai connu"...là encore, et là encore. Ma vie entière se trouve au cimetière.
Il y avait beaucoup de monde. Ca parlait fort, ça s'embrassait, ça se congratulait. Des retrouvailles en somme avec les gens qu'on ne voit que dans ces lieux..
Alors, me demander s'il y a une autre vie après la mort ? Je laisse ça aux théologiens, aux fortiches qui ont fait des études dans ce sens. Je me contente de mes sensations..
Je veux simplement croire que nous avons servi à quelque chose. Bon, pour les salopards qui ont été de gentils enfants un jour, là, je ne sais trop quoi en penser. J'avais un frère qui a fait 1000 bêtises, et qui commençait à gonfler grave la famille..Le jour de ses obsèques, j'ai dit aux villageois " ne gardez de M que ce qu'il vous a apporté de bien, des bons moments passés avec lui, des services qu'il vous a rendus.. et des services, il en a rendu". Si quelqu'uns ne se souviennent de lui que des bons moments, alors, là, je peux dire que j'aurai apporté ma petite contribution à la chaine de la vie. Ouais, rien que ça...Je me dis que mon existence en faisant rire les gens, en ayant fait rire des mourants, oui, des personnes en fin de vie, alors, là, je serai comblée. Amen.
ps : j'ai un oncle, un saint, ancien prêtre, qui n'a fait que le bien autour de lui sa vie durant. Encore maintenant à 94 ans...Voilà ce que l'église a perdu en n'autorisant pas les prêtres à se marier. Bon, là, on est dans le hors sujet. Mais, je veux croire que, moi-aussi, je ressemble un peu à mon cher oncle.
Merci de m'avoir lu. Je ne mets pas le lien de mon blog, je ne veux pas qu'on puisse penser que je fais du racolage, que je veux "me la pêter"....quoique, à ma façon d'écrire, certains sauront bien me reconnaître. Hi, hi. Pardon d'avoir mis les pieds dans le plat à ma façon..vous me semblez tous si savants que j'ai presque honte d'apporter mon petit grain de sel. Mais, ce sujet sur la vie après la mort, ça me parle comme on dit.
Je me contente de mes sensations. C'est exactement ce que je fais en rédigeant les billets sur ce blog. Je ne développe rien d'autre que mes propre ressentis.
RépondreSupprimeret ceux-ci me font ressentir que toute personne occupe une place unique sur la toile de l'humanité. Cette place il faut venir l'occuper et y réaliser ce pour quoi on se sent fait.
et c'est quelque chose qui enrichit la collectivité humaine. C'est la plupart du temps une goutte dans l'océan. Mais il n'y a pas autres choses dans l'océan que des gouttes…
alors, croyant cela, je pense que ma mort aura de sens. Car il me semble avoir accompli pour l'instant un petite part, mon petit « point de croix » dans l'infini et immense broderie humaine, qui se tisse depuis des millénaires.