Seuls existent les commencements,
les aurores nouvelles,
qui nous tirent de nos nuits.
Être toujours voyageur de l'Aube.

mercredi 4 novembre 2020

116 — Les visiteurs de nuit

 Parfois, la nuit, j'ai le sentiment de recevoir de la visite. Il ne s'agit pas de rêves ni de spéculations cérébrales. C'est comme une visite que l'on attendrait sans vraiment l'attendre. Enfin bref. Comprenne qui peut.



Ces derniers temps ce sont des moines ! Vous avez le droit de rigoler qu'un hérétique et mécréant mystique de mon espèce reçoive la visite de moines. De plus ils murmurent mélodieusement :


«Dieu vient à mon aide, seigneur à notre secours » (CLIC)


On en trouve aussi une version dans la BO du film « des hommes et des dieux » (CLIC)


On appelle cela « l'invitatoire » qui ouvre la prière des heures dans bien des offices de moines ou moniales.

Cette parole murmure à mon oreille, s'accompagnant parfois de la mélodie correspondante, sans que je sache « qui » l'amène jusqu'à ma conscience. Tout cela n'a rien de mystérieux à mes yeux, loin de là. J'essaye juste décrire ce qu'il en est, sans surprise pour moi. Au contraire. C'est une bienfaisance à l'instar de celle que je reçois de la femme qui partage ma vie et qui me prend la main la nuit sans se réveiller. Et peut-être même que cela a quelque chose à voir avec ladite mélopée.


Lorsque je suis en état de veille et que mon raisonnement se construit savamment dans ma tête au gré de mes spéculations, je pense que ce « Dieu vient à mon aide » relève de la parole magique, du « au secours » quand il n'y a personne aux alentours.  Enfin bref, une manière de se rassurer soi-même, peut-être de mobiliser quelques forces nécessaires pour faire face à je ne sais trop quelle situation embarrassante ou dangereuse. Pire encore si on a le sentiment que sa vie pourrait être en danger. C'est comme la « prière de demande » : des bêtises pour bigotes de bénitier ! Comme quoi le raisonnement peut être aussi idiot que le bonhomme.


Lorsque cela se déroule la nuit, il en va autrement. Je ne suis plus uniquement dans ma tête, mais dans toute ma personne, aussi profonde que sensible. Alors peut-être que je comprends pourquoi, lorsque des moines chantent cela, c'est toujours dans une situation « de collectif ». Sinon, il m'apparaît que cela ne servirait à rien. Un peu comme quand on crie au secours et qu'il n'y a personne. S'il y a des gens ça peut valoir la peine, certains acceptent de répondre à l'appel. S'il n'y a personne on va tenter de se dépatouiller par soi-même. Est-ce qu'on y arrivera ?


C'est bien cela qui me manque. Mon incapacité de trouver un collectif « qui me correspondrait et que je puisse rejoindre ». Dans mes recherches, certes qui ne furent pas multiples, je n'ai rencontré que des communautés plus ou moins chrétiennes, quelques-unes traditionalistes ou révolutionnaires échevelées, en passant par les fameux charismatiques, sans jamais trouver « mules du pape à mon pied ». Heureusement il y eut quelques exceptions dans mon histoire. Pour toutes sortes de raisons ces petites aventures collectives spirituelles se sont arrêtées et chacun s'en est allé sur ses propres chemins. Je ne regrette absolument rien. Toutes ces aventures furent infiniment posives, au-delà des tensions ponctuelles qui  purent exister. J'ai toujours eu le sentiment que nous en sortions « par le haut ». Mais c'est devenu un autre temps, à jamais révolu.

Pour le surplus, concernant les collectifs labellisés de la chrétienté, j'ai suffisamment développé mes échecs patents en ce domaine. Conclusion : ne jamais refaire !


Qu'est-ce que ces « visites  nocturnes » m'enseignent ?

C'est quand même un appel. Il me faut le reconnaître. Pas facile.

Parce que cet appel n'est pas une volonté délibérée de ma part. Et cependant il existe  « quelque part en moi ». Il se montre discret et  nocturne.

De quelle aide ai-je besoin dont je ne reconnais pas encore le bien-fondé et/ou la nécessité  ?

Alors me revient cette phrase que ma mère(*) prononçait souvent dans ses prières, elle qui avait quand même cette faculté d'une sorte «  d'en direct avec le ciel ».

Elle terminait ses propos avec cette formule : «… avec le secours de votre sainte grâce ».

il n'y a pas de spiritualité « self-made-man »…


(À suivre… peut-être…)


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(*) : au sujet de ma mère voir notamment mes billets 93 et 94.


25 commentaires:

  1. Ton texte me touche beaucoup .J'ai connu une époque très religieuse cela devait correspondre à un besoin de quoi? je ne sais pas . J'ai fait partie de L'Opus Dei pendant deux ans environ pour finalement en prendre la fuite à toutes jambes.Ensuite j'ai découvert une église bien particulière car fréquentée en majorité par des africains. Il y avait une chorale extraordinaire qui chantait des chants africains qui me transportaient dans mes années au Rwanda où j'ai vécu 4 ans très heureuse. Il y avait aussi et surtout dans cet église un prêtre d'une grande profondeur et d'une grande humanité . Ses homélies étaient très belles et profondes. Et puis ce prêtre a pris sa retraite et s'est marié ! oui il s'est marié. Nous sommes restés en contact avec lui et nous, sommes devenus amis. C'est ainsi qu'il nous a confié qu'il avait été bcp abusé enfant par un prêtre ...
    Maintenant nous n'allons plus à la messe sauf de temps en temps pour retrouver les amis que nous nous sommes fait dans cette paroisse bien particulière.
    Chaque nuit avant de m'endormir j'adresse un message à "Seigneur Jésus " Il m' arrive par fois de m'énerver, de me fâcher carrément parce qu'il n'intervient pas quand il y vraiment de quoi, dans la merde par exemple que sont certains et beaucoup sur la terre .

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    1. Tu as déjà évoqué ces événements de ta vie. Preuve s'il en est qu'ils ont de l'importance et perdurent.
      Les prêtres, lorsqu'ils sont de grands spirituels, de grands mystiques, n'ont jamais fait long feu dans une église institutionnelle qui finalement déteste ça ! N'oublions pas que prêtres et un métier comme un autre. (Confer les fonctionnaires de Dieu).
      Et puis il y eut l'époque où toute bonne famille chrétienne donnait un fils à l'église, une fille au couvent, et un autre fils à l'armée. Les fils pouvaient vraiment faire carrière… les filles, c'était bien plus compliqué…
      Ton dernier paragraphe me fait dire qu'on confond souvent « le seigneur Jésus » avec le SAMU ou les pompiers !
      Merci pour ton témoignage concernant ta vie.

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  2. Quand tu reçois ces "visites nocturnes", tu n'es ni en état de veille dans lequel on réfléchit de manière consciente, ni en état de sommeil. On pourrait qualifier cet état d'ondes alpha. les moines qui te visitent, il me semble que ce sont ces mélodies très priantes qui te visitent, ces mélopées très belles que tu écoutes je suppose en état de veille, qui t'ont façonné ou alors je me trompe. J'ai écouté le premier extrait, il est très beau, il vient toucher le profond de mon être, il m'a mouillé les yeux
    Dans cet état particulier de mi-sommeil, mi-veille, pas de visites spéciales pour moi: juste l'effort de me relaxer assez pour me mener jusqu'au sommeil
    Dommage...!

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    1. Il y a des mélodies qui « nous portent ». Elles sont de toute nature. J'ai évoqué une des formes que je vis. D'autres fois dans un demi-sommeil, cherchant comme toi à dormir je me surprends à être visité par Brassens. C'est curieux quand même : à chaque fois je retrouve quasiment l'intégralité des paroles des chansons qui arrivent. Et quand je suis en état de veille, bien conscient… je n'y arrive pas… j'ai alors une mémoire de poisson rouge !
      Ce n'est jamais pour rien me semble-t-il qu'une mélodie nous mouille les yeux…

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  3. Je sais de quelle communauté tu parles. Ce n'est pas une communauté statique. C'est la communauté de personnes qui sont nés une deuxième fois. Ils se trouvent partout sur la planète, sont de toutes les races, de toutes les couleurs, de toutes les cultures. Ils sont loin d'être parfaits, mais ils brûlent d'un amour dont il n'existe aucun mot pour le décrire. Ils se reconnaissent entre eux et s'abreuvent l'un et l'autre à la même source.
    "Dieu vient à mon aide, seigneur à notre secours". C'est magnifique et n'a pas tant à voir avec les paroles pour moi mais plus avec un sentiment de proximité, de tangibilité de la réalité de Sa présence à un endroit au centre où moi je lui parle et le ressens m'écouter. kéa

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    1. Très intéressant ce que tu écris, kéa.
      Il existe des communautés invisibles. Çà et là au gré de la vie on rencontre l'un des membres, ou un autre, comme une affinité qui nous relie.
      Peut-être que je ne cherche pas suffisamment aux bons endroits. Ou plus exactement que les bons endroits, les bonnes rencontres, je les connais mais je ne vis pas suffisamment cet aspect de reliance invisible.
      La présence et la reconnaissance avec celles et ceux qui ont opté pour « l'autre monde »
      Merci pour ce commentaire éclairant..

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  4. Bonjour Alain,
    je t'ai lu ainsi que tous les commentaires avec beaucoup d'intérêt
    Bonne journée à toi

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    1. Merci de passer le dire.
      Que ta vie soit douce.

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  5. Tes mots me troublent Alainx.
    Je ne sais trop comment expliquer.
    Ce que dit Kéa est troublant aussi..
    Je vais laisser tout cela se décanter.
    Bonne journée.

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    1. Je comprends que certains de mes écrits puissent troubler.
      Je le comprends d'autant que moi aussi parfois d'autres écrits me troublent. Comme s'il s'agissait « d'endroits » que l'on connaît peu tout en les recherchant toutefois.
      Comme tu dis : laisser décanter.
      Et puis attendre que ça vienne… ou pas…

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  6. D'abord, je voulais te remercier pour les deux extraits musicaux qui m'ont invitée à revoir "Des hommes et des dieux". En restant attentive à l'aspect sonore du film, on constate combien la musique, le chant choral porte l'histoire.
    Ensuite, pour ce qui concerne le collectif, bien sûr, ce serait plus pratique de trouver des réponses clefs en main, entouré de gens qui te confortent et te confirment que tu es sur le bon chemin. Mais... ce genre de collectif peut être frustant à pleurer. Un groupe, vivant et constitué, tel que tu l'attends n'existe sans doute pas. IL vaudrait mieux le concevoir comme un groupe dispersé (oui, je sais, un collectif dispersé ça relève de l'oxymore, mais il est sans doute possible de trouver ça et là des gens avec qui partager un bout de route, sans qu'ils soient tous obligatoirement reliés)
    Enfin, tu cites ta mère. Ta mère revient régulièrement dans tes écrits ces derniers temps. ça ne peut pas être un hasard. Plusieurs chemins te reconduisent à elle, apparemment tu en as besoin. Ne crois-tu pas que tu as besoin de retrouver et renforcer le lien et d'apprendre encore d'elle une ou deux choses. A propos, comment faisait-elle ? avait-elle un collectif auquel elle s'était intégrée ? ou bien allait-elle seule sur son chemin ? Comment quelqu'un d'aussi créatif qu'elle se débrouillait-il avec cette réalité ?

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    1. Je ne crois plus aux produits en kit ou clé en main…
      il est vrai que j'ai cherché cela. Et que je suis allé de déception en déception. Et même parfois certaines expériences furent très néfastes spirituellement…
      Tu rejoins partiellement avec tes mots à toi le commentaire ci-dessus de kéa. il existe en effet des reliance souterraines à une profondeur où l'on se reconnaît entre Soi et Soi.

      Je suis à la recherche de ma mère en tant que femme spirituellement mature, ce qui m'avait complètement échappé durant des années pour toutes sortes de raisons et de déraison. J'ai juste perçu à quel point elle était bigote, amateure de magie spirituelle, de pratiques touchants à l'ésotérisme en délire, et autres choses du genre. Elle appartenait à des collectifs d'églises au sein desquels elle semblait trouver l'apaisement de ses dérèglements psychiques. C'était aussi livresque. Cela allait de la guérison miraculeuse à Lourdes, jusqu'aux bienfaits des plantes médicinales de Maurice Mességué qui avait alors son heure de gloire,.
      De son vivant je n'ai vu que sa maladie mentale envahissante perturbant autant elle-même que son entourage. C'était comme l'arbre malade qui cachait les autres plantations saines sur sa terre intérieure profonde.
      Il m'aura fallu attendre des années et des années après sa mort pour aller à la découverte de son être originel. Désormais j'accomplis avec elle tout le chemin que j'ai fait avec mon père qui me donna le goût du chant grégorien.
      Alors il est bien possible que j'évoque encore cette femme parce qu'enfin je m'intéresse à « son mystère » et je dois dire que le mystère des personnes cela m'a toujours passionné, non pas de le percer tel un violeur, mais admirer et recevoir.

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    2. Je te souhaite que cherchant à dévoiler un peu de son mystère tu sois amené à recevoir et à t'étonner même de ce que tu recevras. Belle soirée.

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  7. Tu n'as fait allusion qu'à la première partie de ce que chantent les moines. Ils chantent : "Dieu, viens à mon aide - Seigneur, à notre secours !"
    Ils passent du "je" au "nous"... ils en appellent à Dieu pour que le "je" de chacun trouve sa place dans un "nous".
    Moi je n'arrête pas de dire (plutôt de jour que de nuit car j'ai la chance de dormir plutôt bien) : "Mon bon Dieu, au secours !" On pourra me dire que c'est l'opium du peuple... Pour moi, c'est la seule manière que j'ai trouvée pour me sortir de moi-même, de ce qui me bloque en moi-même. Car je ne peux pas sortir de moi toute seule... J'ai besoin qu'on m'en sorte... et je trouve que Dieu s'y prend plutôt bien... Pour moi, ça marche... ce qui ne veut pas dire que cela se fait sans blessure... En me sortant de mon petit moi, en m'ouvrant, je rejoins ce collectif mystérieux dont tu parles : un lieu où les autres ne sont ni mes esclaves ni mes maîtres, un lieu où circule la vie entre nous. C'est dans ce lieu que nous nous rejoignons, Alain ! De jour comme de nuit !

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    1. Tout d'abord merci pour ce témoignage personnel.
      Je pense que cette formule chantée est forte parce qu'elle allie le je et le nous.
      Tu écris « car je ne peux pas m'en sortir toute seule ». Et puis tu ajoutes « ça marche ! »
      C'est probablement là le cœur de ma difficulté. Ce que l'on m'a inculqué, ce que j'ai cru moi-même comme le seul chemin, comme l'impératif absolu :
      — « JE DOIS impérativement m'en sortir tout seul ! C'est vital ! » (Enfant à l'abandon, livré à lui-même, quand me lâcheras-tu les baskets !).
      Et pourtant j'ai cette expérience que des collectifs, identifiés ou mystérieux, sont plus d'une fois venus « à mon secours ». Je suis bien placé pour savoir ce qu'est la dépendance physique. Celle-là, se constate au quotidien. D'autres, moins visibles, existent tout autant. J'ai même écrit un bouquin pour remercier celles et ceux qui m'ont permis d'avancer vers qui je suis et deviens.
      Et cependant… je demeure avec cette obligation prégnante telle que je la cite ci-dessus. Comme si « ces collectifs mystérieux » n'étaient là que comme des supplétifs, plus ou moins provisoires, dont on a temporairement besoin. Ainsi d'un kiné qu'on laissera ensuite en espérant ne plus avoir besoin de lui jamais.
      « Esprit long à comprendre », je suis. Comme dirait Maître Yoda ! Mais bon j'espère être capable encore de progression.
      Et je suis bien d'accord avec toi, sur ce lieu/lien où nous nous rejoignons. J'ai appris à comprendre et accueillir cette permanence avec toi, et avec quelques autres que je perçois plus nettement depuis que je te côtoie.
      Merci pour ce commentaire qui m'éclaire. Comme souvent quand tu commentes ici…

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  8. Vais-je oser, moi qui ne mérite même pas le dernier rang de la classe de la foi ?...
    En mon sens, il n'y a ni dieu ni démon au sens liturgique... Point de "supérieur" à qui on devrait rendre des comptes et être admiré ou châtié en fonction de nos actes...
    Nous sommes nos propres dieux et démons... et en acceptant cela, nous assumons les responsabilités qui vont avec...
    Originellement je fus un ange, et j'ai été déchu... rire... Je ne suis qu'un démon et j'assume le poids de mes propres fautes ; ou du moins j'essaie de les assumer...
    "Dieu vient à mon aide, seigneur à notre secours" ressemble à une incantation pour appeler notre côté divin à prendre le relais, sans doute... Un peu comme un guerrier sur un champ de bataille, épuisé, qui fait appel à ses dernières ressources pour sortir du combat, sain et sauf...
    Le "me" et le "nous" ne serait alors qu'une reconnaissance d'une interconnection dans l'humanité : "moi" l'humain" et "nous" les humains... Soi et ceux qu'on aime...
    Je n'ai pas ce choix là. Pas d'incantation... Pas de visite...
    Alors, bienheureux que tu es, accepte ce pouvoir qui est en toi... et magnifie-le !
    (va savoir si mes mots ne sont pas vides de sens ?...)
    Amitiés.

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    1. Comme je suis content que tu aies osé.
      En premier je partage ce que tu dis sur dieux et démons au sens liturgique. Disons que c'est un langage, un vocabulaire pour adeptes.
      Dans l'ordinaire de la vie on assume ses actes, ses choix, ses réussites et ses errances. Ou, comme tu dis on essaye de les assumer. Je partage. Je tente de faire de même.
      J'apprécie beaucoup ce que tu dis à propos de « l'invitatoire » que j'ai repris. Je pense que c'est très juste : moi l'humain et nous l'humanité. Reste ce que tu évoques : est-ce que « les humains » c'est seulement ceux qu'on aime (j'ajoute et qui nous aiment ) ?
      Peut-être faut-il élargir quelque peu : au moins celles et ceux qui constatent cette interconnexion dans l'humanité et qui pensent qu'elle peut engendrer « de bonnes choses ». Ces gens qu'on appelle parfois « les hommes de bonne volonté ».
      Crois-tu que tu n'en fasses pas partie ?
      Alors, moi aussi, je vais oser. Oser répondre à ta place : je crois bien que oui… il y a en toi ce pouvoir d'ouverture. Et tu as comme enjeu d'en faire ce que bon te semble.
      Y compris dans les temps difficiles que tu affrontes.
      Quoi qu'il en soit tes propos sont emplis de sens. À mes yeux au moins.
      Amitiés et un grand merci d'être venu.

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  9. C'est le mystère du rêve que de savoir libérer la pensée des pesanteurs corporelles et de l'agitation du jour. Il puise toujours aux racines de ce que l'on est et permet même parfois de corriger les chemins de traverse erronés. Savoir suivre son cours et à la fois un don et un exercice particuliers.
    Il m'arrive régulièrement de me transporter pendant des jours sur des steppes gelées, avec quelques compagnons à la recherche d'un campement sûr. C'est à chaque fois bouleversant. Et ce n'est même pas une blague !
    Je suis d'accord avec toi, ayant un peu évolué : il n'y a pas de spiritualité self-made-man. Reste que nous demeurons seul à faire le chemin entre les deux souffles.
    J'emporte avec moi cette phrase que je trouve d'une profonde douceur : "C'est une bienfaisance à l'instar de celle que je reçois de la femme qui partage ma vie et qui me prend la main la nuit sans se réveiller."
    Amicalement.

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    1. Pardon de répondre tardivement, mais je ne reçois plus de notifications des nouveaux commentaires… j'ai signalé ce dysfonctionnement à Blogger… sans succès jusqu'à présent…)
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      À mon tour je retiendrai cette phrase : il n'y a pas de spiritualité self-made-man. Reste que nous demeurons seul à faire le chemin entre les deux souffles.
      Peut-être comprend des chemins de traverse pas entêtement, et qu'il faut l'aridité des déserts pour retrouver la route vers l'oasis.
      Merci pour ce commentaire et bonne fin d'année à toi. Bien amicalement

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  10. Je suis venue, Alain, et j'ai lu plusieurs de tes textes.
    Je suis touchée par leur profondeur et leur sincérité.

    Tu sais sans doute que je m'intéresse à l'interprétation des rêves...
    Mais j'ai l'habitude aussi des "visites nocturnes" ou des phrases qui vous viennent dans une semi-conscience (ou semi-inconscience"). Je sais qu'elles sont toujours importantes, même si, sur le moment, on n'en saisit pas le sens.

    Je ne sais plus si je te l'ai dit (peut-être que oui, mais il y a longtemps), je viens également d'une famille dans laquelle la religion catholique était très "prégnante". Elle a imbibé toute mon enfance , je l'ai rejetée à l'adolescence, puis j'y suis revenue, jeune adulte...et puis je l'ai rejetée à nouveau...pour enfin la redécouvrir d'une façon beaucoup plus "libre"...et pas trop conventionnelle, à vrai dire.

    Comme tu le vois, j'ai également des "démêlés" avec la religion et le divin...;-)

    Au final, j'en suis arrivée (c'est mon trajet personnel) à une vision beaucoup plus large (on pourrait dire "cosmique") de la relation au divin.
    A une relation plus "directe" aussi...

    J'aime bien, d'ailleurs ce que tu dis de ta mère : elle qui avait quand même cette faculté d'une sorte « d'en direct avec le ciel ».
    C'est la faculté la plus précieuse, à mon sens, que de pouvoir avoir une ligne directe" avec le divin...(sans forcément passer par des ecclésiastiques ou des écrits bibliques)

    Quelle est donc cette part de toi qui appelle : "Dieu, viens à mon aide" Seigneur, à notre secours ?"
    Est-ce celle qui se sent seule et qui n'a pas trouvé le "collectif" accueillant qui l'accompagnerait dans sa démarche spirituelle ? Est-ce la part qui se sent en insécurité et qui a besoin de réconfort et de soutien ? Est-ce l'enfant intérieur qui appelle son Père divin ?

    Pour ma part, si je me suis souvent sentie seule et démunie dans ma quête intérieure...j'ai fini par comprendre que je n'étais jamais seule...
    Que souvent, très souvent, j'étais "seule" parmi les humains, mais que j'étais toujours "accompagnée" dans l'invisible...qu'il y avait toujours une présence bienveillante à mes côtés...
    Et que celle-ci n'attendait qu'une chose pour m'aider : que je le lui demande...
    On peut l'appeler comme on veut..."Ange gardien", si ce mot ne fait pas trop "ringard"...ou "Lumière"...ou "Soi"...

    Reste qu'il y a près de nous une Présence qui attend patiemment...une Présence qui n'attend qu'une chose pour se manifester : qu'on l'appelle...:-)









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    1. (Pardon de répondre tardivement, mais je ne reçois plus de notifications des nouveaux commentaires… j'ai signalé ce dysfonctionnement à Blogger… sans succès jusqu'à présent…)
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      Tout d'abord merci d'être venue sur ce blog à publications… épisodiques…

      Nous avons des parcours qui ont quelques ressemblances, même si chaque aventure est unique.
      Si je reprends une de tes phrases concernant ton trajet personnel, je pourrais dire que le mien est un chemin vers les profondeurs les plus mystérieuses de mon être, là où jaillit une lumière non pas « qui transporte ailleurs » mais plutôt qui amène dans un « au-delà – en-dedans », quelque chose qui me transcende sans me faire quitter de ma réalité corporée. À cette profondeur l'ouverture au monde des femmes et hommes de la planète s'ouvre largement. C'est l'inverse de l'intérêt pour un « petit moi ». J'ai cette formule plus simple « un-plus-que-soi-en-soi », qui m'habite sans être moi, mais tout en en étant partie prenante. Et je ne serais pas vraiment humain sans ce « plus ».
      En ce sens je ne renie pas l'expression « ange gardien » s'il faut en retenir une. Elle a le mérite d'une personnalisation. Car ce « plus-que-soi » c'est « quelqu'un ». Appelons-le aussi Présence, comme entité en moi et hors de moi. Et les deux sont inséparables. Tout du moins c'est ce que j'ai découvert et approfondi autant que faire se peut. Cet inséparé c'est moi en ma totalité. Ce qui ne veut pas dire que je le vive suffisamment consciemment inséparable.…

      Je me retrouve aisément dans ta dernière phrase. C'est là que je place la formule des moines que je cite. L'aide ne se cantonne pas au besoin de réconfort et de soutien, encore que cela soit parfaitement légitime. C'est plus vaste que cela. Ma brave mère et sa foi viscérale priait Dieu pour que je réussisse mes examens : « avec le secours de votre sainte grâce ». Après elle remerciait, comme si moi je n'avais eu aucun mérite à réviser pour l'examen ! ;-)
      Si on n'appelle pas, (comme tu le dis), alors on est dans le self-made-man qu'évoque Alban dans son commentaire.
      Dans les épreuves de l'existence il y a toujours cette tentation, ce piège absolu : « sauve-toi toi-même ». Ce piège si cher à notre époque d'individualisme et d'égocentrisme. Soit seul, soit avec quelques-uns de « notre tribu ». Et que les autres se démerdent…

      Il y a encore un peu de chemin à faire vers le « aimons-nous les uns des autres » ....
      et belle fin d'année…

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  11. "Je ne suis plus uniquement dans ma tête, mais dans toute ma personne, aussi profonde que sensible"... merci Alain pour ces mots éclairant l'invisible qui accompagne d'une manière ou d'une autre, du Dieu du plus Haut, de l'église également. Un Dieu spirituel aidant qui lie, relie, pour moi qui soutient partout et nulle part en particulier, dans les Si-Eux, notre plus profond. Celui celle qui attend sur le chemin lumineux, en quête de sérénité et d'ouverture d'esprit et d'âme en quête de collectif ou en individuel !

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    1. Oui, c'est cela, une permanence de Présence à l'intime de soi. Elle n'est pas véritablement visible mais se ressent dès lors qu'on lui rend visite.
      Seul ou à plusieurs…
      je réalise mieux que « plusieurs » n'est pas forcément synonyme de « tous ensemble ».
      Merci d'être passée chez moi.

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  12. J'apprécie vraiment la façon dont tu abordes ton expérience ces phrases/mots/chants/ entendus comme un appel, un message de notre être profond/âme/Dieu/être Supérieur/je sais plus comment appeler tout ça, et qui nous accompagne.

    Je suis 15 à l'intérieur. Et éveillée ou non, en rêve ou non... c'est juste une fulgurance. Et puis ensuite, ça reste, ça résonne, ça toque, ça tique... et après sur mon chemin, quelque chose me relie à cette fulgurance... et c'est là que je crois suivre une intuition... car déjà pré-disposée, ce je ne sais qui/quoi m'a déjà travailler au corps spirituel et qui m'aide à avancer dans la corporalité de la vie.

    J'ai l'impression de m'envoler nulle part dans ce commentaire, mais ça fait du bien ! Merci à toi !




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    1. J'aime assez quand « on laisse le commentaire s'écrire de lui-même », peut-être parce que c'est ainsi que je vis aussi sur ce blog « je laisse le billet s'écrire de lui-même » je le découvre et je l'accompagne.
      Cela a toujours été le sens premier de ce blog « très personnel ».
      Je souligne : « quelque chose me relie à cette fulgurance… ». Ça me semble être une vraie dynamique dans la mesure où il s'agit de suivre une intuition.
      Dans cet ordre des choses probablement que tout passe par là « le monde de l'intuitionel » le mon n'existe pas, je lui donne vie…
      Peut-être que la fulgurance que tu évoques il faut l'appeler, l'interroger :
      — « Qui es-tu ? Comment t'appelles-tu ? »

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