« Celui qui donne du pain à un malheureux affamé pour l’amour de Dieu ne sera pas remercié par le Christ. Il a déjà reçu son salaire dans cette seule pensée. Le Christ remercie ceux qui ne savaient pas à qui ils donnaient à manger. » (Formes de l’amour implicite de Dieu, — Simone Weil — 1942)
Cela m'inspire l'inverse
ou plutôt une sorte de symétrie
Celui qui reçoit plein de bonnes choses dans sa vie, s'en réjouis, en jouis pleinement, est heureux de sa vie, celui-là, est aimé de Dieu (Jésus? Le Christ?) même s'il ne sait pas que ça vient de Dieu lui-même…. au sens qu'il en est l'origine première, ontologiquement, et pas nécessairement le dispensateur à chaque instant. (Celui qui souffre, l'est autant, quand bien même il accuse Dieu d'y être pour quelque chose, ou d'en être responsable).
Dieu aurait fait de telle sorte que l'homme puisse être réceptacle des bonnes choses de la vie.
Pour qu'il en soit ainsi il se serait donné lui-même à consommer sans modération. Il se serait donné jusqu'à l'ultime qui le fait Don Parfait de TOUT ce qui existe.
Autrement dit le Désir central de Dieu c'est le bonheur de l'homme.
Ainsi il est Père.
D'une certaine manière, il n'y a rien à demander à un « vrai père ». Celui-ci prodigue sans qu'on lui demande, par ce que c'est la nature profonde de sa paternité. Et le plus souvent dans l'ombre. S'il ne le fait pas c'est que quelque chose défaille en lui.
Tel était mon « père de chair ». J'ai beaucoup médité là-dessus depuis l'écriture de mon livre. Tout ce qu'il a été, tout ce qu'il a fait pour moi, pour mon bien, il aura fallu le dévoilement de ses archives personnelles pour que je m'en rende compte. Voilà pourquoi, tout un temps, je n'ai eu envers lui qu'une reconnaissance bien petite, a minima. Faute de "savoir" certes, mais aussi négligeant mes "ressentis" envers lui. Je disais surtout qu'il ne m'avait « pas fait de mal », alors que, sans lui, sans ses comportements ajustés (à la différence de ma mère…), sans sa droiture, sans son amour clair, je n'aurais pas pu accéder peu à peu au bonheur qui deviendra le mien.
Telle est aussi l'attitude humble et agissante de l'un de mes gendres vis à vis de ses enfants, forçant sans cesse mon admiration grandissant d'années en années.
Il y a tellement, encore de nos jours, de pères manquants….
Alors il me faut m'imprégner de cette parole de Jésus :
« Quel père parmi vous donnerait un serpent à son fils qui lui demande un poisson ? ou un scorpion, quand il demande un oeuf ? Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père céleste donnera-t-il l'Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ! »
J'ai eu un père manquant
RépondreSupprimernon pas "méchant", non pas agressif, non...manquant, absent même présent
Le seul "héritage" qu'il a laissé à ses enfants, ce sont deux fardes vides
Rien, néant...
Je n'avais pas assez d'imagination pour m'inventer un père présent, attentif
C'est pourquoi le Dieu tel que tu le présentes en début de ton billet, "Pour qu'il en soit ainsi il se serait donné lui-même à consommer sans modération. Il se serait donné jusqu'à l'ultime qui le fait Don Parfait de TOUT ce qui existe."
Ces mots hélas, ne me "parlent" pas (encore) alors que le désir du Père s'éveille de plus en plus en moi...
Que cela ne te parle pas, ne me surprend nullement. J'ai pu observer que la notion de Dieu-père est inabordable aux personnes qui ont eu un « père manquant », ou pire, un père maltraitant… Sauf à partir du moment où on fait le choix d'une thérapie et que l'on se trouve une personne (de chair et d'os) qui assurera la fonction symbolique de « père » dans le cadre d'un transfert, à condition que celui-ci soit mené à son terme, notamment par le thérapeute.
Supprimerje parle d'expérience personnelle.
Mais les chemins pour percevoir et expérimenter ce qu'il en est du don total sont multiples…
À chacun de trouver le sien, si toutefois on a un intérêt puissant pour ça…
Ton texte m'a beaucoup ému. J'ai revu mon père présent pour moi quand j'en avais besoin et aussi quand j'en avais envie!!!
RépondreSupprimerJe me revois ,adolescente, suppliante certains dimanches après midi d'hiver lui disant mon ennui de ne savoir que faire et lui demandant d'aller avec moi au cinéma ! C'est ainsi que j'ai vu avec lui notamment deux films qui m'ont beaucoup marquée:" L'armée des Ombres" et "Léon Maurin prêtre".
J'avais de l'admiration et de la crainte aussi pour ce père hors norme qui cumulait travail, engagement politique, social, paroissial etc et ses 9 enfants... Je savais que je pouvais compter sur lui pour tout. C'est très rassurant pour un enfant.
J'ai toujours recherché des hommes "père "... J'en ai trouvé ...de bons...
Le problème c'est ce que ces hommes meurent un jour ou l'autre , ou qu'ils deviennent vieux ou malades par exemple...µLe deuil qu'il faut en faire ensuite est très long et douloureux... Mais c'est la vie ... Et ces hommes et mon père continuent de vivre en moi.
Un jour que je parlais ( en beaucoup de bien)de mon père à ma mère elle m'a dit: "tu ne le connaissais pas"!!!
Je n'ai pas demandé d'explication à ma mère à propos de cette phrase... Je me suis toujours doutée que mon père n'était pas un homme facile... à vivre tous les jours!
Moi je n'ai gardé que le meilleur sans oublier les terribles bagarres qu'il pouvait y avoir parfois à table à certains repas...
Effectivement tu avais un père "hors normes" !
RépondreSupprimerTu n'es pas obligée de chercher sans cesse des "hommes-pères"... :-))
Et je pense que les "auteurs de nos vies" nous habiteront toujours.... Même si on les "renie" et d'ailleurs dans ce cas, leur encombrement est d'autant plus grand !!
Ah oui la phrase de la mère !!! Elle m'a fait sourire.... Comme quoi parfois les pesanteurs du quotidien peuvent éloigner de l'essentiel !!