Seuls existent les commencements,
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qui nous tirent de nos nuits.
Être toujours voyageur de l'Aube.

mardi 12 novembre 2013

60 - La crainte


Dans mon enfance, je n'avais pas vraiment la crainte de Dieu.
J'avais la crainte « des hommes de Dieu », c'est-à-dire les curés et tout ce qui ressemblait au clergé, en ce compris « les frères des écoles chrétiennes » qui sévissaient dans l'établissement scolaire où j'étais nul parmi les nuls.
Ce sont tous ces gens qui ont instillé en moi, comme un poison, la crainte de Dieu.
C'est dire si je crois que je leur en voudrais jusqu'à ma mort…


Dans mon enfance, je cultivais une relation proche et aimante avec Jésus. Alors, évidemment, c'était une relation enfantine et, plus tard, on eut beau jeu de s'en moquer ouvertement. Ce que firent « les hommes de Dieu ». Désolant !

Car en effet, dans l'enfance, on croit « les grands », les grands étaient les hommes de Dieu… Donc ils avaient raison. Donc Dieu était méchant. Il faisait peur. Il fallait craindre ses colères, sa vengeance, ses humeurs versatiles, et au final, probablement qu'il fallait se méfier de Dieu autant que du diable. Beau programme ! (Billet N° 2 à partir du 4ème § )

Il faut une longue période, beaucoup plus longue qu'il n'y paraît d'abord, pour se débarrasser des craintes, des peurs, qui nous habitent et qui inhibent nos actes, polluent nos pensées, pire parfois nous conduisent à des actions néfastes, autant pour soi-même que pour autrui.

Dans la Bible, on peut lire toutes sortes d'histoires fondées sur un peuple qui a la crainte de son Dieu. Certes, le trouillomètre peut-être une méthode pour faire avancer une collectivité. Mais, cela ne marche qu'un temps, chacun le sait. Je vois autour de moi des gens qui vivent encore dans cette crainte de Dieu, pour ne pas dire dans une peur proche de la panique intérieure, toujours circonscrite par le raisonnement ou la fuite. Telle personne, qui continue d'aller s'emmerder à la messe, en disant : — On ne sait jamais ça pourrait m'être reproché après ma mort !
Telle personne, attirée par le divin, mais qui prend des milliers de précautions préalables pour se tenir à bonne distance, des fois que Dieu enverrait un coup de patte tel un tigre qui déchire les chairs. (J'imagine Dieu rugissant gueule grande ouverte, comme on le voit au cirque lorsque le dompteur le titille pour le spectacle… Quel désastre d'imaginer Dieu ainsi…). Et d'autres choses encore….

Pour ma part, aujourd'hui, j'essaye de me cantonner à une chose simple :
— qu'est-ce que Jésus raconte là-dessus ?
Et, comme j'ai un peu de formation intellectuelle, je préfère aller lire à la source, plutôt que de lire des milliers de commentaires qui racontent un peu tout et n'importe quoi à ce sujet.

Là, je vois un homme, qui, dans ses paroles et dans ses actes, démontre des valeurs d'amour, de fraternité, de compréhension de l'autre, de restauration de la vie, de rupture avec les immobilisme du temps, de fidélité constante à sa "conscience spirituelle", d'engagement de toute sa vie jusqu'à la mort. et pour cela il se fonde sur un trait  central de sa personnalité : 
— l'absolue confiance en celui qu'il appelle « son Père », avec lequel il est dans une relation unique, qui le fait « UN », qui fait union sans fusion ni confusion.

Cet aspect singulier ne cesse de m'interpeller et je me pose constamment la question, au fond de moi, sur ce registre-là, avec « qui » je tente de faire « un » sans fusion ni confusion. Alors bien sûr, il y a des personnes concrètes de ma vie, et en tout premier celle qui partage ma vie depuis toujours. (Car pour moi, notre couple tient à sa fondation de bien avant notre rencontre concrète). 
Mais il y a aussi la question : « avec quel divin ». 

20 commentaires:

  1. Comme tu le dis, par tout ce qu’il est et qu’il fait, Jésus montre que Dieu est amour, il révèle le cœur de Dieu. "Qui me voit, voit le Père..." Ainsi nous apprenons que Dieu n’est pas force arbitraire, mais Celui qui nous aime.

    J'ai été pendant longtemps quelqu'un qui, attirée par le divin, se tenait pourtant à distance prudente. Par peur sans doute de cette force arbitraire qui pouvait s'abattre à tout moment sur nous (moi) en catastrophes, en épreuves. J'ai longtemps redouté l'œil de Dieu qui voit tout. Pour m'en sortir, il fallait que je m'éloigne sérieusement pour retrouver un semblant de sérénité.
    Oui, c'est difficile de passer de la crainte de ce dieu gendarme à la crainte-respect qui conduit petit à petit à la confiance...

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  2. Tu dis :
    "c'est difficile de passer de la crainte de ce dieu gendarme à la crainte-respect qui conduit petit à petit à la confiance..."
    Est-ce que c'est comme ça l'amour dans les moeurs du divin ? Une politique de petits pas progressifs..... sous jamais arriver au bout... ?
    Chez les humains peut-être que oui.... En tout cas tant qu'on n'a pas "confiance". c'est sans doute ainsi.... Je me mets dedans ! Ça traine à n'en plus finir cette dialectique aimer/être aimé. confiance/pas confiance…. s'engager/ ou pas … rester/quitter, … partir/revenir… plus jamais se faire avoir, etc. etc..

    Ça marche pas du tout avec Jésus ce truc là ! Enfin c'est le constat que je fais en lisant les récits de l'évangile...
    Pour moi l'épisode emblématique c'est l'histoire de la femme "pécheresse" (une sale bonne femme, une raclure), qui entre chez le pharisien Simon (un type très bien, un notable parfait), et inonde les pieds de Jésus de parfum, verse des larmes et les essuie de ses cheveux....
    Et le pharisien de penser : putain, s'il savait qui est cette garce il la foutrait dehors !!
    (et il a du penser aussi : comment ça se fait que mon service de sécurité l'a laissée passer…)

    Alors Jésus, après avoir remonté les bretelles à Simon (en substance : tout ce qu'elle a fait là comme gestes d'amour, toi tu n'en as fait aucun en m'accueillant…) il dit à la femme 2 trucs qui sont pas du mou pour les chats :
    - Tes péchés sont pardonnés.
    - Ta foi t'a sauvée, va en paix.

    Tout ça parce qu'elle s'est précipitée vers lui pour manifester son amour et sa confiance, sans rien demander…
    (Luc, chap 7, versets 36 et suivants)

    Elle s'est précipitée dans un élan d'amour envers celui dont elle voyait bien qu'il ne lui voudrait aucun mal… et voila ce que ça a donné….
    Simon lui, il était prêt à une stratégie d'approche bien négociée diplomatiquement, discuter des heures et des heures sur le pourquoi du comment que ça doit être l'ordre des choses, le respect des principes, la hiérarchie des grades, ce qu'il faut croire et ne pas croire, etc, etc…..

    — Femme, Ta foi t'a sauvée…..

    C'est fou non ?
    C'est pas ce que tu as fait ou pas fait qui te sauve…. (ça c'est pardonné…)

    — Va en paix
    Ce qui suppose un "retournement" de perspective, parce que la vie dissolue qu'elle avait, ça procure pas la paix…
    Mais la balle est dans son camp…. définitivement...

    voila les moeurs du divin….

    Ben moi, ça me laisse toujours sur le cul !

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  3. Quant à moi, c'est la sensualité de ce texte qui me laisse baba ...

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    1. Oui !
      Il aura fallu une tripotée d'intello pour retirer tout chair et toute épaisseur sensuelle aux textes relatant la vie de ce "fils de l'Homme"...
      Et après on nous bassine avec "le corps du Christ".... réduit à une rondelle buccale plate comme une limande...

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    2. J'ai eu droit, parce que la voisine de l'époque tarabustait ma mère, à quelques cours de catéchisme à la maison. A moi aussi on me disait "houlalal Dieu attention houlalala" Mais Jésus, j'étais déjà en amour avec lui je crois (et donc avec le Père/Mère ). Et cette femme qui venait répandre du parfum (cher) sur ses pieds, on me l'a montré comme une femme soumise. C'est fou quand j'y pense la manière dont on m'a présentée cette histoire. Alors qu'il n'y avait là absolument aucune soumission: il y avait un acte d'amour étincelant. Et comme je le crie depuis longtemps la soumission n'est pas de l'amour. Et je suis persuadée de cela aussi c'est que la balle est dans le camp de chacun.

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    3. Non, en effet, tu as raison... Pas une femme soumise... au sens de servile....
      Mais probablement une femme pleine de respect, le respect pour celui que l'on aime, le respect pour celui qui nous aime, le respect pour l'amour plus grand que tout....
      Rien à voir avec la soumission obéissante....
      Un geste d'amour vrai.
      Peut-on aimer sans respecter ?

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  4. SI Jésus dit si souvent: n'ayez pas peur, ne craignez pas, ce n'est peut être pas pour des prunes...

    Mais je pense que ces hommes qui au nom de leur savoir ont cassé cet amour qui était en toi, on devrait leur mettre une meule autour du cou et les jeter dans la mer (ce n'est pas moi qui dit, mais celui que tu aimes bien).


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    1. Tiens c'est vrai ça !
      Une meule autour du cou....
      Tes propos me confortent dans ce que je crois être modestement "ma vérité avec lui".....
      Merci !

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  5. Bonjour Alain,

    Rebutée par tous les discours entendus dans mon enfance, et aussi plus récemment, soii-disant inspirés par l'Evangile, j'ai toujours reporté à plus tard sa lecture. Contrairement aux sermons prêchi-prêcha entendus mille fois, ta réflexion ouvre la bonne porte pour rencontrer ce Jesus. À la question " avec qui je tente de faire UN sans fusion ni confusion?" je ne peux répondre que pour moi bien sûr, mais il me semble que cette aspiration trouve son chemin dans la connexion que l'on établit avec le plus profond de soi. Je ne parle pas ici de nombrilisme ou d'égocentrisme. Plutôt d'une écoute bienveillante ... Ce que tu appelles " une fidélité à la conscience spirituelle".
    Cette Unicité dont parle Jésus ne serait-elle pas ce lien avec l'intime, nourrissant comme peut l'être un père avec son enfant...? Je le ressens ainsi.
    Je m'arrête là:) et te souhaite une belle journée.
    Clementine

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    1. Je te rejoins dans cette "connexion" que tu évoques.
      Le plus profond de soi n'est absolument l'égocentrisme, au contraire c'est un lieu ouvert sur le monde et les autres, un lien relationnel tourné vers l'altérité. Comme tu le dis.
      Lire l'Evangile c'est s'offrir un contact direct avec Jésus, sans l'intermédiaire des préchi-précheurs-sermoneurs.... Ça fait énormément de bien... Même si le texte n'est pas toujours de compréhension facile, il permet justement de se "laisser faire/être" par lui.

      Merci de ta visite et de tes mots.

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  6. Je n'ai jamais eu la crainte de Dieu car je L'ai toujours associé au petit Jésus quand j'étais enfant et ensuite à l'homme Jésus que, à la limite je n'en avais rien à cirer du Père.Le fils m'intéressait plus! Par contre, ce sont les femmes de Dieu( les religieuses) qui flanquaient la trouille à tout le monde avec leurs péchés et l'enfer. Les hommes de Dieu que j'ai connus ,étaient bons ,rassurants, charmants. Sauf mon grand oncle "Monseigneur "et un évêque italien qui venaient parfois à la maison le dimanche et pour qui il fallait tel plat et des carottes bien cuites et à qui il fallait baiser l'anneau épiscopal en se mettant plus ou moins à genoux: Une horreur. Ces hommes me faisaient peur avec leur ornement ( boutons violets à la soutane et ceinture violette également) je détestais quand ils venaient: ils étaient très fiers de leur statut et d'eux mêmes.

    Faire "un" sans fusion ni confusion" Cela existe? C'est une quête ...

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    1. Sans doute ne faut-il pas oublier « qu'en ce temps-là », être prêtre, religieuse, ecclésiastique, ce n'était pas « embrasser le Christ », mais : « embrasser une carrière » !… les mères recevaient dans leur confesseur la consigne de donner 1,2, ou 3 enfants « à l'église » Etre ecclésiastique était tout simplement un métier - métier consistant effectivement à foutre la trouille pour dominer et parler « au nom de Dieu » ce qui permet de dire toutes les conneries qu'on veut…
      Fort heureusement il semblerait que tout cela soit passé à la trappe. Vive l'église en chute… En attendant qu'elle disparaisse… Au profit de la foi…
      ------
      Faire "un", sans doute faudrait-il écrire « faire UNS », c'est-à-dire une unité par le dedans et une altérité de fait. Mais cela suppose de discerner en soi les strates de sa personnalité,la part personnelle , la part unitaire, la part relationnelle et la part divine ou mystique …. tout ceci étant évidemment imbriqué et non pas découpé en rondelles …
      c'est une quête en effet …et en plus, pour cela il faut être deux …

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  7. Qu'on l'appelle Jésus, Bouddha, Krishna, Nanak, Kabir et bien d'autres, c'est toujours le même Amour, le même état de conscience qui dit : "Ce que vous cherchez est en vous et je peux vous le montrer!" Mais nous les avons rejetés les uns après les autres pour ensuite créer une religion. C'est si facile de leur faire dire ce que l'on veut après leur départ. Je connais un catho qui est certain qu'après la mort lui sera réservé un merveilleux paradis. Et je lui dis mais ce n'est pas du tout l'enseignement de Jésus ça ! Jésus a dit : "Le Royaume est en vous!" il n'a jamais parlé d'un Royaume après la mort ! kéa

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  8. Comme tu dis justement : le même amour !
    La religion a beaucoup compliqué (pour ne pas dire plus) l'enseignement de Jésus.
    Il semblerait que les dérives institutionnelles soient incontournables, passée la période pionnière, nous disent d'éminents sociologues et anthropologues aujourd'hui…
    C'est pourquoi s'extraire d'une religion pour revenir à l'origine est une démarche salutaire.

    Quant au Royaume… Il s'épanouit en nous à la mesure de notre désir de rejoindre et il rejaillit sur autrui à la mesure où nous vivons de ce dynamisme. Mais il est vrai que « quelqu'un » doit montrer le chemin.
    Après la mort… On verra bien… Ou on ne verra rien…!
    Et, pour reprendre dans un sourire la campagne électorale de notre président :
    « le Royaume, c'est maintenant ! »
    Sauf que là, ce n'est pas une fausse promesse… !

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    1. Oui, "quelqu'un doit montrer le chemin" ouvrir la porte du royaume (peut-être parce que c'est ce qui demande le plus d'humilité. Si on pouvait le faire par nous-même on pourrait toujours s'en glorifier, mais là, non ! absolument pas ! et à bien y penser il n'y a pas de plus belle façon).
      Je ne sais pas pourquoi c'est ainsi fait, ce n'est pas moi qui l'ai décidé
      ni décidé non plus que la naissance ça se produit d'une certaine façon et pas d'une autre !
      Ça prend un ventre. Y'a pas plus humble je trouve ! kéa

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    2. Je voudrais reformuler, pour voir si j'ai bien compris le sens de tes propos.
      On ne peut pas décider d'entrer dans le royaume uniquement de son propre vouloir, de sa propre décision, et encore moins par effraction…
      Est-ce de cela dont tu parles quand tu évoques : « décider » ?

      Si c'est cela, je te rejoins.
      Ce n'est pas moi qui ai décidé ou non de la réalité du royaume.

      En revanche, il y a des décisions qui concernent mon libre arbitre. En particulier la reconnaissance qu'il y a « quelqu'un » qui montre le chemin, et aussi l'acte concret qui consiste à frapper à la porte… Ou non…
      Et ensuite, la porte étant ouverte par un autre que moi, de rentrer et de ne pas rester indéfiniment sur le seuil…

      En ce sens je pense à cette parole de Jésus :
      « frappez, on vous ouvrira.(…) à qui frappe on ouvrira »

      L'ouverture de la porte intérieure n'est pas en notre pouvoir direct…
      On peut seulement frapper…

      Cela rejoint mon expérience.

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    3. Je te rejoins à cent pour cent dans ce que tu dis ci-haut.
      Peut-être devrais-je porter un peu plus attention à l'expression de ce que j'ai à exprimer
      ça simplifierait la compréhension, mais souvent je n'ai pas beaucoup de temps
      mais je veux quand même dire sur le moment ce que j'ai à dire
      sans trop me soucier de comment je le dis. kéa

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    4. Surtout ne change rien Kéa !
      la spontanéité c'est le mieux....
      Et toutes les autres fois où tu as commenté, je pense que je te suivais très bien dans ta pensée et ton vécu clairement exprimés.

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  9. "C'est dire si je crois que je leur en voudrais jusqu'à ma mort…"

    Je me disais encore tout à l'heure en reprenant ma lecture sur ton blog s'il fallait te situer dans les étapes du deuil, où est-ce que tu te situerais ?

    Bon, je sais que ton texte date un peu, mais je te lis et t'interroge au présent quand même. Car je suis dans ma temporalité de lecture.

    Si nous sommes capable d'accepter les failles de nos parents, c'est que nous avons donc fait le deuil des parents idéaux.
    Cela ne peut-il pas être possible aussi pour la religion ? ou du moins, pour les hommes de religion côtoyés dans l'enfance ? Ces hommes de religion, restent des hommes pleines de failles.

    Comme tu as pu le dire déjà à maintes reprise, il y a eu aussi des bons hommes de religion... et tu en as rencontrés plusieurs.
    La question qui me semble intéressante, c'est pourquoi et comment tu arriverais à comprendre et surtout accepter cette faille chez l'autre qui a pu te faire souffrir étant enfant ?

    Aujourd'hui, la religion pourrait être considérée comme une "autorité", une culture à part entière, comme les parents font autorité sur l'enfant, font partie d'une culture familiale. Est-ce que cela peut-il être comparable et voir quelles parallèles il est possible de faire entre les processus de reconstruction de soi dans les relations familiales, et dans la relation "religieuse" ????

    Dans mon propos, je ne dis pas qu'il faille forcément ne pas être révolté contre la religion, mais ici je fais cas du rapport personnel entre le petit moi et les rapport "toxiques" vécus dans l'enfance.

    Cette difficulté dans laquelle tu sembles te retrouver n'est-elle justement pas liée au fait que tu t'attaches à rester dans le ressentiment de ce vécu ? Y'a-t-il quelque chose qui te fait peur à tenter de lâcher cette prise-là ? Est-ce une question sous-jacente de perte d'identité ?

    Ce sont des idées qui me sont ainsi venues. Je peux être complètement dans le faux, et en même temps, je ne fais que te poser les questions sans attendre de réponse. Car je t'offre seulement mes questions ^^






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    1. Je ne sais pas si je réécrirais aujourd'hui la phrase que tu cites…
      cela dit tes questions sont intéressantes.
      C'est difficile lorsque la faille de l'autre porte atteinte à l'essentiel du cœur de la personne. Il y a les viols physiques. Il y a aussi les viols de conscience. Dans les deux cas c'est long de s'en remettre.
      C'est d'autant plus difficile que « l'autre » représente une institution qui est censée éveillée la conscience profonde, là où réside la relation au divin.
      les hommes de religions qui m'ont été bénéfiques été quand même quelque peu « à la marge » de la religion chrétienne. Certes, ils en étaient membres mais prenaient leur liberté de conscience et de parole. Au moins en privé…

      j'ai eu plus de facilité à accepter les failles de mes parents. C'est la résultante d'un processus assez long, avec ses phases de révolte et de rejet., j'ai pu faire aujourd'hui la part entre ce qui relevait de la « culture familiale et sociale » qui fut la leur, et l'amour profond qu'il pouvait me porter, même si celui-ci se manifestait trop peu, ou disons, insuffisamment visible pour l'enfant que j'étais qu'il fallait plutôt « dresser ».

      les questions que tu poses dans ton avant-dernier paragraphe, m'intéressent beaucoup. les autres aussi, bien entendu, mais celles-là ont quelque chose de plus fondamental.Je ne suis pas à même d'y répondre dans l'instant. Il faut le temps qu'elles fassent leur chemin à l'intérieur de moi.
      Merci de me donner l'occasion de nourrir ma réflexion.
      En effet, tes questions sont un cadeau que tu me fais.
      À suivre…

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