Seuls existent les commencements,
les aurores nouvelles,
qui nous tirent de nos nuits.
Être toujours voyageur de l'Aube.

jeudi 2 mai 2013

48 — la question de confiance


Lorsque le Voyageur prend le chemin amenant à côtoyer ceux qui ont le langage savant de l'idéologie religieuse, où les propos froids du verbiage liturgique, des prières fabriquées, du prêt-à-croire, et toutes ces choses-là, il se fourvoie dans la boue qui enlise. Merci à un des commentaires sur le billet précédent qui m'a fait prendre conscience de cette erreur de parcours. Peut-être faudra-t-il un jour y revenir, mais ce sera par un autre endroit.


Les chemins pour rejoindre des croyances, sont des chemins d'adhésion.
Les chemins pour rejoindre par le coeur, par l'intérieur, sont des chemins de relations.

Il y a les paroles de bienfaisance, qui touchent notre coeur profond. On en ressent les effets comme instantanément. Un entourement, une dilatation, une chaleur intense, comme un feu réchauffant ; ou une fraîcheur nouvelle comme une porte ouverte dans une atmosphère étouffante.

Et puis, il y a le chemin de la parole. Celle qui relie par le dedans, et qui manifeste l'amour. Je veux dire ici : l'amour reçu. Celui qui concerne les personnes dont je peux dire : elles m'ont « aimé vrai ». Il n'y en a pas énormément. Ce n'est pas le nombre qui compte.
Plus d'une fois j'ai évoqué l'intense gratitude que je ressens envers elles. Ce fut d'ailleurs au départ l'aspect central du projet de mon livre qui ensuite s'est étendu à d'autres. Cette intense gratitude est pour moi partie intégrante de mon essentiel. Peut-être est-ce cela le coeur de mon intime. Cet ultime endroit de la rencontre quand je me place dans la gratitude. Sans cette gratitude, je ne suis rien, je ne suis pas relié, ni à moi ni à personne. C'est comme être coupé de vie vivifiante. Je suis alors dans l'autarcie, enfermé en position de survie. Là, on n'est pas mort, mais on n'est pas vivant.

C'est cette gratitude qui m'amène à la porte du Mystère que j'ai déjà évoqué plusieurs fois, ici ou ailleurs. La porte est close si je ne suis pas dans ce mouvement du merci de recevoir vie et amour.

Il n'y a pas si longtemps encore, je pensais qu'il n'était pas possible d'aller plus loin. Que le Mystère ne se nommait pas, qu'il n'avait pas de nom, sauf à lui en inventer un, comme dans l'enfance on personnifiait un objet transitionnel.

Récemment, dans mon écriture privée, j'ai retrouvé ce que j'appellerai une dimension Source. Il y avait un consentement possible que je ne faisais pas, alors qu'il m'est accessible. Un consentement à ma nature profonde, en sorte que ce mouvement à consentir fait naître en moi une joie spécifique à nulle autre pareille. Une jubilation douce et intérieure, qui n'a rien à voir avec une quelconque excitation.

Dans cette lente descente intérieure est venu : « Il a donné sa Parole ».
En même temps, dans une même pensée superposée à la précédente, se disait : « je te donne ma parole » — « parole de scout ! » — On disait cela dans l'enfance pour signifier : tu peux me croire, c'est vrai ! j'te jure ! — Et  c'est aussi un engagement fort dans lequel on se met tout entier — un pacte d'alliance. (Alors certes, jeunes adolescents, on ne tenait pas toujours la promesse, parce que ceci, parce que cela, parce qu'on est encore à se chercher et se structurer, mais enfin… au moment même on y avait mis tout son coeur, toute sa personne, sans doute tout son amour…)

C'est bête sans doute, je suis de ceux qui sont lents à comprendre (comme disait Jésus en enguirlandant ses disciples…), Mais tout à coup est apparue l'extraordinaire force et la puissance de ses propos : « Dieu a donné sa Parole ». Quelque chose que l'on ne reprend pas. Donné, c'est donné, reprendre c'est voler, comme on disait dans l'enfance…

Au temps où je fréquentais encore les églises, au temps où j'ai fricoté avec « les charismatiques » ( avant de m'enfuir de tant d'inepties entendues…), J'entendais souvent : « Parole de Dieu (ou Parole du Seigneur) ». Et d'écouter vaguement des textes  1000 fois entendus, suivis de commentaires insipides, teintés de bonne morale catholique et autre fadaises pour l'édification des foules…

Là, c'est absolument et totalement autre chose.
Comme on dit : parole d'homme. Je te donne ma parole d'homme.
À présent, j'entends, pour la première fois : Parole de Dieu. Je te donne ma parole de Dieu.

Vais-je croire cela ? 
Comme je crois en la parole humaine ? 
Comme je crois en certains humains qui ne m'ont jamais trahi ?

(À suivre…)

16 commentaires:

  1. "...j'ai retrouvé ce que j'appellerai une dimension Source. Il y avait un consentement possible que je ne faisais pas, alors qu'il n'est accessible."
    Il y a une négation de trop que je ne comprends pas dans ta phrase,et ça me perturbe dans mon appréhension de ton raisonnement, d'habitude si logique.
    Sinon, c'est drôle parce que moi, j'ai toujours entendu dans "Dieu a donné sa parole" Dieu s'est engagé, il a promis.
    Maintenant,dans mon cheminement personnel, qui s'interroge comme toi sur le pourquoi et le comment, j'en suis dans ma phase où, comme Woody Allen, je me dis "Si Dieu existe, j'espère qu'il a de bonnes excuses..."
    Il nous fait peut-être un petit début d'Alzheimer, si ça se trouve...;-)

    En tous cas, je crois comme toi en la parole humaine, sinon je ne serais pas là à commenter ce voyageur de l'aube alors que l'aube est passée depuis belle lurette.

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    1. Merci pour ta remarque... en fait il y a une faute un "n" pour un "m".... "alors qu'il m'est accessible"..... Je corrige....
      (pour le surplus de ton commentaire... je reviendrai plus tard).
      Le Voyageur.

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    2. le Voyageur03 mai, 2013

      Bien entendu, et comme beaucoup, je l'ai entendu la parole comme une promesse. Sauf qu'elle me semblait lointaine, de type : demain on rase gratis, c'est-à-dire qu'il y aurait toujours un grand soir à venir et qu'on l'attendrait jusqu'à la mort et au-delà. Cela me faisait une belle jambe, d'autant qu'elle était déjà paralysée…
      Là, c'est une expérience différente et plus profonde. Un pacte à effet immédiat. Un pacte tangible dont je peux lister les effets bénéfiques dans ma vie. Ce n'est plus une promesse. C'est réalisé. Sauf qu'on peut parfois ne pas voir ce qui s'est réalisé et être comme Prévert (en tout cas on lui attribue cette phrase) : j'ai reconnu le bonheur au bruit qu'il a fait en partant…

      Et si Dieu existe, je pourrais volontiers plagier Woody Allen en transformant son propos : « j'espère que nous aurons une bonne excuse pour s'être tellement désintéressé de lui… »

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  2. Je suis touchée profondément par tes propos.
    A force de chercher le pourquoi du comment,de chercher à comprendre qui je suis et le sens de cette vie qui m'est donnée, car je ne suis pas de celle qui adhère sans passer par l'expérience, j'ai moi aussi un jour recueilli cette parole qui a éclairé ma lanterne!
    "Et le Verbe s'est fait chair".
    C'est dans notre propre nature que réside le secret du vivant qui nous pousse à agir, à entrer en relation déjà avec nous mêmes et cette gratitude qu'elle entraîne ne peut se réaliser que lorsqu'on accepte de se reconnaître tel que l'on est , avec ce mouvement qui va du négatif au positif jusqu'à trouver son centre pour entrer dans l'harmonie de notre paysage intérieur où naît tout à coup une joie imprenable.
    Ce chemin intérieur qu'on choisit de prendre un jour nous conduit vers l'infini de nous-mêmes , vers cette dimension Source comme tu l'appelles où l'impossible devient possible, où croire en nous devient une aventure extraordinaire qui met en confiance et nous invite à entrer en relation avec les autres car la vie n'est après tout qu'une grande histoire de relations humaines.
    Dieu est la Vie, Il est ce Chemin du vivant, de la Vérité , de cette Alliance qu'Il réalise avec chacun de ses semblables.
    Merci pour ton témoignage .
    Brigitte

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    1. le Voyageur03 mai, 2013

      La question de l'origine, ou de la cause, de ce que l'on vit et de qui l'on est, se pose, me semble-t-il, tout autant dans le registre négatif que dans le registre positif.
      L'aventure intérieure ne fait jamais l'économie des traversées obscures.
      Je ne conteste pas tes propos, bien évidemment, surtout s'ils correspondent à ton expérience personnelle. Je souligne seulement que l'aventure spirituelle est tout sauf un long fleuve tranquille… Je parle à la fois de l'expérience vécue, et je réfère aussi aux grands mystiques que j'aime fréquenter…

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    2. "L'aventure intérieure ne fait jamais l'économie des traversées obscures."
      Là-dessus, je suis bien d'accord avec toi. Par expérience, je sais que j'ai traversé des passages très difficiles et "que la vie n'est pas un long fleuve tranquille", il faut sans cesse sur le tapis revenir à l'ouvrage ! Mais je crois fortement que l'aventure spirituelle vaut le coup d'être entreprise car elle me conduit à ces instants de grande joie intérieure.
      Merci pour tes réponses à mes propos. Je sais que je ne suis pas la seule à galérer parfois et à trouver sérénité à d'autres moments. Le chemin spirituel est comparable à une excursion en montagne où il faut grimper,souffler, faire silence pour découvrir au sommet la beauté des paysages qui sont parfois à nous couper le souffle!.Brigitte

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  3. Depuis vos derniers posts, j'ai envie de vous dire que je suis avec vous, sans plus de commentaire... Touchée par ce que vous écrivez, touchée par ce que vous vivez, sans tout comprendre ou même sans rien comprendre hélas, mais en amitié, en émotion... Mon père me parlait ainsi que vous, se préparait au "couchant" ... je l'admirais. J'aspire à trouver ce chemin... en son temps.

    Merci, Voyageur (et merci Coumarine en passant..)
    Suze

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    1. le Voyageur03 mai, 2013

      Merci à vous de porter intérêt à mes propos.
      Je tente d'être relativement clair avec de qui est assez mystérieux par nature, de cet expérientiel intime, parfois si proche de l'indicible.
      souvent, en se laissant ressentir sa propre expérience, on accède à un "plus" personnel.
      Enfin il en fut ainsi pour moi à l'égard de quelques uns de mes "éveilleurs"....

      Merci pour votre commentaire.

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  4. "Un consentement à ma nature profonde, ... "

    Je veux goûter à ça moi aussi car je suis à l'affût de tout ce qui peut me faire ressentir cette "Joie" à nulle autre pareille. Cette Joie n'a rien à voir avec de l'exaltation ! kéa

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    1. Cette joie est souvent le fruit des fidélités à soi-même…

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  5. Bonsoir cher voyageur de l'aube,

    Une amie m'a donné votre adresse web.
    Je suis un voyageur du soir, il y eut jadis un beau film sous cet intitulé ("les voyageurs...").
    Je vous trouve sévère à l'égard des prières "toutes faites".
    Je ne pense pas qu'il faille s'attacher seulement au texte, mais à ce que, le disant, il fait résonner en nous, ces ondes qui pénètrent notre corps.
    Je pense à la prière du pélerin russe, si vous connaissez, la répétition continuelle, à haute voix, de "Jésus, fils de Dieu, aie pitié de moi, pauvre pécheur".
    Aussi à d'autres incantations dans d'autres religions (tibétaine notamment).

    Pourquoi opposer croyances et adhésion avec coeur et relations?
    Ne se rejoint-on pas aussi "par" des croyances, comme on le fait par le coeur? Qu'est ce qu'une adhésion si elle ne se fait pas aussi par le coeur? Qu'est-ce qu'une croyance si la confiance, le coeur, n'en sont pas aussi les moteurs?

    La parole de Dieu : connaissez-vous Laurence Freeman, bénédictin, "Jésus, le maître intérieur" (Albin Michel)?
    Cette parole-là, il faut la mordre, la manger...

    Merci de ce que vous me donnez à ruminer, si je peux utiliser ce terme.

    VPH.

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    1. le Voyageur06 mai, 2013

      Vous me trouvez sévère à l'égard des prières toutes faites. Il se fait qu'elles ne m'apportent rien. Leur froideur répétitive en langage ecclésiastique et/ou dogmatique m'éloignent du coeur de moi relationnel. Le mantra du moine russe lui apporte sans doute quelque chose. Grand bien lui fasse.

      Ce que l'on fait par le coeur, à l'intime de soi, relève d'une confiance en l'autre et en soi-même, et d'une foi dans la relation pérenne. Cette relation intérieure et intime, je veux bien l'appeler prière (si ça fait plaisir à quelqu'un…), Et je la situe dans l'axe de l'Évangile de Matthieu : « Quand tu pries, entre dans ta chambre, ferme la porte et prie ton Père qui est présent dans le secret »

      Reste que, ma démarche de Voyageur, et fondamentalement une rechercher et une approche spirituelle, (et même mystique), et non pas religieuse. Je peux échanger sur le spirituel avec des personnes confessant une religion, dans la mesure où la recherche d'intériorité s'exprime avec les mots de l'intériorité, Et non par les mots ou les rites d'une religion.
      Je veux dire, qu'en ce sens, l'expérientiel ne relève pas des croyances mais se fonde sur une confiance intérieure en une relation intime et intersubjective entre l'homme et l'Autre (que l'on peut aussi nommer Dieu)
      la croyance est une sorte de science partagée.
      La confiance et une expérience dégagée du savoir, dégagée de ce que j'appelle le "prêt-à-croire", que l'on retrouve par exemple chez les chrétiens dans le "Credo" officiel.

      Merci beaucoup pour votre visite sur ce blog. J'ai apprécié vos propos que je respecte pleinement, et qui me permettent peut-être de préciser un peu mieux le sens de ma démarche ici.

      Au plaisir de vos futurs commentaires… Si le coeur vous en dit…

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  6. charlotte09 mai, 2013

    Tu m'ouvres les yeux ou plutôt mes oreilles :c'est la première fois que je comprends cette expression : parole de Dieu... ou je te donne ma parole de Dieu.

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    1. le Voyageur11 mai, 2013

      Oui, ça change certaines perspectives…

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  7. C'est vrai que proférer des prières "toutes faites" peut être odieux à la limite si les lèvres qui les expriment font un pur mouvement mécanique...
    Comme vous, si je vous comprends bien, je n'aime guère me trouver dans une assemblée qui récite à haute voix des incantations religieuses sans que j'y voie une possibilité quelconque de m'y investir personnellement.
    Oui, l'heure est bien là où ce n'est plus à Jérusalem ou dans quelque temple qu'il faut se rendre pour invoquer Dieu car il est dans le secret de notre coeur.
    Vous avez raison de prier au plus profond de votre intimité, loin des rites standardisés des religions.
    Et cependant...
    Ce qui est religieux est aussi ce qui relie et comment puis-je pleinement me relier à Dieu si je ne me relie pas aussi, dans ma prière, à ceux qui le cherchent et lui parlent?
    Pourquoi rejetez-vous à ce point ce qui est religieux?
    Parce que pour vous c'est inexorablement associé à l'automatisme, au superficiel, au dogmatisme imposé, aux chemins hyperbalisés?
    Si je vous pose ces questions, c'est parce qu'elles auraient pu tout autant m'être adressées.
    Mais je suis en train de découvrir, lentement, qu'au plus profond des litanies répétitives, se cache, lorsque je les dis, une étincelle qui soudain me métamorphose, au sens grec du terme : meta morfosis.
    Je pense à cette réflexion attribuée à Picasso : "il n'y a pas d'art abstrait, on part toujours de quelque chose et après, on peut effacer toute trace de réalité".

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    1. le Voyageur16 mai, 2013

      En premier, je préciserai que je n'appartiens à aucune religion. Comme la plupart des Français de mon âge j'ai reçu dans l'enfance une « éducation chrétienne » au sein de l'église catholique. Pour des raisons que j'expose dans les premiers billets de ce blog, et pour d'autres qui ne sont pas évoqués, j'ai définitivement quitté la religion chrétienne, et je n'en ai rejoint aucune autre... Donc, il y a bien 15 ou 20 ans que je n'ai pas participé à une quelconque assemblée d'adeptes de cette religion, hormis la participation à quelques cérémonies du type mariage/enterrement… Mais pour des raisons évidentes de solidarité avec que les personnes qui m'invitaient ou qui m'étaient chères…

      Je partage votre point de vue sur le fait que lorsqu'on est reliée par le fond de soi-même au "divin" ( Au Mystère, à l'Autre, à Dieu…), Ont fait le constat que l'on est reliée aussi à la communauté des hommes quels qu'ils soient. C'est en tout cas ce que je vis, (tente de vivre), avec les personnes concrètes qui environnent ma vie ordinaire. Ceci parce qu'il me semble qu'il existe un dénominateur commun à tous les êtres de la planète : L'Amour. Et que l'expérience spirituelle amène à s'approcher de l'Origine de l'Amour, dans une sorte de dimension universelle.
      C'est en tout cas ainsi que je perçois le message de Jésus et son aventure.

      Cela dit, je comprends très bien que les litanies répétitives puissent être une nourriture pour vous. Vous le dites, je n'ai aucune raison ni d'en douter ni de critiquer. Je dirai simplement que ce n'est pas ce chemin-là, cette pratique, qui me métamorphose, pour reprendre votre juste expression.
      Les litanies répétitives permettent certainement de « faire taire le mental ». Cette dernière chose me semble fondamentale. Mais on peut y accéder par d'autres moyens, comme la conscience silencieuse d'être par une attention au corps, qui curieusement amène une sorte de détachement de celui-ci, pour rejoindre …. « Quelque chose/quelqu'un » qui est de l'ordre de l'indicible….

      J'aime assez cette citation d'Antoine le Grand : "Il n'a pas atteint la perfection de la prière, celui qui a conscience qu'il prie."


      cela dit…. je suis très loin de cette perfection-là ! ….

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