Seuls existent les commencements,
les aurores nouvelles,
qui nous tirent de nos nuits.
Être toujours voyageur de l'Aube.

vendredi 7 décembre 2012

38 - Erreur de communication


— « Répétez après moi : Jésus est le fils de Dieu ».
Tous : — « Jésus est le fils de Dieu »

lundi 3 décembre 2012

37 - Le retour du fils

Dans l'Évangile (Luc XV, 11-32), il y a histoire de "l'enfant prodigue."
Parenthèse : lorsque j'étais enfant moi-même je croyais que « prodigue » c'était une maladie… Un enfant malade… Ce n'était pas tout à fait faux finalement, il y a du névrotique dans son attitude d'avoir réclamé sa part pour partir très loin tout dépenser et vivre dans la "débauche". (Ce qui veut plutôt dire : vie suicidaire que courir les nanas…)

vendredi 30 novembre 2012

36 - « Tu ne feras pas d'images » (B)



Le texte précédent me met en contact avec ce qui me préexiste, m'accompagne et me survivra.
Alors il se fait que "la Vie" et "LE-Vivant" viennent comme se superposer à l'intérieur de moi, au niveau du ressenti.

jeudi 29 novembre 2012

35 - « Tu ne feras pas d'images » (A)

Mon opération chirurgicale s'est globalement bien passée. Ce sont des sentiments de gratitude que je ressens envers « la chaîne médicale » qui fut favorable au déroulement de l'ensemble. Au-delà, ma gratitude pour tout ce qui est humain, ce qui s'humanise dans l'homme quel que soient les manquements et ratés par ailleurs.

mercredi 3 octobre 2012

34 - T'es qui toi ?


— La foi est une relation de confiance qui suppose donc un autre. Une altérité qui se creuse.
— La croyance demeure plus personnelle et individualiste. D'une certaine manière elle se passe de l'autre.

lundi 24 septembre 2012

33 - Reniement ?


Il y a un choix offert. Celui de la foi. Choix que je ne fais pas. Pas encore ?
Je l'ai fait et je l'ai renié.
Ne me suis-je pas alors renié moi-même dans mon identité ? C'est-à-dire en ma nature profonde ? J'ai oublié ce texte personnel et fondateur en quelque sorte qui disait : « mon être c'est ma terre » et j'avais ajouté : entretenue en mon absence… 

lundi 3 septembre 2012

32 - D'un certain Désir - (2)




Pour activer le Désir — la force vive — il faut entrer volontairement dans le renoncement à la satisfaction d'un certain nombre de besoins, pulsionnels ou non. Lesquels ? — Je pense que tout être de « bonne volonté » n'aura pas beaucoup de difficultés à faire sa propre liste.

vendredi 31 août 2012

31 - D'un certain Désir -



Mon discours sur l'inutilité et le projet des religions est parfois virulent. Il s'enracine dans mes blessures anciennes largement développées par ailleurs. Il s'est beaucoup agi des déviances des individus religieux et d'une aversion contre des pratiques religieuses (le culte froid) faites d'obligations et de contraintes ressenties comme mortifères.
En mettant ses aspects négatifs sur le côté, y a-t-il quelque chose de valable dans la religion ?

jeudi 31 mai 2012

30 - Le donateur et le don


Lorsqu'on reçoit un cadeau, il y a ce qui est offert d'une part, celui qui le donne d'autre part. On différencie les deux. On a de la reconnaissance pour le donateur. Surtout si son cadeau correspond à un désir profond qui est le nôtre, ou encore s'il nous apporte une sorte de révélation de qui nous sommes sans encore l'avoir découvert. On utilise ce que l'on a reçu, éventuellement on l'embellit, on le fait fructifier. Ainsi, par exemple, de recevoir un jeune arbre en cadeau. Où le plantera-t-on ? Comment prendrons-nous soin de lui ? Que ferons-nous des fruits ?

jeudi 10 mai 2012

29 - Le revirement d'une parole intérieure (suite encore...))


Une parole transformante

Ce qui transforme, c'est lorsqu'on ressent assez vite qu'il y a un avant, et un après.
Ce fut le cas.
J'étais pareil mais je n'étais plus tout à fait le même.

mardi 1 mai 2012

28 - Le revirement d'une parole intérieure (suite)


— Mais qui est l'auteur ?

Cette question : Qui parle/qui me parle ? ne m'est pas venue en premier. La seule évidence était que je n'avais pas inventé ces mots, au terme d'une sorte de dialogue intérieur où on se parle à soi-même. Comme je l'ai relaté, mon esprit n'était nullement occupé de pensées élaborées. J'étais plutôt, comme dit le langage populaire, à ne penser à rien

vendredi 20 avril 2012

27 - Le revirement d'une parole intérieure


— Le contexte à la fin des années 80/début 90


L'engagement professionnel dans lequel je suis à la fin des années 80 : il me semble que j'en ai fait le tour. Je n'ai plus grand-chose à faire là. Je m'installe dans une routine. Je suis désormais « le chef ». Ma principale adjointe, jeune femme prometteuse et intelligente, personne fort compétente et en laquelle j'ai confiance, se verrait bien Calife à la place du Calife. Elle se réjouit des terrains de délégation de plus en plus vastes que je lui accorde. Cela lui convient. Moi aussi : j'ai du temps disponible pour préparer une reconversion professionnelle.

mardi 17 avril 2012

26 - Coupé en deux

Dans la période autour de mes 35 ans, c'est ainsi que je me vis au regard de ma relation à Dieu. Je me souviens avoir visualisé cela dans un dessin de mon corps barré d'un grand trait vertical qui me séparait en deux moitiés. Un côté chaud. Un côté froid.

lundi 16 avril 2012

25 - La rencontre de mon maître à penser

Ce fut tout d'abord par quelques-uns de ses écrits que l'on me communiqua. Je suis à l'époque, à la fois dans mes tourments de jeunesse, dont les lumières de l'amour, dans la multiplicité de rencontres de jeunes, dans la recherche de moi-même, de mon identité vraie.

mercredi 11 avril 2012

24 - La nouvelle relation à mes parents

Voilà deux ans que je ne pars plus en vacances « avec les parents ». Disposer d'une voiture (qui remplace mes jambes) aura été une grande libération, à la fois pour me déplacer, et à la fois cette bagnole devient comme un deuxième chez moi…

mardi 10 avril 2012

23- La relation à ma compagne

J'aime beaucoup le texte que j'ai écrit sur ce thème.
Il m'a valu un échange intéressant avec ma compagne.
Elle l'a « approuvé » si je puis dire ainsi…


Seulement, pour ma part, je ne suis pas prêt à le publier.
Cela touche à quelque chose de trop intime, pour ne pas dire "sacré"…


 Je garde l'item.
On verra plus tard…

jeudi 5 avril 2012

22 - rupture et reliance

Sur ce thème global, il y aura plusieurs billets.
———

Bernadette Soubirous, - ma copine d'enfance et aujourd'hui parfois mon phare dans le brouillard, - était interrogée par la bonne soeur de service :
— qu'est-ce Que Dieu ?
Elle attendait évidemment la réponse officielle écrite noir sur blanc dans le livre de catéchisme, et comme Bernadette n'avait rien appris par coeur, elle balbutia cette réponse :
- Dieu… Dieu EST amour !

mardi 3 avril 2012

21 - Les chemins de la rencontre

La route n'est jamais droite et les chemins sont multiples.
La rencontre ne se fait pas au sommet d'une tour, dont il suffirait de gravir la spirale régulière des marches, dans un exercice, certes fatigant, mais n'offrant que la monotonie d'un effort constant, sans grande joie, avec pour seul espoir l'aboutissement au point ultime, censé apporter la félicité et la jouissance d'enfin tout découvrir de ce que l'on ne voyait pas auparavant.

dimanche 1 avril 2012

20 - L'expérience communautaire

Je recherche un groupe avec lequel vivre une expérience de vie communautaire au service de « quelque chose ». Je l'exprime plus ou moins clairement çà et là dans les endroits que je fréquente et qui demeurent plus ou moins proches d'une certaine mouvance chrétienne. C'est un choix, sans vraiment en être un. Un choix par défaut en quelque sorte. Ce que j'ai pu côtoyer d'autres, du côté des gauchistes, ou de quelques ultra, sans parler des maoïstes, m'apparaît encore bien pire, en termes d'endoctrinement, et de dialectiques plus ou moins fumeuses. Je me dis que les cathos ne sont pas forcément les pires… ! C'est dire si j'ai peine à trouver chaussure à mon pied…

mardi 27 mars 2012

19 - Un autre Jésus

Un livre va me marquer fortement. Nous sommes en 1970.
« L'aujourd'hui les Évangiles » de Jean-Claude Barreau
Jean-Claude Barreau fut le premier qui eut à mes yeux un langage novateur. C'était étonnant, pour un curé écrivain. J'ai eu l'explication plus tard, puisqu'il abandonna la prêtrise pour devenir un homme ordinaire… Enfin pas tant que ça, puisqu'il publia des dizaines d'essais, fut conseiller de François Mitterrand, ( lui qui était plutôt gaulliste),  puis rejeté par les socialistes en raison de ses positions tranchées sur l'islam, il devient conseiller de Pasqua au ministère de l'intérieur. C'est dire si le personnage ne manque pas d'originalité.

jeudi 22 mars 2012

Bilan d'étape - 1

J'ai retrouvé un texte de mon journal intime, écrit il y a 27 ans
J'y ai apporté quelques brèves retouches, par souci de compréhension, ou pour raisons de confidentialité.
Ce texte me semble bien résumer cette période-là.

lundi 19 mars 2012

18 - L'indifférence

La diminution de la pression concernant la pratique religieuse génère une moins grande fréquentation intérieure de Jésus.
Et puis, il y a des centres d'intérêt bien plus séduisants : les filles par exemple ! Les hormones font leur travail d'hormones ! Je découvre qu'un corps handicapé ne rebute pas ces demoiselles. Je ne dirais pas au contraire. Mais presque. Il est vrai aussi que, j'ose le dire, ma personnalité commence à bien s'affirmer, mon originalité et une certaine intériorité qui n'a pas disparue. Je suis celui à qui en se confie, je deviens pour certaines  l'ami masculin qui semble comprendre. Sur quelques autres, je fais « le brouillon de mes baisers » comme chantait Brassens !

jeudi 15 mars 2012

17 - La prise de distance

Progressivement, un clivage s'était installé en moi.
— D'un côté, il y avait ma relation intime à Jésus. Quelque chose qui était à la fois choisi et à la fois un acte d'adhésion.
— D'un autre ma relation au « système religieux » de la très Sainte Église Catholique.  Quelque chose qui était imposé et à la fois un acte de rejet.

On m'apprenait que cette religion était de bout en bout voulue comme telle par ce même Jésus qui en avait décidé ainsi avant de rentrer à la maison, après avoir fait le job commandité par son père Dieu. Tout cela était relativement bien inculqué au niveau du système enseigné. De toute façon, sauf à faire un très gros péché, ça ne souffrait pas la remise en cause. C'était comme ça. Inscrit de toute éternité dans le plan de carrière de Dieu et de son entreprise de création. Comment un minus comme moi aurai pu avoir je ne sais quel doute sur cette vérité des vérités.
J'avais beau m'autoriser à penser que quand même ça posait quelques questions, le surmoi installé empêchait d'oser se les formaliser clairement.
Il n'en demeure pas moins que c'était incohérent en moi, avec d'un côté Jésus qui m'attirait, de l'autre un système religieux que j'exécrais.  Or, j'aurais dû aimer l'un et l'autre, si j'en crois les enseignements reçus.

dimanche 11 mars 2012

16 - Une place à part

Il existe dans ma vie des terres fondatrices et fécondantes. Des lieux précis. Chacun à ce genre d'expérience, me semble-t-il. Nous avons des appartenances. À des personnes, c'est évident, mais aussi à des lieux.

L'une de mes terres, c'est :  Lourdes

jeudi 8 mars 2012

15 - Et Dieu, que pense-t-il de "tout ça" ?


Comment savoir ? Lui qui est là-haut, dans son paradis, que pense-t-il de tout cela ? Pourquoi envoie-t-il des épreuves à ceux qui l'aiment ? Je parle de ma famille. Aussi éprouvée que moi par l'événement. Certes, le petit paralysé, c'est moi, mais eux ont leur propre lot de souffrances, mon père, ma mère, mon frère, sa fiancée, et tous les proches, compatissants sincères pour certains, moins pour d'autres sans doute.

lundi 5 mars 2012

14 - Dieu est en retraite

On se demande où il habite ce Dieu. Où est-il celui qui voit tout et ne se montre jamais, qui sait tout et ne dit jamais rien.
Un peu comme cette comptine du loup que l'on nargue, mais dont on craint qu'il nous tombe dessus un jour.
Dieu y es-tu ?
Que fais-tu ?
— Je mets ma grande soutane blanche de Dieu !
Promenons-nous dans le bois
pendant que Dieu n'y est pas
si Dieu y était
il nous mangerait !

samedi 25 février 2012

13 - Dieu n'est pas au Centre (suite...)

(...)
Il y a cependant un point positif : plus de confession obligatoire, plus de messe obligatoire !
Hélas, ça ne dure pas…
Au bout d'un certain nombre de mois d'interdiction de rentrer chez moi, voilà que mes parents sont autorisés à demander un bon de sortie pour la journée du dimanche. De 10 heures à 17 heures, ou quelque chose comme ça. Il faut cependant que je demeure allongé sur le ventre (position qui est la mienne en permanence pendant le jour, histoire de préserver de la scoliose et autres déformations…). À la maison, on installe tout ce qu'il faut pour ça. Au Centre je dispose d'un chariot plat qui me permet de me déplacer, plus ou moins par mes propres moyens. Chez moi, je resterai toute la journée à la même place. Mais au moins je suis chez moi…

jeudi 23 février 2012

12 - Dieu n'est pas au Centre

Mon séjour de trois ans au Centre de rééducation m'a ouvert sur bien d'autres perspectives à tous égards. Tout le processus rééducatif, dans le cadre de cet établissement, a profondément modifié tant la perception de moi-même que celle du monde qui m'entoure. Dans le cadre de l'angle sous lequel j'aborde les choses, je me contenterai de relater ce que Dieu devint alors pour moi.

lundi 20 février 2012

11 - Dieu éprouve sa créature et l'abandonne.

Après l'intervention divine à laquelle mes parents croient, je change d'hôpital. Disons-le tout net, c'est une horreur. Je ne détaillerai pas. On ne me croirait guère. Face à l'épidémie de polios, nous sommes parqués les uns sur les autres dans des caves insalubres, soignés (je dirais plutôt maltraités)  par un personnel largement incompétent à tous égards. Les soins dont je bénéficie, sont une suite d'erreurs médicales. Celles que l'on appelle aujourd'hui des aides-soignantes, à l'époque, on les nommait « ma soeur ». Il s'agit en effet de bonnes soeurs, pardon de religieuses : les Soeurs de la Charité. (*) Elles portent magnifiquement bien leur nom. En fait de charité, l'une d'elles me gifla violemment parce que je crie ma douleur et que je dérange… Je n'ai pas oublié ce geste d'une religieuse de la très Sainte Église Catholique. Il est encore gravé sur ma joue. Pour l'éternité.  Mais s'il n'y avait que cela se serait simple épisode.  Je n'ose raconter le pire. Je ne l'ai jamais raconté. Je ne leur raconterai pas.
Mon père me sortira de force de cet hôpital. Le soi-disant médecin-chef de service le traitera de père indigne. Un comble !
Dans les mois qui suivirent, par décision des autorités, ce service fut fermé…

——
(*) À moins qu'il ne s'agisse des 'augustiniennes' qui sévissaient aussi par là. Quant à l'hôpital, des documents attestent qu'il fonctionnait selon les règles hygiénistes du XIXe siècle, que son démantèlement a commencé dès 1958. Il est aussi établi et reconnu par l'Université Catholique de médecine, que plus tard : la situation est devenue intenable et les conditions de fonctionnement, c’est-à-dire en personnel, équipement, hôtellerie, sont inacceptables.
———— 

mardi 14 février 2012

10 - La chute

Le 11 novembre 1959 marque un tournant définitif dans ma vie.

Je me couche « valide ». Je ne me relèverai pas. En quelques heures le poliovirus a dévasté mon corps, laissant des séquelles lourdes pour la vie entière. J'ai évoqué toute cette période dans la deuxième partie de mon livre « Le passage se crée ». Je n'y reviendrai pas.

lundi 13 février 2012

9 − 1958 : centenaire des apparitions de la Vierge à Bernadette Soubirous

La France est la « fille aînée de l’Eglise » et dans les années 50 chaque français est chrétien catholique, va à la messe du dimanche et les plus fervents en Pèlerinage à Lourdes. Un musulman va à La Mecque, un bon catho va à Lourdes ! Certes il y a bien quelques « libres penseurs » et les enseignants se disent athées, mais la France est catholique ! … et mariale !
Cette année là Marcelle Auclair publie une vie de Bernadette (*). Livre à couverture blanche que je lis et relis dans cette chambre  vide du 2° étage de la maison. Je suis comme subjugué par cette petite fille qui voit et entend la Vierge. Le récit des apparitions me fait rêver, les bagarres avec les adultes et les curés qui doutent me révoltent, mais finalement elle triomphe cette petite audacieuse qui a une foi et y croit dur comme fer. 

(*) Je reviendrai plus tard sur cette femme et ce qu'elle est pour moi.

dimanche 12 février 2012

8 - Transgression vacancière

Au cours des vacances familiales d'été, au bord de la mer ou à la montagne, les jours où le temps ne semble guère favorable, on fait des « excursions », lesquelles consistent le plus souvent à rouler en voiture et visiter des églises… C'est en tout cas le souvenir que j'en ai.

samedi 11 février 2012

7 - La première fuite


En ce temps-là, celui de la très Sainte Église Catholique triomphante et tutélaire il y avait une messe chaque dimanche à partir de cinq heures du matin jusqu'à l'heure de l'apéro. Nous y allions rarement tous en famille. Chacun choisissait son heure. Je devais accompagner l'un de mes parents où mon frère. Vers l'âge de 10 / 11 ans, je réussis à gagner en autonomie, considéré comme suffisamment grand, je pus aller à la messe seul. Plus précisément, je partais en avant, pour arriver à l'heure, ce qui était un gage de bonne catholicité vis-à-vis des parents, tandis que mon père avait tendance à toujours être en retard. À ce propos d'ailleurs, la question se posait de savoir à partir de quel quantité de retard la messe était encore « valable ». Je me souviens que ma mère, désireuse d'être en règle avec le ciel, la posa à un prêtre en visite chez nous, mais j'ai oublié sa réponse… 

vendredi 10 février 2012

6 - L'entrée en orgueil

Ce qui comptait, ce qui pouvait apporter de la considération aux yeux de la Sainte Église Catholique et de ses adeptes, les bons chrétiens pratiquants, c'est l'aptitude à démontrer aux yeux des autres que, bien qu'encore enfant, je savais parfaitement « lire et suivre la messe dans mon missel ». Alors, lorsque je me rendais à la messe, à l'âge de 9/10 ans, j'arborais ostensiblement le missel des fidèles, que je déposais ouvert à la bonne page sur le dossier pupitre de la chaise haute, afin que nul n'ignore que j'étais devenu semblable aux autres, parfaitement formaté, parfaitement ritualisé, parfaitement sage et sérieux, prenant les poses adéquates, exécutant les signes de croix sur le corps, battant ma coulpe au bon instant, prononçant à haute voix les mots latins à peu près correctement. En outre, je sais  les moments précis où il faut s’asseoir ou se lever, et hop ! je suis dans les premiers à bondir de la chaise ! A tout moment, chacun peut voir que je sais « suivre la messe »…
J'avais enfin toutes les apparences d'un bon fils de Dieu. D'un bon pratiquant.

5 - Un point obscur

Avant que je ne sois autorisé à faire ma « première communion », cet aspect de la messe me posera question. Je sais que l’on reçoit « le petit Jésus dans son cœur » et il y a cette histoire bizarre selon laquelle ce serait vraiment lui et pas une vulgaire rondelle de pain aplati appelé hostie. Cependant je n’ai pas le droit d’approcher de la Sainte table. Ouf ! Je peux encore échapper à cela, car il semblerait que ce soit douloureux ce qui se passe lorsqu’on va communier. Les gens reviennent à leur place la bouche pincée, tentant d’avaler ce truc qui doit coller au palais et que l’on n’a pas le droit de croquer, parait-il, (— « ça ferait du mal à Jésus »). Et puis, de retour à leur place, avec une mine sinistre ils se prennent la tête entre les mains plus ou moins longuement. Est-ce qu’ils pleurent, grimacent ? Ont-ils si mal que ça ?

mercredi 8 février 2012

4 - Premières confusions

Ce que j'ose appeler « expérience spirituelle d'enfance », c'est-à-dire la perception d'une relation intime du coeur avec Jésus/Dieu, en sa spécificité, fut rapidement dévoyée par l'entourage chrétien qui était le mien. Ce qui était considéré comme la norme et la vérité n'était pas l'expérience intime et intérieure, mais uniquement l'obéissance à un dieu exigeant, et la pratique des rites et des obligations définies et décrétées par la Sainte Église Catholique.

mardi 7 février 2012

3 - Premières expériences, premières perceptions.

Chaque semaine, se déroulait la messe obligatoire. J'avais le sentiment d'être un pion anonyme, mélangé aux enfants de mon âge, devant être attentif à « bien suivre la messe » : debout, assis, à genoux, débiter la prière au bon rythme.
Et puis : chanter ! C'est la seule chose que j'aimais…
C'est sans doute pour cela que le Divin se manifesta par le chant.

vendredi 3 février 2012

2 - Une enfance avec « Eux ».

Comme la grande majorité de ma génération, j'ai reçu une éducation chrétienne, celle qui se dispensait dans les années 50, au catéchisme, à la messe, et dans l'établissement scolaire catholique où l'on m'envoya, destiné à la réussite au bac, la préparation des élites de demain, et le déploiement du capitalisme. Il convenait de préserver la France de Satan (le Communisme), et d'essayer de ramener dans le droit chemin les brebis égarées (les socialistes). La Sainte Église Catholique aimait les riches (généreux donateurs), et pour ne pas trop se renier, organisait avec condescendance et charité chrétienne l'assistance à quelques pauvres (les Bonnes Oeuvres).

mercredi 1 février 2012

1 - Athée mystique


Je définirais mon athéisme comme  l'absence d'appartenance à une quelconque religion. Sans doute devrais-je plutôt parler d'irréligion, dans la mesure où je suis plutôt favorable à un humanisme sans religion. La limite tient au fait que l'athéisme est considéré comme la négation d'un Dieu personnel et vivant. Je serais plutôt en interrogation sur ce point… Sans pour autant me considérer agnostique au sens du ptet'ben qu'oui ! /  ptet'ben qu'non ! …

lundi 30 janvier 2012

Tentative


Depuis plusieurs mois, mon écriture personnelle, hors publication, tourne plus ou moins autour de la « question de Dieu », pour m'en tenir à une formule quelque peu simpliste. Non pas le débat sur l'existence ou non de celui-ci, non pas le débat pour savoir s'il est Ceci plutôt que Cela, s'il est réel ou si on s'illusionne, et autres choses du genre.